La famille des Cetoniidae appartient à l’ordre des coléoptères (Coleoptera) et à la super-famille des scarabées (Scarabaeoidea). Les coléoptères ont les ailes antérieures (élytres) épaisses et cornées qui couvrent la totalité de l’abdomen [1] et se rejoignent sur la ligne médiane du corps, formant comme une armure. C’est le plus grand ordre d’insecte dans le monde.
Les scarabées ont des antennes en forme de massue qui se terminent par trois lobes ressemblant à des feuilles (où se cachent des membranes sensitives) ; elle comprend un grand nombre espèces.
Les coléoptères ingèrent en général une nourriture solide [2] qu’ils broient avec leurs fortes mandibules; il s’agit avant tout de plantes vivantes: troncs, racines, fleurs, feuilles, fruits... Ils volent rarement et on les observe sur les végétaux ou à terre.
Les noms français (vernaculaires) retenus en priorité ici sont ceux indiqués par Bruno Mériguet et Pierre Zagatti dans leur tout récent Coléoptères du Bassin parisien. Guide d’identification de terrain (Delachaux et Niestlé, Paris, mai 2016). Quand ils ne correspondent pas aux noms précédemment utilisés sur notre site (pour les trichies), ces derniers sont indiqués en gras dans la liste des synonymes.
Dernier ajout (la mini-cétoine, Valgus hemipterus) : le 14 juin 2016.
La cétoine dorée Cetonia aurata
Taille : 14-21 mm
Période: mai-août
Habitat: floricole . Endroits ensoleillés avec fleurs.
Alimentation : Ronge toute sorte de fleurs, apprécie leur pollen.
Zone géographique. Très fréquente en Europe méridionale et centrale, plus rare en Angleterre et en Scandinavie.
Les élytres, non rétrécis à l’arrière, sont généralement vert mordoré, mais peuvent être bronzés ou même noires bleutés – les photos ci-dessous l’illustrent – avec des taches blanches, minces stries horizontales. La face ventrale est rouge cuivreux.
Taches blanches horizontales, élytres non rétrécis...
La cétoine dorée, Cetonia aurata, parc des Beaumonts, 11 juin 2013. Clichés Pierre Rousset.
Face ventrale rouge cuivreux
La cétoine dorée, Cetonia aurata, parc des Beaumonts, 17 juillet 2015. Cliché Pierre Rousset.
La cétoine dorée, Cetonia aurata, parc des Beaumonts, 18 juillet 2014. Cliché Pierre Rousset.
La cétoine dorée, Cetonia aurata, parc des Beaumonts, 27 mai 2016. Cliché Pierre Rousset.
A la différence de la grande majorité des coléoptères, la cétoine dorée vole avec les élites fermés [3]. On voit l’encoche sur le bord de l’élytre, situé vers l’avant (juste derrière l’épaule), qui permet aux ailes postérieures membraneuses de sortir.
Les stries blanches sont généralement très distinctives sur la cétoine dorée, mais parfois elles sont très peu prononcées et difficiles à voir, comme ici (ci-dessus).
La cétoine dorée, Cetonia aurata, parc des Beaumonts, 18 juillet 2014. Cliché Pierre Rousset.
La cétoine dorée, Cetonia aurata, parc des Beaumonts, 31 juillet 2015. Cliché Pierre Rousset.
La cétoine dorée, Cetonia aurata, parc des Beaumonts, 27 mai 2016. Cliché Pierre Rousset.
La Mini-cétoine Valgus hemipterus
Synonymes : Cétoine punaise ; Valgue hémiptère ; Scarabaeus hemipterus
Taille : 6-10 mm
Période : avril-début juin
Habitat : floricole
Alimentation : se nourrit sur les fleurs
Zone géographique : toute la France
De taille réduite, aspect carré, arbore des tâches claires (notamment plus ou moins au centre des élytres), formant un motif lumineux, qui sont constitués par de petites écailles. Les tibias antérieurs ont une série d’épines à leur bord externe. Les élytres, « raccourcies », ne recouvrent pas tout l’abdomen. Plus en détail, l’insecte mis sur le dos, les hanches postérieures apparaissent bien écartées (l’aspect carré) et, pour les pattes, le premier article des tarses des postérieures est aussi long que les trois autres réunis.
Beaucoup plus rares que les mâles, les femelles disposent d’une tarière visible au bout de leur abdomen et sont plus sombres, car moins recouvertes d’écailles claires.
Peu fréquemment observée aux Beaumonts (du fait de sa relative discrétion et de sa période de présence assez limitée ?).
