Débloquer la gauche
Je rédige ce post avant de refaire ma valise car, cette semaine, je suis de nouveau sur les routes du pays. J’ai à peine eu le temps de digérer les belles images et impressions reçues lors de mon passage à Perpignan et Sète, mais aussi à Narbonne et Alès où nous étions si nombreux et si chaleureux. Notre campagne est un fait public, massif et chacun s’accorde à nous trouver nombreux et enthousiastes. Mais elle est méthodiquement niée par les médias parisiens dominant. Sans vergogne, par exemple, LCI, Europe 1 et tutti quanti organisent des « débats » dans les grandes circonscriptions auxquels trois partis seulement sont invités. Des fois quatre. Jamais nous. Ici où là, de grands groupes de presse organisent la même exclusion des nôtres. Inutile d’épiloguer. Ils se comportent en ennemis. Ici, la consigne est claire : si vous n’êtes pas invités, invitez-vous !
Après quoi je dois préciser que je n’ai, à titre personnel, aucune envie de voir dans ma campagne le journal des publireportages sur les Le Pen qu’est « Le Monde » pointer ses petites pattes pleines de fiel. Qu’il reste à la maison ! Car s’il venait, ce serait pour jeter du venin, exciter les divisions ou se livrer à des provocations. C’est déjà ce qui a été fait contre mon camarade Gabriel Amard dans la circonscription du Grand Est. Ce coup-là, le drôle de la situation, c’est que le « journaliste » du glorieux « Le Monde » s’est présenté comme étant celui de « Libération ». Aucun des « journalistes » de ces deux quotidiens ne sont bienvenus dans mes meetings et déplacements tant qu’ils travaillent pour ces quotidiens ! D’ailleurs, j’appelle mes amis à les surveiller de façon étroite et vigilante, à filmer leurs agissements, si possible, dès qu’ils les repèrent, qu’ils agissent à découvert ou qu’ils se cachent sous des faux noms.
Dans ce post je reviens sur ce que j’ai dit concernant la nécessité pour les députés socialistes qui ont refusé de voter le plan d’austérité de s’organiser en groupe parlementaire autonome. Puis je complète ma démonstration en montrant comment l’idée que le dialogue avec le Premier ministre pourrait ouvrir un espace de changement d’orientation est une illusion. En effet, Manuel Valls s’est engagé en sens inverse de façon irrémédiable. J’en donne une preuve dans le souci de ne pas être dans accusé de procès d’intention. Cette preuve c’est un document que notre équipe a étudié et que j’ai dû lire (il serait plus juste de dire « survolé » à cette heure !) en dépit de son extrême aridité. Il s’agit du « Programme national de réforme » que Valls remettra le 7 mai à l’approbation de la Commission européenne. Un crédo libéral et austéritaire à mille lieux du discours proposé au bon peuple par le PS dans le cadre des élections européennes. Ce programme est donc le vrai manifeste politique du nouveau Premier ministre.
Comme il est question dans ce programme de Valls de la vente des barrages hydro-électriques au secteur privé et du vote des Verts favorable à la libéralisation de l’énergie, je viens aussi sur une très étrange déclaration de José Bové dans l’émission « Face aux chrétiens ». Il s’agit selon moi d’un sérieux dérapage dont je donne la clef philosophique.
Jean-Luc Mélenchon
* 4 mai 2014 : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2014/05/04/debloquer-la-gauche/
Mélenchon rejoue la stratégie usée de la victimisation médiatique
BILLET. Sur son blog, le coprésident du Parti de gauche appelle ses militants à « surveiller » les « agissements » des journalistes du « Monde » et de « Libé ». Pour la polémique.
D’abord les faits. Dimanche matin, sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a publié un post en mettant une nouvelle fois en cause la couverture que lui consacrent Libération et le Monde. « Aucun des « journalistes » de ces deux quotidiens ne sont bienvenus dans mes meetings et déplacements tant qu’ils travaillent pour ces quotidiens ! D’ailleurs, j’appelle mes amis à les surveiller de façon étroite et vigilante, à filmer leurs agissements, si possible, dès qu’ils les repèrent, qu’ils agissent à découvert ou qu’ils se cachent sous des faux noms », écrit le coprésident du Parti de gauche.
Dans l’après-midi, le Monde, par la plume de sa directrice, Natalie Nougayrède, a dénoncé des propos « mensongers, insultants et diffamants ». Le quotidien dément formellement qu’un de ses journalistes se soit fait passer pour un confrère de Libération, comme l’affirme Mélenchon. « Cette basse manœuvre ne sert qu’un objectif : empêcher nos équipes de faire leur travail de journaliste », dénonce Natalie Nougayrède.
