Lors du rassemblement unitaire du samedi 2 juin sur l’esplanade du Trocadero à Paris, convoqué par le Comité solidarité avec Cajamarca, le représentant du NPA a rappelé que la commission d’experts internationaux engagée par la population de Cajamarca et son gouvernement provincial a déclaré non viable le méga-projet minier Conga, contrairement la commission désignée par le gouvernement Ollanta Humala, laquelle a pourtant dû amender le projet initial de l’entreprise Yanacocha accepté par le gouvernement précédent d’Alan Garcia. Devant les citoyens français, péruviens et latino-américains rassemblés, il a apporté toute la solidarité de notre parti à la lutte du peuple de Cajamarca pour son droit à l’eau, à la vie, contre la spolation économique et environnementale de cette entreprise qui, comme les autres multinationales présentes au Pérou, exploite et détruit l’environnement et le sol du pays, rendant le mot « or » (ou autres minerais), synonyme de pauvreté, maladie, mort et répression pour le peuple du Pérou. À cette occasion l’ensemble des organisations politiques, syndicales et des associations solidaires, des élus et personnalités présents, ont manifesté leur colère face aux méthodes autoritaires et répressives utilisées par le gouvernement Ollanta Humala.
De même, le mardi 5 juin, la délégation du Comité de solidarité avec Cajamarca accompagnée par la sénatrice Laurence Cohen (PCF), un représentant du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) et le secrétaire international de Sud Solidaires, Christian Mahieux, a dénoncé auprès de l’ambassadrice du Pérou en France cette répression : 59 militants et représentants élus sont sous la menace de poursuites pour le simple fait d’apporter leur appui à la lutte du peuple de Cajamarca. Mais, de plus, dans la région de Cuzco, à Espinar (Andes du Sud), le gouvernement Ollanta Humala a déclenché une répression policière armée, responsable de la mort par balle de quatre personnes, dont le seul crime était de réclamer pacifiquement une enquête officielle sur la pollution causée par l’exploitation de la mine de cuivre par l’entreprise Xstrata Cooper Tintaya (capitaux suisses). Le jour même, 22 policiers envahissaient la mairie et emprisonnaient le maire de la ville de Espinar, Oscar Mollohuanca, coupable d’être solidaire de ses administrés et d’appuyer leur légitime exigence.
Libération d’Oscar Mollohuanca
Arrêt des poursuites contre les animateurs de la grève de Cajamarca
Non à la répression !
Conga no va !
Correspondant
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 153 (14/06/12).
SOLIDARITÉ AVEC LA POPULATION DE CAJAMARCA (PÉROU) ET SOUTIEN AU COMITÉ DE SOLIDARITÉ AVEC CAJAMARCA À PARIS.
Le gouvernement péruvien d’Ollanta Humala a commis un nouveau massacre à Cajamarca, en tuant cinq paysans qui s’opposaient au projet minier de Conga. Ce projet qui détruit des ressources naturelles et des moyens de vie de la population provoque l’opposition de la majorité de la population.
Le NPA manifeste sa solidarité avec la population de Cajamarca et son soutien au comité de Solidarité avec Cajamarca à Paris.
Il sera présent à la Conférence de Presse de jeudi 12 juillet à 11 heures à la Bourse de Travail de Paris, 3 rue du château, salle Pelloutier.
NPA, Montreuil, le 9 juillet 2012
Le Comité de solidarité avec Cajamarca en France
VOUS INVITE
Jeudi 12 JUILLET à 11h, à la Bourse du Travail de Paris,
3 rue du Château d’eau 75010 Salle Pelloutier
(métro République)
A une Conférence de Presse en présence de représentants
de Partis politiques, Syndicats, Elu-es,
Associations de défense des Droits de l’Homme
Devant la brutale répression du Gouvernement contre le Peuple de Celendìn à Cajamarca, au Pérou, notre comité appelle à l’organisation en France, comme dans toute l’Europe, d’un vaste mouvement de pression internationale en direction du Gouvernement d’Ollanta Humala.
Déjà, en Amérique Latine, des centaines d’organisations syndicales et démocratiques, d’écrivains, de personnalités et d’intellectuels se sont adressées aux autorités péruviennes pour manifester leur indignation.
Depuis le début du gouvernement Ollanta Humala, en juillet 2011, plus de 17 personnes ont perdu la vie dans différents conflits sociaux au Pérou. Dans la région de Cajamarca, alors que la population en lutte contre le projet « Conga » opposait une résistance pacifique pour la défense de l’eau, de l’environnement et des ressources naturelles, le Gouvernement n’a cessé de répondre par une violente et sanglante répression, provoquant récemment à Celendin, quatre MORTS et plus de 21 blessés par armes à feu.
