Le Bureau national d’Acme-Maroc, réuni à Rabat dimanche 1er novembre 2015, a publié le communiqué suivant portant sur l’amplification du mouvement de protestations menées à Tanger et dans d’autres villes du nord du Maroc depuis quelques semaines contre les hausses des tarifs de l’eau, de l’assainissement et de l’électricité et contre le mode de gestion déléguée des services de distribution personnalisée dans la région par le délégataire privé à capitaux principalement français, Amendis.
Les habitants de la ville de Tanger ont de nouveau manifesté en nombre samedi 31 octobre 2015 contre les très fortes hausses des tarifs de l’´eau, de l’assainissement et de l’électricité appliquées dans leur ville – comme partout ailleurs au Maroc – comme ils ont éteint les lumières dans leurs logements en soirée, comme ils le font depuis quelques semaines.
De telles actions, menées dans un sens élevé de responsabilité, sont l’expression d’un très fort mécontentement par rapport aux politiques publiques menées depuis de nombreuses années, notamment dans les secteurs sociaux. Ainsi, alors même que la constitution marocaine telle que réformée en 2011 a inscrit dans son article 31 l’accès à l’eau, l’électricité et l’assainissement comme un droit fondamental reconnu à tous les citoyens, la pratique gouvernementale va totalement à l’encontre des intérêts véritables de ces mêmes citoyens, particulièrement des moins nantis parmi eux.
Devant cette situation de plus en plus alarmante et pour que le droit constitutionnel d’accès aux services de base de l’eau, l’assainissement et l’électricité reconnu à la population soit pleinement appliqué, Acme-Maroc réitère avec force ses demandes :
1/ D’une révision totale des augmentations des tarifs de l’eau, l’assainissement et l’électricité telles que décidées au cours de l’été 2014
2/ D’une exonération générale des services de distribution de l’eau, l’assainissement et l’électricité à usage domestique de la TVA.
3/ Pour la mise en place d’un système de compensation solidaire qui garantit l’accès des plus pauvres et des classes moyennes à ces services publics vitaux pour la population.
3/ Pour le retour sans délai à la gestion publique – dans un cadre participatif, démocratique et transparent – de l’eau, l’électricité et l’assainissement partout où le capital privé a été introduit.
4/ Pour l’implication de tous les partis politiques et de la société civile dans son ensemble pour traduire dans les faits l’article 31 de la constitution telle que réformée en 2011.
Rabat, le 1er novembre 2015