Première nouvelles concernant les dommages provoqués à Ormoc (Leyte)
Nous avons reçu de premières nouvelles concernant la situation à Ormoc (île de Leyte) où notre association, ESSF, aide des projets de réhabilitation et de reconstruction mis en œuvre par la coalition Mi-Hands, basée à Mindanao. Cette coalition avait assuré des secours d’urgence après le passage dévastateur du super typhon Haiyan (appelé Yolanda dans l’archipel), puis avait initié un travail de solidarité à long terme.
Abordant les Philiipines par l’Est (île de Samar), la tempête Hagupit/Ruby a été très violente à Ormoc, situé au centre-est de l’archipel, mais nettement moins que ne le fut Haiyan/Yolanda. Il n’y a ici aucun mort a déplorer. Les destructions matérielles seraient assez importantes, mais concerneraient plus les moyens d’existence (agriculture…) que les habitations, dont certaines sont cependant endommagées.
Nous attendons une évaluation plus précise des destructions et de la situation.
Juste avant l’arrivée du typhon Hagupit, une équipe de Mi-Hands étaient arrivée à Ormoc pour assurer une formation sur l’agriculture soutenable, afin que la reconstruction se fasse pour la population locale sur de nouvelles bases et avec nouvelles pratiques. Le typhon s’étant maintenant éloigné (bien qu’il n’ai pas encore quitté les Philippines), cette formation va pouvoir se faire.
Dans une large mesure, le typhon Hagupit a frappé les régions qui avaient déjà été dévastées un an auparavant par Haiyan. Les Philippines sont coutumières des tempêtes tropicales – deux nouveaux typhons sont d’ailleurs annoncés d’ici la fin de l’année, sans que l’on connaisse encore leur puissance ; mais avec le réchauffement climatique, elles gagnent en intensité et en violence [1].
La population sinistrée réalise qu’elle va devoir vivre avec des catastrophes climatiques récurrentes, qu’elle va vivre une insécurité climatique accrue. La continuité d’une présence solidaire est d’autant plus importante que l’épreuve psychologique sera difficile à surmonter.
Pierre Rousset
La tempête Hagupit a fait plus de vingt morts aux Philippines
La tempête Hagupit a déjà fait plus d’une vingtaine de victimes aux Philippines. D’après la Croix-Rouge, au moins vingt et une personnes ont été tuées à Borongan, capitale de la région du Samar oriental, pour la plupart noyées par la montée des eaux. Les autorités chargées de la gestion des risques à Manille n’ont confirmé que deux morts et trois blessés.
Hagupit, qui a détruit des milliers d’habitations, devrait toucher lundi 8 décembre au soir la capitale. Qualifié de supertyphon au moment de sa formation dans l’océan Pacifique, il est passé en catégorie typhon lorsqu’il a atteint la côté est de l’archipel samedi, avant de rétrograder au rang de tempête tropicale lundi, avec des vents ne soufflant plus qu’à 110 km/heure.
ÉTAT D’ALERTE À MANILLE
Selon la Philippine Atmospheric, Geophysical and Astronomical Services Administration (Pagasa) – l’agence météorologique nationale –, les vents devraient encore s’affaiblir à mesure de sa progression vers l’ouest. Dans l’agglomération de Manille, où vivent 12 millions de personnes, les opérations d’évacuation battent leur plein. « Nous sommes en état d’alerte », a déclaré le maire de la ville, Joseph Estrada, qui craint les inondations.
Des milliers de personnes, pour la plupart les habitants des bidonvilles situés sur le littoral ou en bord de fleuves, se sont mises à l’abri dans des écoles et des centres d’accueil mis en place par les autorités. Ces dernières s’étaient préparées au pire. Craignant une répétition de la désolation laissée par Haiyan voilà un an, elles avaient ordonné dès vendredi à des millions de Philippins de se réfugier dans des églises, des écoles et des gymnases.
UNE VINGTAINE DE TYPHONS CHAQUE ANNÉE
Haiyan avait fait plus de 7 350 morts le 8 novembre 2013, dévastant en particulier les régions de l’Est. En touchant terre samedi soir, Hagupit était accompagné de vents soufflant en rafales à 210 km/h, ce qui en a fait la plus forte tempête à déferler sur l’archipel cette année. Des milliers d’habitations ont été rasées, l’électricité a été coupée dans plusieurs endroits et d’importantes inondations ont été signalées.
Les Philippines, pays en développement de 100 millions d’habitants, subissent régulièrement des intempéries meurtrières, avec en moyenne chaque année une vingtaine de typhons. L’archipel est souvent la première masse terrestre d’importance que rencontrent les typhons qui se forment dans l’océan Pacifique, mais les scientifiques estiment que la virulence des tempêtes de ces dernières années est imputable au changement climatique.
* Le Monde.fr avec AFP | 08.12.2014 à 07h38 • Mis à jour le 08.12.2014 à 09h48