Au moins dix personnes ont été tuées et des centaines blessées dimanche à Dacca au cours de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les islamistes réclamant une nouvelle loi sur le blasphème, a annoncé la police. Aux cris de « Allah Akbar » (Dieu est grand) et « les athées doivent être pendus », des militants du Hefajat-e-Islam ont défilé sur au moins six grandes artères de la capitale bangladaise, bloquant la circulation entre Dacca et d’autres villes.
Selon la police, ils étaient au moins 200 000. L’inspecteur de police Mozammel Haq a indiqué que trois morts avaient été amenés à l’Institut médical de Dacca, un dans une clinique privée, et six à l’hôpital Al Baraka. « Les six ont des blessures par balles à la tête », a déclaré le responsable administratif du dernier établissement.
La police a affirmé avoir eu seulement recours à des balles en caoutchouc au cours des affrontements. Toutefois, selon des témoins et des médias locaux, des centaines de balles réelles ont été tirées pour disperser les islamiste déchaînés qui ont incendié un poste de police, des véhicules et des magasins.
Ces violences sont survenues alors que le pays se relève difficilement de sa plus grande tragédie industrielle, qui a fait plus de 600 morts dans l’effondrement d’un immeuble abritant des ateliers de confection.
Les partisans du groupe radical Hefajat-e-Islam, récemment créé, réclament la peine de mort pour tous ceux qui calomnient l’islam. Ils réclament aussi la fin de la mixité entre hommes et femmes.