Francisco Louça a déclaré – affirmant la disposition du Bloc de Gauche de former un gouvernement : « Aujourd’hui est le premier jour d’un peuple exigeant qu’un gouvernement se rassemble contre la troïka, parce que pour en finir avec le mémorandum, il est nécessaire qu’un gouvernement mette en avant les priorités de la République et pas celles des créanciers. »
Le Portugal a connu sa plus grande manifestation depuis celle du 1er mai 1974. Les manifestants ont exigé la démission de Passos Coelho, le départ de la troïka du Portugal et la fin de l’austérité, qui « a donné de mauvais résultats partout dans le monde. » Les organisateurs proposent une grève générale populaire réellement efficace pour que tout le pays s’arrête. Ils appellent à une nouvelle manifestation le vendredi 21 à 17 heures devant le Conseil d’Etat à Belém.
Le journaliste d’Esquerda.net participa lui-même – il y a 38 ans – à la manifestation du 1er mai à Lisbonne, en 1974. Elle seule dépasse en ampleur celle qui a eu lieu ce samedi, entre la place et la Piazza Fontana, Joseph Espagne : un million de personnes. Même la manifestation de « la génération Rasca », le 12 mars l’année dernière, qui avait réuni environ 200.000 personnes, a été dépassée par ce défilé mené sous le slogan « Fuck la troïka, nous voulons vivre ! »
En outre, ce samedi, d’autres manifestations ont également eu lieu dans 33 villes, partout dans pays, et à l’étranger (au moins dan six pays). Elles ont rassemblé beaucoup de monde. Rien qu’à Oporto, se sont 150.000 personnes qui ont manifesté. Ainsi, le nombre d’un million de personnes à travers le pays, bien que non confirmé, ne semble pas exagéré.
En arrivant place Joseph Fontana, il était d’emblée clair que la manifestation serait énorme. Une demi-heure avant l’heure prévue, la place était complètement bondée, et peut-être est-ce pourquoi les organisateurs ont décidé de partir une dizaine de minutes avant l’heure prévue - quelque chose sans précédent lors des manifestations au Portugal. Durant la descente de l’avenue de la République, les rangs des cortèges ne cessaient de grossir avec l’entrée de milliers et milliers de personnes.
Les mots d’ordre les plus entendus étaient : « Il est temps ! Il est temps ! Gouvernement démissionne ! » La créativité des manifestants, les affiches exposées phrases comme : « J’escompte plus que les paradis fiscaux », « Découpons le gouvernement ! », « Je suis au chômage, je ne suis pas délinquant ! », « Grève ibérique déjà ! », « À la rue, sans peur » ; « Insurrection », « Rien n’est inévitable ! », « Nous ne sommes pas monnaie pour la troïka », « ! Relvas fout le camp ! », « Le rêve n’a pas payé d’impôts ! »
Le journaliste a aussi relevé la présence de beaucoup de gens aux cheveux blancs (comme ledit journaliste) : les retraités et les pensionnés – les plus vulnérables – ont vu aussi dans l’appel à la manifestation l’occasion de se battre pour leurs droits.
En cours de route, en prenant des notes, le journaliste a trouvé des gens qui ne s’étaient pas vus depuis plus de dix ans. La même chose s’est produite partout. Les familles se sont réunies, les amis se sont retrouvés dans une atmosphère de joie et de combativité. Les gens de toutes les professions et tous les âges, des collectifs féministes et les travailleurs – comme le Comité des travailleurs de la RTP –, des manifestant.e.s individuels...
À l’arrivée à la Place d’Espagne, des milliers de personnes se trouvaient déjà sur place. Quand les discours des organisateurs ont été prononcés, la fin du défilé n’était pas encore arrivée, si bien que beaucoup de gens qui n’ont pas entendu les interventions et les nouveaux appels lancés.
Le 21, vendredi, à 17 heures, concentration à Belém
Le plus important d’entre eux a été l’appel à un rassemblement en face du Palais de Belém, où Conseil le d’Etat, convoqué par Cavaco Silva, discutera des mesures d’austérité et des explications de Vitor Gaspar. Rappelez-vous que presque tous les membres du Conseil se sont prononcés contre la réduction des cotisations de sécurité sociale (TSU) des entrepreneurs et de l’augmentations de 7% de celle des travailleurs. La manifestation est organisée à 18 heures.
Par ailleurs, les organisateurs ont défendu l’appel d’une grève générale populaire, rassemblant non seulement les travailleurs salariés, mais aussi les précaires et les chômeurs, une grève générale pour paralyser le pays de manière efficace.
« Aujourd’hui est arrivé quelque chose d’extraordinaire », a déclaré l’un des organisateurs des interventions finales sur la place d’Espagne. Personne n’en doutait. La démonstration a été extraordinaire. Et les manifestants en sont sortis déterminés à continuer à se battre jusqu’à la chute de Pedro Passos Coelho. Un groupe de jeunes a décidé de prolonger la manifestation devant le Parlement.
Septembre 15, 2012