Des milliers de travailleurs-ses de l’industrie textile, du cuir, des huiles et du pneu ont protesté devant le Ministère de l’industrie et de la métallurgie et ses services administratifs dans les villes de Bagdad, Hilla, Diwaniyah, Kut et Maysan au cours des derniers jours. Ils-elles réclament le paiement de leurs salaires et leurs droits usurpés par le gouvernement irakien. Les ouvrier-e-s exigent à travers ces manifestations le versement des salaires et des cotisations salariales qui ont cessé il y a plusieurs mois, l’abolition de la règle de l’ « auto-financement » pour les entreprises et laboratoires, l’annulation des licenciements et des privatisations, ainsi que pour leurs autres revendications.
Les manifestant-e-s ont scandé des slogans tels que « nos salaires sont une poignée de poussière face aux salaires des officiels », « Ô le Ministère, ô la Banque Rafidain, où sont passés les salaires des employés ? » et ont appelé « le premier ministre à adopter une solution rapide et adaptée sur le sort des milliers de familles de salarié-e-s des entreprises du ministère de l’industrie en versant les salaires sur une base mensuelle et continue ».
Les manifestations et luttes répétées des travailleurs-ses du secteur au cours des dix dernières années occupe une place importante dans la lutte de classe de tous-tes les travailleurs-ses en Irak. Il continue à servir de forteresse face aux valeurs des pouvoirs islamiques et nationalistes, immergés dans la corruption, le vol des richesses sociales et les politiques néo-libérales et à mettre en échec la volonté des autorités de licencier des dizaines de milliers de travailleurs-ses en imposant privatisation et règle de l’ « auto-financement ». Le rôle de ces événements dans la lutte en cours en Irak, et les résultats de cette confrontation de classe sont plus larges et plus profonds que le sort des travailleurs-ses d’une usine ou d’un secteur. La défaite du pouvoir dans cette confrontation pavera la voie à des victoires de classe à l’échelle de toute la société. L’objet de la lutte, c’est la vie et les conditions d’existence de toute la classe ouvrière, le sort de plusieurs centaines de milliers de travailleurs-ses.
Depuis 2004, tous les gouvernements en Irak, quelque soit leur étiquette, ont agi en coordination avec le FMI et les représentants de la bourgeoisie impérialiste mondiale pour attaquer les possibilités de vie et de travail de la classe ouvrière en Irak. Ils ont saisi et saisissent toujours la moindre occasion pour mettre en œuvre la politique économique néo-libérale bourgeoise. L’ « auto-financement », la coupe dans les salaires et toutes les mesures prises ouvrent la voie à la privatisation du secteur et son pillage par les capitalistes les plus puissants et sont une attaque contre toute la société.
Le Parti communiste-ouvrier d’Irak est une partie constitutive de ce mouvement. Nous sommes solidaires avec les revendications des travailleurs-ses. Nous tenons le gouvernement Abadi responsables de cette action hostile contre les travailleurs-ses et demandons une réponse immédiate à ces revendications. Nous appelons, avec les travailleurs-ses, à l’abolition de la loi d’auto-financement et à la fin du plan de privatisation industrielle. Nous invitons les dirigeant-e-s ouvrier-e-s et les militant-e-s syndicalistes, les syndicats et fédérations syndicales à intensifier l’unification des luttes face au gouvernement bourgeois de Bagdad. L’unité des luttes ouvrières, un leadership clair et unifiée apte à affermir la combativité et l’assurance des travailleurs-ses, permettront d’obtenir satisfaction, et aux syndicats de classe de gagner une victoire dans cette bataille.
Parti communiste ouvrier d’Irak
12 Novembre 2014