La communication semble compliquée entre les dirigeants du Front de gauche (FG) au sujet du pacte de responsabilité, un dossier sur lequel le gouvernement devrait engager sa responsabilité. Lundi, le chef de file des députés du Front de gauche, André Chassaigne a expliqué que la décision de s’abstenir ou de voter contre la confiance du gouvernement n’avait pas encore été prise.
Une déclaration qui contredit celle de Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche. « Le groupe Front de gauche votera contre la confiance », avait affirmé l’ancien candidat à la présidentielle, dimanche sur France 3. Une sortie peu appréciée par le communiste M. Chassaigne qui a épinglé, mardi, « la déclaration du député européen Jean-Luc Mélenchon sur le vote de la confiance » qui intervient « avant même qu’on en ait discuté au sein de notre groupe ».
UN EMBALLEMENT SUR LE SUJET
Lors de ce point presse à l’Assemblée, il a également pointé « un emballement » sur ce sujet. Dans les colonnes du Monde, M. Chassaigne avait déjà critiqué « l’inélégance » de M. Mélenchon :
« Je trouve ça inélégant qu’un député européen commente une décision des députés qui n’est pas encore actée, déplore le député du Puy-de-Dôme. Et ce, sans aucun contact avec moi ou les députés : c’est dommage que Jean-Luc Mélenchon n’ait pas été élu pour participer à nos décisions collectives. »
La « difficulté » pour déterminer le vote exact des députés Front de Gauche est que « la manière dont le gouvernement engagera sa confiance n’est pas connue », a-t-il expliqué. Si le gouvernement recourt à l’article 49-3 de la Constitution pour engager sa responsabilité sur un texte (qui est adopté en l’absence de motion de censure), « il est exclu pour nous de voter une motion de censure qui serait présentée par l’opposition de droite », a affirmé M. Chassaigne.
Et s’il choisit d’appliquer l’article 49-1 avec une déclaration de politique générale, « nous ferions comme au début de la mandature en ne votant pas la confiance », a-t-il ajouté. « Mais je ne sais pas encore si ce sera une abstention ou un vote contre car nous ne connaissons pas le contenu du texte », a poursuivi l’élu PCF.
Sur le « pacte de responsabilité » annoncé par le président Hollande, « la politique de l’offre consistant à donner davantage aux entreprises n’est pas notre orientation », a réaffirmé l’élu du Puy-de-Dôme. « Nous attendons de voir s’il y aura de véritables contreparties. »
Les députés FG, a-t-il rappelé, souhaitent une modulation des cotisations sociales au regard des choix des entreprises sur les salaires, les créations d’emplois, l’usage des profits.
* Le Monde.fr avec AFP | 21.01.2014 à 16h03 • Mis à jour le 21.01.2014 à 16h34.
Pacte de responsabilité : Chassaigne trouve « inélégante » l’attitude de Mélenchon
L’annonce de Jean-Luc Mélenchon a fortement déplu à André Chassaigne. Le président du groupe communiste à l’Assemblée nationale n’a en effet guère goûté que le coprésident du Parti de gauche explique dimanche 19 janvier sur France 3 que les députés du Front de gauche ne voteraient pas la confiance au gouvernement sur le pacte de responsabilité proposé par François Hollande.
Si M. Chassaigne partage le fond, la forme ne passe pas. « Je trouve ça inélégant qu’un député européen commente une décision des députés qui n’est pas encore actée, déplore le député du Puy-de-Dôme. Et ce, sans aucun contact avec moi ou les députés : c’est dommage que Jean-Luc Mélenchon n’ait pas été élu pour participer à nos décisions collectives. » La décision devrait être formalisée mardi en réunion de groupe au cours de laquelle M. Chassaigne proposera aux députés communistes et apparentés de ne pas voter la confiance. « La semaine dernière, nous avons exprimé notre opposition au pacte de responsabilité : pour sortir de la crise, on fait appel à ceux qui en sont les premiers responsables », déplore-t-il.
* Le Monde, 21.01.2014 à 09h04 • Mis à jour le 21.01.2014 à 09h05.