Lettre ouverte au Forum de politique féministe [Etat espagnol] sur sa lettre ouverte à Alexis Tsipras
Je me permets de m’adresser à vous publiquement, après avoir lu avec une véritable stupeur votre lettre ouverte à Alexis Tsipras, « Sans femmes il n’y a pas de démocratie ».
Depuis trois ans, j’écris et j’administre une page d’information sur les événements en Grèce. Comme femme, je vois avec une déception authentique que des féministes à longue expérience comme vous soient tombées dans la campagne d’intoxication massive – et alimentée dans certains cas de manière intéressée (la politique grecque est entrée dans notre maison) – sur le fait qu’« il n’y a pas de femmes dans le gouvernement de Syriza ».
Dans le gouvernement de M. Tsipras, siègent six femmes. La structure du cabinet gouvernemental en Grèce est très différente de la nôtre. M. Tsipras a réduit à dix ministères la nombreuse structure antérieure pour faciliter la coordination. Par exemple, la vice-présidente de la Macédoine et de la Thrace aurait été ministre dans cette structure antérieure : elle conserve les mêmes compétences que son homologue antérieur, mais coordonné avec le Ministère de l’Intérieur et de la reconstruction administrative (auparavant, il y avait deux ministères). La même chose se passe avec la vice-présidente du Tourisme, qui se coordonne avec d’autres sous l’égide du Ministère de l’Economie, etc. Mais il s’agit de portefeuilles ministériels, supérieurs à ce qui serait ici un secrétariat d’Etat comme on l’a interprété, vu que leurs titulaires sont présentes dans le gouvernement grec.
Le précédent gouvernement – entre conservateurs et sociaux-démocrates – ne comptait qu’une seule femme, mais comme elle avait le titre de ministre, personne n’a rien dit. Que vous importe donc, la responsabilité ou le titre ? S’il y a une seule femme, vous n’écrivez pas de lettre ouverte, mais lorsqu’il y en a six, vous écrivez une lettre ouverte, parce qu’elles n’ont pas le rang de ministre, car la structure du gouvernement a changé.
Il est vrai que récemment encore la Grèce n’existait pas en Espagne. Nous savions qu’il y avait une crise et un peu plus. Maintenant, dans tous les coins – aussi dans la presse -, surgissent des spécialistes de la Grèce. Raison pour laquelle à maintes reprises nous avons découvert que peu de femmes se vouent à la politique et nous nous permettons de faire des « lettres ouvertes » pour exiger des rectifications, basées sur des informations de presse, sans connaître le pays et en traduisant la structure ministérielle selon nos schémas et notre idiome. Les critiques sont toujours bonnes et nécessaires ; mais on attend d’une association comme la vôtre d’être plus raisonnée et informée et surtout, dans votre insistance, de ne pas cacher précisément les petits progrès des femmes grecques.
La première ministre adjointe – qui n’est pas une vice-ministre – du tout-puissant Ministère des finances est une femme connue, Nadia Valavani : durant les premiers jours de son mandat, elle a déjà paralysé les privatisations de l’agence étatique TAIPED, pour la vente du patrimoine grec. Imaginez l’importance de cette dame, que vous cachez par vos critiques désinformées – seulement parce qu’elle n’a pas le titre honorifique de ministre, celui que nous comprenons d’après nos critères et traduit d’après le concept grec. En 1973, Nadia participa à la mythique occupation de l’Ecole polytechnique, à Athènes, contre la dictature militaire, elle fut arrêtée et torturée. Elle a aussi participé à une mission civile internationale d’appui aux troupes populaires kurdes de Kobane dans leur lutte contre ISIS, etc.
La présidente du Parlement – la troisième autorité du pays et la plus jeune de l’histoire – sera une femme. Âgée de 38 ans, Zoé Konstantopoulou est une brillante avocate, caractérisée par sa lutte sans relâche contre la corruption et que ses critiques ont surnommé « la Robespierre ». Votre polémique la rend invisible en affirmant qu’« il n’y pas de femmes importantes ». Pour la première fois dans l’histoire grecque, la région la plus peuplée – l’Attique – est gouvernée par une femme au curriculum brillant, et celle-ci appartient au « rétrograde » Syriza. Oui, une femme gouverne 40 % des Grecs ! mais votre polémique dilue sa figure.
