Au lendemain d’une manifestation d’ampleur contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, les constructions de cabanes se sont poursuivies dimanche par des opposants déterminés à réoccuper le site malgré la menace d’une intervention des forces de l’ordre.
Aussitôt levées, des dizaines de personnes ont repris, scies et visseuses à la main, un ouvrage interrompu par la nuit. Objectif : ériger dans les jours et semaines qui viennent un nouveau « lotissement » de cabanes, avec salle de réunions et lieux de vie pour tous ceux qui ont été expulsés manu militari depuis le mois dernier.
La préfecture de Loire-Atlantique a rappelé samedi que ces nouvelles constructions avaient « vocation à disparaître ». La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a rappelé dimanche sur France 3 que, concernant cet aéroport, « le débat public a eu lieu depuis 2003, donc tout le monde a été entendu. Il a été déclaré d’utilité publique. Donc force à la loi ».
Le président du MoDem, François Bayrou, a demandé dans une interview au Parisien Dimanche, à l’instar du président des sénateurs écologistes Jean-Vincent Placé sur le Forum Radio J, que le débat sur le futur aéroport soit rouvert.
« GUÉRILLA CONTRE DES DÉCISIONS DÉMOCRATIQUES »
Le chef de file des députés socialistes, Bruno le Roux, a mis en garde dimanche les écologistes, leur demandant de ne pas s’associer à « une guérilla contre des décisions démocratiques ». « Nous connaissons (l’)opposition » d’Europe-Ecologie-les-Verts sur ce projet, « elle ne pose pas de problème, elle était actée » dans l’accord passé en novembre 2011 entre le PS et les Verts, a-t-il
M. Le Roux a en outre estimé que le « combat débordait » du combat initial : « On voit bien qu’il y a pour un certain nombre de responsables – les anarchistes, les uns et les autres – une volonté de combattre l’Etat, de combattre le gouvernement ». « Je dis à chacun de bien prendre la mesure du combat qui est aujourd’hui le combat des opposants », a-t-il poursuivi.