La Mini-cétoine, Valgus hemipterus, parc des Beaumonts, 1er mai 2005. Cliché Laurent Spanneut.
Le drap mortuaire, Oxythyrea funesta
Synonyme : la cétoine grise, cétoine funeste ou cétoine hirsute
Taille : 8-10 mm
Période: avril-août
Habitat: floricole. Ronge des fleurs (notamment iris et roses), bourgeons.
Zone géographique : Europe, Afrique du Nord.
Alimentation : Ronge toute sorte de fleurs.
Cétoine plus petite que C. aurata, dessus noirâtre (avec parfois des reflets cuivrés) ponctué de petites taches blanches réparties sur les élytres. Deux lignes de (3) points blancs alignés sur le pronotum (avant du thorax). Tibias antérieurs avec deux dents au bord externe.
Cette espèce n’a semble-t-il été identifié que deux fois aux Beaumonts, alors qu’elle peut être fort répandue dans notre région.
Le drap mortuaire, Oxythyrea funesta, Vaujours, 1er mai 2016. Cliché André Lantz.
Le drap mortuaire, Oxythyrea funesta, parc des Beaumonts, 25 mai 2018. Clichés Pierre Rousset.
Par ailleurs, la cétoine cuivrée (Potosia supra) est une espèce plus méridionale aux taches blanches variables et qui pourraient remonter au nord, est comme son nom l’indique d’une tonalité cuivrée, bronzée. Quant à la cétoine férugineuse (Cetonia aeruginosa), elle est beaucoup plus grande, a les élytres lisses et se trouve dans les grandes forêts de feuillus, les adultes vivant sur la canopée des arbres.
La trichie du rosier, Trichius gallicus
Synonymes: Trichie gauloise, commune, des roses, zonée, Trichius zonatus, Trichius rosaceus
Taille : 9-13 mm
Période : mai-août
Habitat : floricole forestier, forêts de feuillus. La larve se développe dans du bois pourrissant de hêtre, bouleau, aulne ou autre. Les adultes s’observent sur les fleurs, ombellifères en particulier, dans les clairières, vers les orées forestières ou dans les prairies fleuries et ensoleillées.
Alimentation : fleurs.
Zone géographique : Europe, Afrique du Nord.
La trichie gauloise porte une fourrure dense, dorée/orangée sur le dessus et blanchâtre ou jaunâtre sur les côtés. Le thorax est brun plus ou moins foncé. Les élytres, échancrés sur le côté, sont jaunes ou orange avec 6 taches noires. Les deux taches basales (à l’épaule, au bord avant des élytres) sont bien séparées et ne se rejoignent pas au milieu (suture élytrale, noire). Chez certaines variantes, ces zones noires sont plus étendues.
Vu de profil, le tibia intermédiaire montre une échancrure émoussée.
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 7 juillet 2014. Cliché Pierre Rousset.
On distingue ici que les deux taches basales couvre un relief, une bosse, au niveau des épaules.
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 17 juillet 2014. Cliché Pierre Rousset.
Elle se montre en général, comme la cétoine, la tête enfoncée dans les fleurs.
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 15 juillet 2015. Cliché Pierre Rousset.
Broute. Tête et pièces buccales de profil.
Trichie ga, du rosier, parc des Beaumonts, 7 juillet 2014. Cliché Pierre Rousset.
De dessus – tête visible.
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 9 août 2014. Cliché Pierre Rousset.
Par devant
De côté. On voit bien l’antenne dite “en massue”.
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 11 juillet 2015. Cliché Pierre Rousset.
Par derrière
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 15 juillet 2015. Clichés Pierre Rousset.
Laissant voir sa tête et les pièces buccales par dessus.
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 27 juin 2015. Cliché Pierre Rousset.
Par dessous, en compagnie d’une mouche de bonne taille.
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 10 juillet 2015. Cliché Pierre Rousset.
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 17 juillet 2014. Cliché Pierre Rousset.
Devant ? Derrière ?
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 7 juillet 2014. Cliché Pierre Rousset.
Trichie du rosier, Trichius gallicus, parc des Beaumonts, 7 août 2013. Cliché Pierre Rousset.
Confusion : La trichie gauloise a souvent été confondue avec la trichie barrée (trichie fasciée), Trichius fasciatus, qui fréquente des milieux plus forestiers. Contrairement à ce que nous avons cru un temps (les guides usuels ne décrivant que cette dernière), T. fasciatus n’a jamais été identifié aux Beaumonts. En général, chez elle, les taches noires basales forment une bande continue qui court d’une épaule à l’autre. Par ailleurs, vu de profil, le tibia intermédiaire présente une échancrure marquée précédée d’une dent.