La participation des femmes à la politique en Grèce est étroite : de fait, cette polémique est nôtre et seulement nôtre, elles ne l’ont pas, ni le comprennent aujourd’hui. Les faits objectifs en main montrent que Syriza est le parti ayant donné le plus de pouvoir aux femmes dans l’histoire grecque, bien que ce soit insuffisant pour notre contexte culturel et pour ce qui serait désirable. Elles/ils devront continuer d’avancer.
Le « machiste » Syriza est le parti comptant proportionnellement le plus grand nombre de femmes députées. Au Parlement grec, il y 68 femmes sur 300 députés, un chiffre qui nous indique l’insuffisante participation féminine à la politique grecque. Proportionnellement aux sièges obtenus, Syriza compte 30 % de députées, le Parti communiste grec (KKE) 26 %, To Potami (centre-gauche) 17 %, le PASOK 15 %, les conservateurs de Nea Demokratia 13 % et les néo-nazis 11 %.
Vous êtes si préoccupées par votre arithmétique ministérielle que vous ne mettez pas en valeur d’autres femmes, entrées au gouvernement avec la même importance que les « ministres ». Pour la première fois, une activiste historique des droits humains et des immigrés occupe la vice-présidence de l’immigration (au sein du cabinet ministériel), dans la structure du Ministère de l’intérieur. Le premier jour de son entrée en fonction, Tassia Christodoupoulou a mis en marche une loi donnant la citoyenneté aux enfants d’immigrés nés dans le pays.
Le problème migratoire en Grèce revêt une importance-clé, pour tous, en tenant compte de la montée de l’extrême-droite : en raison de sa situation géographique, ce pays reçoit des milliers de réfugiés des guerres de Syrie, de Libye, d’Afghanistan, etc., via la Turquie. Tassia fut présidente du Réseau grec des organisations anti-racistes. Si vous saviez que la Grèce reçoit 86 % de tous les voyages illégaux vers l’UE (avec une superficie représentant le quart de la nôtre), vous verriez l’importance et le symbolisme consistant à placer sur cette frontière conflictuelle une femme et une activiste des droits des réfugiés et des immigrants, bien qu’elle n’ait pas le titre de ministre, mais celui de vice-ministre.
Oui, une femme grecque, une activiste des droits humains, dirigera la politique migratoire de la frontière la plus conflictuelle de l’Union européenne, avec 86 % des voyages illégaux… Mais l’arithmétique paritaire, les nouveaux journalistes spécialistes de la Grèce et les campagnes intéressées contre Syriza rendront ce fait opaque.
Le curriculum des femmes présentes dans le gouvernement de Syriza est spectaculaire (pas comme celui d’autres femmes que nous avons eues et que nous avons dans ce pays), bien qu’en tenant compte de la faible participation féminine à la politique grecque cela nous paraisse insuffisant. Citons par exemple Rania Antonopoulou – spécialiste de la lutte contre la pauvreté, directrice du programme d’égalité de genre et d’économie du think-tank new-yorkais Levy Institute et conseillère économique spéciale du Programme des Nations Unies pour le développement -, qui sera ministre adjointe (et non vice-ministre) pour combattre le chômage au Ministère du travail. Mais votre insistance qu’il n’y a pas de femmes dans le gouvernement grec, ou de « rang insuffisant », chose absolument fausse, fait que personne n’y prête attention.
Syriza a fait élire au Parlement européen un symbole de la lutte syndicale menée par les femmes et les immigrées en Grèce : Konstantina Kuneva, une immigrante bulgare, qui à cause de sa lutte dans le syndicat des nettoyeuses fut attaquée à l’acide sulfurique (vitriol), raison pour laquelle son visage fut défiguré et qu’elle perdit un œil.
