Jeudi 7 février était convoquée au tribunal pour la énième fois Régine Delphin, déléguée syndicale de l’UGTG. La militante guadeloupéenne comparaissait devant la cour d’appel de FDF pour des propos supposés prononcés dans un meeting faisant suite au mouvement de 2009. Dans cette procédure à rebondissements, la Cour de Cassation a déjà eu à casser un arrêt condamnant Régine Delphin pour non respect évident des droits de la défense.
Quatre ans après les prétendus faits ( « diffamations, injures, incitation à commettre un crime, incitation à la haine et à la discrimination raciales », pas moins !) l’acharnement patronal des Viviès, continue, alimenté par l’entêtement du parquet et de certains juges.
Cette fois, à FDF, les avocats de Régine Delphin ont clairement montré que les éléments juridiques sont réunis pour prononcer son acquittement pur et simple. Il ne reste plus que l’aspect idéologique des choses : une militante peut-elle obstinément vouloir s’exprimer au tribunal en créole, réclamer qu’on la juge sur des propos prononcés, retranscrits par écrit et traduits de façon fiable ou pas ? Peut elle dans une assemblée militante s’exprimer avec la verve, la ferveur, l’ironie et les métaphores du cru ou doit elle tenir le discours aseptisé des cours de justice ? C’est à la cour d’appel de FDF de répondre en sachant si elle veut prôner l’apaisement en acceptant les confrontations verbales mêmes vigoureuses entre les parties au conflit social ou si elle veut donner une prime à la criminalisation de l’action syndicale qui conduit, par exemple, les responsables syndicaux comme Jocelyn Leborgne devant les cours pénales simplement parce qu’ils refusent la prise d’ADN que l’on impose aux criminels.
Le GRS est solidaire de Régine Delphin et de toutes les victimes du harcèlement antisyndical qui jamais n’a réussi à faire taire les combattantes et combattants de la liberté et de l’émancipation.
Groupe Révolution socialiste (Martinique)