Les mineurs polonais de la Société charbonnière de Jastrzebie (JSW) ont lancé un appel à la solidarité internationale, signé par Boguslaw Zietek, président du syndicat « Août 80 » [1]. Merci de le diffuser le plus largement.
La grève a commencé le 28 janvier, lorsque le PDG de JSW, Jaroslaw Zagorowski, a licencié 9 syndicalistes de la mine « Budryk » pour avoir organisé une grève de solidarité avec les mineurs d’une autre compagnie, KW (Kompania weglowa - Compagnie minière - la plus grande entreprise des mines en Europe, qui voulait fermer 4 mines et licencier les mineurs - cette grève a été victorieuse, avec le soutien de toute la population, les quatre mines ne sont pas fermées et il n’y a pas de licenciements, selon l’accord signé par le gouvernement le 17 janvier dernier ; le gouvernement c’est alors engagé à ce qu’il n’y ait aucune répression contre les grévistes et ceux qui se solidarisaient avec eux…). Le PDG a également suspendu alors les conventions collectives signées il y a deux ans, lors de la transformation de JSW en société anonyme par actions. Parmi les licenciés, Krzysztof Labadz, dirigeant du syndicat « Août 80 » à JSW et de la grève de 46 jours en 2007-2008.
Tous les syndicats soutiennent et organisent la grève - « Solidarnosc », ZZG (la branche des mines de l’OPZZ), FZZ (Forum des syndicats), WZZ « Sierpien 80 » (Syndicat libre « Août 80 »), « Kadra » (Cadres) etc. etc. Il y a un comité intersyndical de grève composé de ces 5 principaux syndicats dans la région.
Les négociations sont menées avec un médiateur, ancien vice-premier ministre, mais en l’absence du PDG et avec la mauvaise volonté de la direction. Les revendications : outre l’annulation des licenciements (en principe déjà obtenue dans la négociation, mais pas signée) et le respect de la convention collective (partiellement d’accord, mais non signé), le licenciement du PDG Jaroslaw Zagorowski - que les mineurs ne veulent plus voir et qu’ils accusent de tenter de mettre en faillite la société pour pouvoir s’en emparer à moindre prix.
La police a tiré mercredi avec des balles en caoutchouc de 37 mm sur les mineurs rassemblés devant le siège de JSW faisant 20 blessés, dont certains gravement. Lorsque la police a tiré, les mineurs ont crié « Policiers, vous voulez refaire décembre 1981 ! » (coup d’Etat du général Jaruzelski). Un film video du rassemblement ou la police a tiré montre bien qu’elle l’a fait sans aucune raison valable, sur les mineurs rassemblés et chantant
[2].
L’affrontement semble effectivement très sérieux. Les familles des mineurs ont manifesté jeudi (femmes et enfants) disant que, même affamées, elles tiendrons jusqu’au bout. Il y a 19 mineurs qui font la grève de la faim. Selon l’entreprise il y a plus de 5000 grévistes déclarés, mais les mines sont à l’arrêt (beaucoup d’autres mineurs ont pris des congés, car ils n’arrivent pas à vivre 16 jours de grève…).
Le tribunal de Gliwice vient de déclarer la grève illégale et menace les dirigeants de la grève (dont les 9 syndicalistes licenciés) de les faire payer « les pertes » de JSW, qui déclare que c’est plusieurs millions d’euros… Krzysztof Labadz est parmi les plus menacés…
Jeudi Boguslaw Zietek a déclaré à l’agence de presse polonaise : « Nous vivons dans un pays de bandits, de voleurs et des mafias, qui sont plus fortes que le gouvernement » - Cela donne le ton de la situation.
Jan Malewski