Je n’ai jamais été particulièrement fan de M. Tsipras, bien que me réjouissant de sa victoire. Mais je n’ai d’autre remède que d’admettre (en lisant certaines critiques) qu’il a choisi, en ce moment critique pour son pays, les personnes jugées opportunes, sans se laisser mener par ce que penseraient les Espagnol-e-s. J’ai déjà dit qu’en Grèce ce débat n’a pas lieu.
J’espère que ces six femmes brillantes – pas comme beaucoup de celles que nous avons eues et que nous avons ici pour être politiquement corrects – soient l’encouragement dont la Grèce a besoin pour une plus grande participation des femmes à la vie publique.
Je suis profondément indignée de cette indignation.
Ces derniers temps, j’ai écrit tant de choses sur la Grèce et ai lu (aussi dans la presse espagnole à ma portée) des choses si douloureuses. Avec tout le respect pour votre travail, permettez-moi de vous traiter d’hypocrites si vous vous scandalisez du manque de femmes ministres. Maintenant, vous vous permettez d’écrire, sans aucune autorité morale et sans connaissance du pays, une « lettre ouverte », vous joignant ainsi sans le vouloir au sale jeu politique qui a commencé sur ce terrain contre Syriza, par une critique irréfléchie.
Bien que vous ayez publié des lettres génériques contre les politiques de la Troïka, la réalité grecque est allée plus loin.
– Où était votre indignation, lorsqu’en 2012 un ministre du PASOK publia les photos et les données de femmes souffrant du SIDA pour « protéger les hommes » ? Cette information est sortie dans la presse espagnole.
– Où était votre « lettre ouverte à Papandreou », président de l’Internationale socialiste et membre notoire du PASOK ? Ou au socialiste Loverdos, responsable d’une telle atrocité ?
Je n’ai pas vu d’indignation dans la « progressiste » Espagne, qui donne des leçons aux Grecs, quand les femmes devaient payer si cher l’accouchement que l’indice des naissances à la maison augmenta de manière préoccupante. Si tu ne paies pas, tu n’auras pas le bébé… Imaginez-vous un pays où une césarienne coûte 3.000 euros ? Oû était votre campagne d’indignation sur les réseaux sociaux ?
– Où étiez-vous, lorsqu’un groupe de nettoyeuses licenciées par le Ministère des finances, afin de remplir le quota de licenciements décidés avec la Troïka, campèrent 270 jours devant le ministère, devant supporter les coups de la police ? D’autres camarades d’autres pays et syndicats leur ont offert leur aide. La lutte de ces femmes (âgées en moyenne de 50 ans) a été signalée par la presse internationale. Bien que la justice leur ait donné raison, elles ne furent jamais réintégrées dans leur emploi : le gouvernement décevant (selon vous) de Syriza avait appuyé leur campement, et maintenant elles sont réintégrées.
Nous sommes des pantins qui se scandalisent selon les vœux des médias.
Pour l’immense majorité dans ce pays, l’histoire grecque est passée directement d’Aristote à Tsipras. Nous savons qu’il y avait la crise, qu’il y eut les Turcs, les styles ionique, dorique et corinthiens, et les noms de quelques philosophes. En Espagne, durant ces années, et je le sais, on a totalement ignoré la situation de la Grèce. Elle n’existait pas dans les médias, encore moins dans les télévisions, sauf pour parler des néo-nazis ou des désordres. L’Espagne a été l’un des rares pays européens sans un comité ou une association de soutien à la Grèce. Si seulement nous avions été aussi solidaires que les Allemands, qui envoyaient des médicaments durant ces années si tragiques !
Comme l’on n’a jamais dit la vérité sur cette tragédie, il n’y eut jamais d’indignation. Maintenant, tous les feux sont braqués sur la Grèce et soudain nous nous indignons précisément selon notre perspective de l’affaire la plus insignifiante pour les Grecs, et je ne dis pas qu’elle n’a pas beaucoup d’importance. Une indignation très bien alimentée, dont profitent des femmes du PSOE et d’autres, peut-être pour une chasse à courre contre Syriza. Elles devraient pourtant être les premières à se taire, vu ce que leur parti homologue et leur président international ont fait de ce pays, sans qu’elles protestent. Quant aux femmes du PP, qui se sont jointes à cette campagne, je n’en parlerai même pas. Il n’y a pas de violence et d’indignation plus virulente que celle de quelqu’un qui doit taire quelque chose pour cacher sa honte.