Libération déplore les propos de Jean-Luc Mélenchon. Leur objectif n’est que trop évident : déclencher une polémique médiatique et politique dans la dernière ligne droite de sa campagne pour les élections européennes. Libération ne participera pas à cette stratégie de victimisation dont l’ex-candidat à la présidentielle use de façon récurrente. En 2012, dans les trois dernières semaines de sa campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait décidé de ne plus parler aux reporters de la presse quotidienne nationale. Sans en recueillir le moindre bénéfice dans les urnes. Nos journalistes continueront à faire leur travail. C’est-à-dire suivre l’actualité, les meetings et les réunions publiques du Front de gauche dont Jean-Luc Mélenchon est l’un des principaux responsables. Que ce dernier demande à ses militants de nous surveiller ou d’entraver notre traitement est inacceptable.
Matthieu ECOIFFIER Chef du service politique de Libération
Les attaques inacceptables de M. Mélenchon contre « Le Monde »
Depuis plusieurs mois, le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, s’en prend à la couverture éditoriale que Le Monde lui consacre. Il le fait de manière chaque fois plus outrancière. Un nouveau palier a été franchi, dimanche 4 mai : sur son blog, M. Mélenchon a décrété persona non grata les journalistes de notre quotidien comme ceux de Libération : « Aucun des journalistes de ces deux quotidiens ne sont bienvenus dans mes meetings et déplacements tant qu’ils travaillent pour ces quotidiens. »
Il a appelé aussi ses « amis » à « les surveiller de façon étroite et vigilante, à filmer leurs agissements, si possible, dès qu’ils les repèrent, qu’ils agissent à découvert ou qu’ils se cachent sous des faux noms ». En effet, l’ancien sénateur socialiste n’hésite pas à affirmer – au mépris de toute vérité – qu’un de nos journalistes a couvert une actualité du Parti de gauche en travestissant sa qualité de journaliste au Monde. Lors d’une précédente et récente livraison, M. Mélenchon avait traité l’ensemble de « la chaîne du travail » du Monde « de vrais lâches », régis par « un devoir d’obéissance », ajoutant dans un sous-entendu méprisable : « Vous savez où cela conduit ? »
Les propos de M. Mélenchon visant notre journal sont, cette fois encore, mensongers, insultants et diffamants. Cette basse manœuvre ne sert qu’un objectif : empêcher nos équipes de faire leur travail de journaliste. La direction du Monde condamne ces attaques avec la plus grande fermeté.
Natalie Nougayrède, directrice du Monde
Le billet de blog de M. Mélenchon faisait suite à la publication de ce reportage [1] consacré aux ouvriers d’Alstom à Belfort. Il ne concernait donc pas directement le Parti de gauche, mais les salariés de l’entreprise – il mentionne simplement le Parti de gauche parce que Gabriel Amard, tête de liste du PG pour la région grand Est, était présent avec plusieurs militants à l’entrée de l’usine.
* Le Monde.fr | 05.05.2014 à 17h00 • Mis à jour le 06.05.2014 à 07h45 :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/05/05/les-attaques-inacceptables-de-m-melenchon-contre-le-monde_4411855_823448.html
« Le Monde » fait un choix militant
Depuis de nombreux mois, le journal « Le Monde » tient une ligne éditoriale à charge contre le Front de Gauche en général et contre moi en particulier. « Le Monde » fait de la politique engagée.
À une entreprise méthodique de dédiabolisation de madame Le Pen se juxtapose en parallèle une ligne de diabolisation iconographique systématique allant jusqu’à la manipulation des photos.
Auparavant, « Le Monde » avait refusé par écrit les trois conditions que j’avais posées pour accepter un entretien dans ses colonnes : un titre en rapport avec l’essentiel de l’échange, au moins la moitié des questions sur ma critique de la droite, et une photo respectueuse de ma dignité. Que la direction du « Monde » ait refusé ce compromis honorable suffit à situer son arrogance.
Sa récente agression gratuite contre ses collègues de l’AFP fêtant l’un de ses journalistes souligne bien la vocation normative dont se sent investit l’ancienne gloire de référence dans la profession.
« Le Monde » me traite en ennemi depuis des mois. Son hostilité de principe m’honore quand j’observe la tendresse de ses publi-reportages permanents pour les Le Pen et les éditoriaux dessinés grossièrement anti-syndicalistes du pitoyable Plantu.
« Le Monde » ne fait peur qu’à ceux qui le craignent. Ce n’est pas mon cas. « Le Monde » fait un choix militant. Il reçoit une réponse militante.
Jean-Luc Mélenchon
* 5 mai 2014 : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2014/05/05/le-monde-fait-un-choix-militant/