Depuis des mois maintenant, les affaires submergent les principaux protagonistes de la Sarkozie à un rythme effréné… La dernière en date, la perquisition le 18 mars du domicile de Michèle Alliot-Marie, soupçonnée de blanchiment d’argent après des mouvements de fonds suspects dont MAM serait une des bénéficiaires, via un hôtel de luxe de la côte basque...

Hortefeux, sur écoute téléphonique, dans l’affaire des financements libyens de la campagne présidentielle de Sarkozy, reçoit les conseils du patron de la police judiciaire parisienne qui lui explique en détail comment se « préparer » à une audition par les juges. Dans la même affaire, Claude Guéant : 500 000 euros arrivent de l’étranger sur un de ses comptes, soi-disant pour la vente de deux tableaux, toujours introuvables. Buisson, adepte des enregistrements clandestins mais également de sondages bidon à coups de millions d’euros (pour sa société) payés par l’Élysée, c’est-à-dire par nous ! Copé et la surfacturation de prestations lors des présidentielles au profit de ses copains...

Ce sont pratiquement toutes les grandes figures de la droite qui y passent : Woerth, affaire Bettencourt et Hippodrome ; Dassault, pratiques mafieuses pour gagner les élections ; Tapie, cadeau de 450 millions d’euros et Lagarde complice ? Enfin, des personnages « secondaires » comme Bernard Squarcini avec ses « fadettes », Philippe Courroye, Nicolas Bazire, Thierry Gaubert… Les détails de toutes ces affaires, plus inimaginables les unes que les autres, donnent le vertige…

Et ce n’est pas fini…

Ayant échappé de justesse à l’affaire Bettencourt grâce à un « non lieu », Sarkozy espère s’en sortir aussi dans l’affaire Karachi, mais craint surtout une condamnation dans l’affaire des financements libyens qui pourrait mettre fin à tous ses espoirs d’un retour.

D’après Mediapart, les témoignages sur cette affaire sont accablants pour l’ex-président. La seule plainte de Sarkozy (pour usage de faux) a été un fiasco. Le principal témoin présenté par Sarkozy, Jomode Getty, s’avère être un bandit mythomane qui s’était porté candidat à la reprise de Petroplus, à coup de 450 millions d’euros, alors que sans le sou, il était inscrit au RSA !

Pour transformer les 50 millions d’euros de Khadafi en moyens et matériel « propres » et utilisables pour une campagne électorale, certains parlent de comptes offshore, de paradis fiscaux, de jets privés qui atterrissent loin des regards à l’aéroport du Bourget…

Fiction ? Imagination des journalistes ? Alors que penser des 500 000 euros de Guéant ? Que penser de Boris Boillon, ancien conseiller diplomatique de Sarkozy et ex-ambassadeur en Tunisie, arrêté en juillet dernier à la gare du Nord avec 300 000 euros en liquide dans ses valises ? Et les millions brassés par l’intermédiaire pour contrats en tout genre et personnage sulfureux, Ziad Takiedinne ?

Aujourd’hui Sarkozy se présente comme victime mais il n’est pas sûr que son baratin sur les « droits de l’homme bafoués » ou sur la Stasi convainque au-delà des fidèles. Le PS se distingue de moins en moins de la droite, par sa politique gouvernementale et ses mœurs, comme l’ont montré les affaires Cahuzac, Guérini et autres...

La colère et les résistances contre ce système pourri sont loin d’avoir disparu, mais il manque la confiance en notre force, en notre capacité d’agir ensemble et de gagner. Un 12 avril réussi peut être un moment où on commence à la retrouver.

Ross Harrold