Pas de jaloux : Bruno Gollnisch, dirigeant du Front national, a participé aux deux manifestations parisiennes contre le droit au mariage pour les couples homos. Celle organisée principalement par l’Alliance Vita de Christine Boutin le samedi 17 et celle organisée par l’Institut Civitas des intégristes catholiques et différents courants de l’extrême droite le lendemain.
Alors que les manifestations organisées le samedi ont tenté de se donner un vernis plus respectable, la manifestation du dimanche révélait plus clairement le fond idéologique de la croisade des réacs : les intégristes catholiques et différents courants de l’extrême droite ont paradé à Paris derrière des banderoles proclamant notamment que « la famille est la base de la nation » ou que « La France a besoin d’enfants, pas d’homosexuels ». Et en région tous ces courants se sont mêlés dans des manifestations communes.
Ne pas laisser le terrain
Derrière la question de l’égalité des droits, ce sont les tenants de l’ordre moral qui vont faire leur miel des vacillations de la gauche et Marine Le Pen qui jubile. Il est temps d’organiser la riposte pour ne pas leur laisser le terrain. Pour l’instant ce sont des initiatives fragmentées et pour beaucoup spontanées qui ont mobilisé les milieux LGBTI, féministes et antifascistes.
À Paris un collectif de 200 activistes de différents réseaux a organisé dimanche une action devant l’église Saint-Nicolas du Chardonnet dans le Quartier latin à Paris, fief des intégristes et des franges catholiques de l’extrême droite. Aux cris de « Nous sommes tous des enculés » les activistes ont occupé le perron de l’église, et ont déployé une banderole « Homophobes » sur la façade d’un hôtel, lieu de départ de la manifestation homophobe.
À son échelle le succès de cette action montre la nécessité d’une riposte d’ampleur pour ne pas permettre aux franges les plus réactionnaires de profiter des hésitations et reculs du PS et obliger le gouvernement à reconnaître l’égalité entière des droits.
Denis Godard