Nous avions dénoncé cette situation au cours d’une réunion avec l’Ambassadrice du Pérou à Paris le 5 juin, accompagnés d’associations comme FAL et CCFD, de syndicats comme SUD-Solidaire et de parlementaires. Précédemment, le 4 mai, une délégation avait remis à l’Ambassade un communiqué de solidarité signé par plus de 350 citoyens et personnalités et une vingtaine d’élus français et européens.
Cette situation ne peut demeurer plus longtemps sans réaction de la part du Gouvernement Français et de l’Union Européenne.
Nous en appelons à la solidarité internationale, pour condamner la violence à Cajamarca comme dans tout le Pérou, et pour soutenir la lutte du peuple péruvien.
Pour faire le point sur ce conflit tragique, nous vous invitions à une Conférence de presse, jeudi 12 juillet à 11h, à la Bourse du travail.
Contacts pour le comité : Orlando Aranda 07 86 80 12 42, Marco RODRIGUEZ 06 03 65 66 79
Mercredi 11 juillet 2012
Solidarité Internationale : « Conga no va ! Agua Si ! Oro No ! »
Le peuple de Cajamarca, province des Andes du nord du Pérou, associé aux organisations et institutions, est s’est organisé pour entrer de nouveau en grève générale dès le 31 mai pour exiger le retrait du méga projet de mine d’or à ciel ouvert Conga, qui menace tout le fragile équilibre hydrographique et environnemental de cette région. Dans le même temps, à Paris, le samedi 2 juin, un rassemblement solidaire est organisé à l’appel du Comité unitaire de solidarité avec Cajamarca. De nombreuses personnalités et de nombreux élus, associations et organisations démocratiques, dont le NPA, soutiennent et appuient cette lutte solidaire.
Au Pérou, il existe actuellement 218 conflits socio-environnementaux causés par l’exploitation minière, dont 49 liés à l’eau au niveau national. Certaines luttes ont réussi à freiner quelques projets. En 2004, celle des paysans péruviens pour la défense du Mont Quilish, a réussi à stopper un projet du géant minier Yanacocha, multinationale contrôlée majoritairement par la compagnie américaine Newmont (51,35 %) associée à la compagnie péruvienne Buenaventura (43,65 %) et à un organisme dépendant de la Banque mondiale (5 %).
C’est justement contre le projet Conga de l’entreprise Yanacocha, qui veut transformer cette région agricole (la Suisse péruvienne) en un immense campement minier, que se développe la plus grande mobilisation populaire depuis plus de 20 ans. Ce projet minier a été approuvé en 2010 sans aucune transparence et sous la présidence d’Alan Garcia. La mobilisation populaire s’est traduite par une première grève générale indéfinie de toute la région en novembre-décembre 2011 et a été à l’initiative de la première marche nationale de l’eau en février 2012 pour faire reconnaître l’eau comme un droit fondamental. Cette lutte représente une étape importante dans la prise de conscience citoyenne du caractère indissociable entre le combat pour la défense de l’eau et celui contre l’injustice sociale, entre lutte sociale et lutte environnementale.
La grève générale de Cajamarca de novembre s’est déployée sous la présidence du nouveau président Ollanta Humala, élu en juin 2011. Ce dernier s’était prononcé en tant que « nationaliste progressiste » en faveur de l’eau et de la population de Cajamarca lors de la campagne électorale. La grève générale a provoqué l’annulation de quatre voyages présidentiels à l’étranger, des scissions internes au sein du gouvernement, la déclaration d’état d’urgence dans la province, la démission du Premier ministre Salomon Lerner et son remplacement par le ministre de l’Intérieur, un ancien militaire, Oscar Valdes, remplacement analysé comme un tournant au centre-droit du gouvernement Ollanta.
Cependant, l’entreprise Yanacocha a dû interrompre les travaux du projet Conga, et le gouvernement a dû promettre une nouvelle expertise pour évaluer la viabilité du projet, tout en multipliant la répression, les intimidations contre les animateurs de la lutte, et les tentatives de corruption. Cette expertise, ratifiée récemment par le gouvernement, dont la composition a été désignée sans aucune participation des représentants du peuple de la région, vient de proposer des aménagements partiels au projet. La population de Cajamarca et son gouvernement provincial ont de leur côté engagé une commission d’experts internationaux qui vient, elle, de déclarer le projet Conga non viable. Cajamarca refuse de céder et, sous le mot d’ordre « Conga no va. Agua si ! Oro no ! », se prépare à entrer à nouveau en grève générale après avoir envoyé des délégations dans toutes les régions du sud du Pérou pour obtenir leur solidarité.
À Paris, une campagne de signatures de solidarité avec Cajamarca a été engagée depuis février1.
Correspondante
1. Pour signer la pétition : solidaritécajamarcafrancia gmail.com.
Un comité unitaire de solidarité s’est formé. À consulter sur : http://solidaritecajamarca.blogspot.com
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 151 (31/05/12). http://www.npa2009.org/