Lorsqu’en Grèce les centres de soins primaires furent subitement fermés par le même ministre, qui dit publiquement « être là pour défendre les intérêts privés », savez-vous pourquoi il n’y eut ni campagnes, ni hashtag sur twitter, ni lettres, etc. ?... Parce que les médias ne mirent pas l’accent sur cette affaire. Nous sommes des pantins qui s’indignent selon leurs vœux. Mais d’un mouvement féministe comme le vôtre, on attend qu’il ne se joigne pas à une chasse à courre désinformée et intéressée et fasse ses critiques justifiées d’une manière plus équitable.
Premièrement, « sans droits humains il n’y a pas de démocratie », pas seulement sans parité dans les institutions et parmi les ministres… Quelle démocratie nous ont apporté les Merkel et les Lagarde (FMI) de ce monde (pour ne pas citer des exemples nationaux) ? Il existe des pays très paritaires avec une très grande violence contre les femmes (voyez la Finlande ou le Danemark). L’important, c’est de changer le modèle social et de nombreuses femmes ministres et puissantes ne garantissent pas le changement de modèle social. Socialement, le partage des responsabilités gouvernementales, de manière paritaire, est important ; mais permettez-moi de ne pas accepter votre théorie selon laquelle Syriza représente l’illustration du despotisme envers les femmes, c’est une agressivité et une insulte gratuite. De plus, comme femme, j’ai vu à de nombreuses reprises comment des hommes ont mieux incarné le modèle social d’intégration des femmes que de nombreuses femmes elles-mêmes.
Mais ici quasiment toutes et tous ne se sont pas indignés publiquement avec tant d’insistance que maintenant, quand se produisaient des violations sans précédent au-delà des politiques d’austérité. Durant toutes ces années, je peine à le dire, les femmes grecques n’ont quasiment importé en rien au mouvement féministe espagnol, sauf pour théoriser l’impact de l’austérité. Je n’ai jamais vu une campagne comme celle-ci.
J’ai trop écrit de choses dans le vide d’indignation le plus absolu : des îles sans pédiatres, mais 10 % des prêts ont été affectés à des achats d’armement. Des femmes mouraient du cancer sans soins médicaux et laissaient des enfants, avec un ministre de la Santé qui disait littéralement : « Le cancer n’est urgent qu’en phase terminale » (cette déclaration est sortie dans la presse). Quelles lettres et quelles campagnes y a-t-il parce que 30 % de la population n’a pas d’assurance médicale ? Et les enfants qui ne peuvent être vaccinés parce que leurs parents sont au chômage ?
Et quelle vague d’indignation sur les réseaux sociaux, comme maintenant, lorsqu’on coupait la lumière à 30.000 Grecs par mois ? Quelle campagne sur twitter, etc., pour des vieilles femmes de 80 ans, vivant durant des mois dans l’obscurité et sans chauffage ? Ou lorsqu’on coupait à une femme avec des enfants handicapés la lumière de son petit kiosque le long d’une route et que ne pouvant plus les nourrir, elle mit des appels désespérés sur l’autoroute. Des milliers d’enfants vivent sans lumière en Grèce. Les conservateurs et les socialistes ont imposé un impôt spécial sur la lumière… mais nous les voyons maintenant se joindre à cette campagne contre Syriza, « Sans femmes il n’y a pas de démocratie », alimentant la vague à laquelle ils ont voulu que nous nous joignions.
