Podemos est né de l’audace et de la confiance en la majorité sociale qui pourrait construire un outil pour le changement alors que régnait la crainte des gens de participer dans les partis politiques. 50’000 signatures en 24 heures pour s’engager sur une route, suivies par la création de plus de 1000 cercles, 1’200’000 votes lors des élections européennes [mai 2014], une assemblée [Vistalegre, octobre 2014] où plus de 120’000 personnes purent [par internet] choisir les principes du parti et le processus le plus vertigineux que l’on connaisse de construction d’une alternative politique gagnante dans des milliers de villages, villes et communautés autonomes.
Nous sommes toutes et tous conscient·e·s aujourd’hui de nous trouver en un moment crucial pour le changement politique dans notre pays. Les élections dans les communautés autonomes et, surtout, les élections municipales [le 24 mai 2015] ont modifié la carte politique de l’Etat avec l’entrée en scène de dizaines de « municipalités du changement » et de centaines d’activistes au sein de conseils et de parlements régionaux. Initiatives débordantes, à partir d’en bas, qui permettent à ce que les vieux partis du régime ou leurs pièces de rechange [i.e. Ciudadanos] ne puissent récupérer de l’espace. Dans ce contexte, et grâce aux positions gagnées de manière épique en des lieux comme Barcelone, Madrid, Saragosse, Cadix, La Corogne ou Saint-Jacques de Compostelle, Podemos a l’opportunité de faire l’histoire, de prendre d’assaut le ciel. Et pour prendre d’assaut le ciel nous devons faire un effort supplémentaire, de générosité, d’unité et de participation. Il reste encore de nombreux territoires où le changement doit s’implanter, il y a encore de nombreux activistes que l’on doit encourager à participer au changement de pays.
A cette fin, nous qui signons ce manifeste sommes convaincus que nous pouvons encore profiter de cette opportunité et nous sommes convaincus que le Règlement qui a été choisi pour les primaires de Podemos ne le permet pas. Nous voulons qu’une consultation sur ce règlement soit lancée parce que cette conviction parcourt toute l’organisation, ses cercles [cercles territoriaux et thématiques] et ses conseils [instances locales et régionales de direction]. Nous avons besoin de primaires qui permettent un délai raisonnable [le règlement présenté le 27 juin oblige à ce que les candidatures soient présentées le 13 juillet et que le vote s’effectue le 24 du même mois] pour discuter avec d’autres forces sociales et politiques sans pour autant tomber dans l’addition de sigles ou d’appareils. Nous avons besoin de primaires qui facilitent la pluralité afin de refléter la diversité de ceux et celles qui se rassemblent en vue d’un changement. Nous avons besoin de primaires qui adaptent les listes en fonction de critères de proximité, à l’échelle provinciale ou autonome, renforçant la relation des inscrits avec leurs candidates ou candidats, améliorant l’implantation territoriale et indispensable pour gagner les élections. Nous avons besoin de délais et d’un modèle de circonscription qui stimulent la participation, notre meilleure arme pour susciter l’enthousiasme, pour croître et pour gagner.
Podemos a été depuis le début une plateforme d’empowerment populaire et citoyen, et c’est sur cette voie que nous devons continuer d’aller et indiquer que nous nous trouvons afin de gagner les élections générales. Quelque chose de plus qu’un parti politique. L’outil que toutes et tous pouvons utiliser pour changer les choses. C’est maintenant le moment de recommencer à valoriser une chose que nous avons dite à Vistalegre : « c’est en notre flexibilité et en notre capacité à l’innovation que réside en grande partie notre force. »
Nombre d’entre nous avons appris avec Podemos à ressaisir un rôle politique que, comme citoyen, nous n’étions pas habitués à exercer. Un investissement que nous ne voulons désormais plus perdre. Nous voulons continuer à bâtir ensemble parce que la route du changement doit s’édifier en commun.
Nous sommes convaincus que tout cela n’est pas possible avec le règlement approuvé et, pour cela, nous lançons cette récolte de signatures faisant appel au Consejo Ciudadano Estatal [l’exécutif au niveau de l’Etat] et au secrétaire général [Pablo Iglesias] pour que soit convoquée une consultation pour que l’Assemblée citoyenne puisse décider entre le modèle de primaires approuvés par le Consejo Ciudadano Estatal ou un autre qui se prononce en faveur d’une élection sur une base territoriale des candidates et candidats ainsi que pour un système électoral proportionnel.
Au sein de Podemos nous ne nous sommes jamais trompés lorsque nous avons donné la parole aux gens.