Une série d’explosions et des coups de feu ont retenti à proximité d’une mosquée de la minorité chiite à Peshawar, la grande ville du nord-ouest du Pakistan. Selon un bilan encore provisoire, l’attaque a fait au moins 19 morts et 60 blessés.
Sur place, de grandes flammes et une épaisse fumée s’échappaient du lieu de l’attaque, d’où les gens fuyaient en portant des blessés sur leurs dos, près de policiers faisant feu ou contrôlant les abords.
Deux semaines plus tôt, une attaque visant également une mosquée chiite avait fait 61 morts à Shikarpur, dans le nord de la province du Sind. La minorité religieuse représente environ 20 % de la population pakistanaise (estimée à près de 190 millions de personnes) et constitue l’une des principales cibles des violences orchestrées par les extrémistes sunnites proches des talibans et d’Al-Qaida qui ensanglantent le pays.
La plupart des assassinats ciblés contre les chiites des dernières années ont été revendiqués par le Tehrik-e-Taliban Pakistan (talibans pakistanais, TTP) et un autre réseau islamiste sunnite, le Lashkar-e-Jhangvi. Les tueurs affirment agir au nom de l’islam. Ces attaques peuvent également résulter de rivalités pour des lieux saints ou de luttes de pouvoir locaux entre clans.
Enfin, les tensions régionales avec l’Iran chiite aggravent, depuis longtemps, la situation des chiites du Pakistan. D’un côté, les extrémistes sunnites les accusent de faire de l’entrisme pour le compte des Iraniens, épousant un grief parfois formulé, à demi-mots, par les autorités pakistanaises. De l’autre, la communauté chiite, notamment celle vivant au Baloutchistan (600 000 personnes), reproche à Téhéran, qui se voit comme leur protecteur, de vouloir les infiltrer et les manipuler.
L’un des attentats les plus sanglants des derniers mois au Pakistan a touché une école accueillant des enfants de militaires à Peshawar, principale ville du nord-ouest du Pakistan. Au moins 141 personnes avaient été tuées dans cet assaut mené par un commando du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), dont 132 enfants.
Le Monde.fr