Imaginent-ils une immigrée albanaise qui paie 30.000 euros pour se faire opérer d’un cancer très grave et que la police attend à la porte de l’hôpital pour la déporter au moment de sa sortie ? Et la sourde-muette, avec des enfants, qui n’était pas payée depuis des mois et qui tenta de se suicider du haut d’un échafaudage : comme elle ne parlait pas, elle dut lancer des papiers pour s’expliquer ? Cette information prit une minute dans les nouvelles. Qu’a-t-on dit sur la professeure morte d’un infarctus, lorsqu’on la licencia en fermant 50 spécialités de formation professionnelle (les plus importantes) ? Et sur les femmes et les hommes souffrant de profonds problèmes psychiatriques, des vieux laissés littéralement à la rue après la fermeture des asiles psychiatriques ? Vous ne savez pas quelle indignation et quelle rage me produit aujourd’hui cette vague d’indignation.
Oui, la société grecque doit beaucoup avancer en matière de présence publique des femmes. Mais sachez qu’au moment de la loi de Gallardón sur l’avortement les femmes grecques ont protesté devant l’ambassade d’Espagne, à Athènes. Combien de pancartes avez-vous déployé ces années devant l’ambassade grecque à Madrid pour protester contre la situation des femmes ?
Je comprends votre déception « parce que s’est constitué le gouvernement le plus masculinisé d’Europe », « tout pour les femmes sans les femmes » (selon votre critère). Vous ne savez pas la déception que vous me procurez à moi, comme femme, mère de trois enfants, et qui durant trois années a écrit de manière infatigable sur le la Grèce.
Avec quelle arrogance, quelle ignorance et quelle méconnaissance de la société grecque, vous écrivez cette lettre ouverte de protestation en disant à M. Tsipras de « rectifier », manquant en plus de toute autorité morale… Pourquoi n’en écrivez-vous pas une à Totxo [dirigeant des Commissions ouvrières] ou à Candido Méndez [dirigeant de l’UGT] à cause de l’infra-représentation des femmes dans les syndicats ? J’aimerais voir une lettre ouverte aux Académies royales espagnoles, qui comptent moins de 10 % de femmes (une proportion moindre que le « masculinisé » Syriza). Je sais que vous avez écrit et lutté sur ce problème, mais… Pourquoi n’organisez-vous pas une campagne contre le BBVA [Banco Bilbao Vizcaya Argentaria], à cause de sa direction « masculinisée, etc., etc. ? Au moins, il s’agirait d’un pays que vous connaissez. Et pas d’un autre, avec lequel vous n’avez pas été activement solidaires en pleine tragédie et dont vous ne connaissez rien de sa société.
Vous écrivez une lettre de protestation précisément au parti qui commence à placer le plus grand nombre de femmes à des postes de grande importance, et celles-ci ne sont pas des « femmes-quota », mais des femmes brillantes – ce qui est une garantie de respect et de semence d’un changement social dont elles ont sans doute besoin. Et de plus il s’agit du seul parti qui propose de garantir la sécurité du travail à la femme enceinte, une sécurité que jusqu’à maintenant la femme grecque n’a pas eue.
C’est vous qui devriez corriger votre lettre par une critique plus pondérée, et non M. Tsipras et son gouvernement, parce qu’à un moment crucial de l’histoire de ce pays il a choisi les personnes qu’il a considérées et qu’il a cru les plus adéquates dans la structure de son gouvernement (en tenant compte du fait qu’il y a peu de femmes actives en politique).
C’est vous qui devriez corriger votre langage – « Il n’y a pas de femmes », ou « Elles sont de seconde catégorie » -, parce que vous éclipsez l’importance de celles qui sont présentes et des progrès effectués. Il n’est pas si difficile d’écrire une lettre mettant en évidence les carences de toute la société grecque (pas seulement de Syriza) et en même temps de valoriser positivement les succès historiques en matière de représentation féminine, en incitant M. Tsipras à ne pas faillir dans sa proposition pour aboutir à une société égalitaire. On peut exprimer les mêmes préoccupations et critiques, que nous partageons toutes, sans se livrer à une chasse à courre injustifiée, très orchestrée et peu fondée, qui aboutit en plus à ne pas parler des femmes et de quelques hommes exceptionnels entrés au gouvernement.
B. Jaimen (Site InfoGrecia)
P.S. Alexis Tsipras n’est pas « président de la Grèce », mais premier ministre. Le président de la République hellénique est en ce moment [2 février 2015) Karol Papoulias.