sustegnu à i spenghji focu d’Aiacciu
A Manca condamne les agressions perpétrées à l’encontre des pompiers du centre de secours d’Aiacciu. Rien ne peut justifier les violences exercées sur des salariés qui remplissent des missions utiles à l’ensemble des populations. Nous tenons à transmettre aux personnels l’expression de notre totale solidarité en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés.
Ces faits relevant bien du droit commun sont préjudiciables également aux résidents du quartier concerné, lesquels souhaitent vivre et évoluer dans leurs espaces de la manière la plus paisible possible.
Cet événement met en évidence les conséquences des politiques urbanistiques, culturelles, sociales et économiques menées jusqu’à présent.
Les travailleurs sociaux ont alerté depuis longtemps déjà les responsables, tant au niveau des collectivités locales qu’au niveau des directions des services publics concernés. Nous constatons que ces appels sont restés lettres mortes et qu’à contrario les moyens alloués aux réseaux spécialisés et la conception même des actions à mener ont été remis en question par ces derniers.
A ceux qui aujourd’hui, et non sans arrières pensées, pourfendent de prétendus communautarismes, nous affirmons que la démagogie et l’alignement sur les thèses de l’extrême droite ne sauraient constituer des réponses justes et adaptées.
Redonner des moyens conséquents aux services publiquement utiles, prendre des mesures efficaces pour lutter contre la cherté des loyers, favoriser le lien social par l’éducation à la culture et œuvrer pour le plein emploi, voilà ce qui est impérativement nécessaire.
25 décembre 2015
A Manca
NO PASARAN
Suite à l’agression dont on été victimes des pompiers du centre de secours d’Aiacciu, un rassemblement de soutien s’est déroulé devant les grilles de la préfecture de région. L’émotion légitime d’une partie des manifestants et les nombreux communiqués de soutien ont été récupéré par des groupes d’extrême droite parfaitement identifiés. Les images diffusées par les médias et le contenu de messages qui ont circulé sur les réseaux sociaux constituent les preuves formelles de la présence de ces derniers.
Au prétexte du soutien nécessaire apporté aux sapeurs pompiers il s’est agi dans les propos et dans les faits de désigner l’ensemble des populations d’origine arabe et musulmane comme des coupables. Le saccage d’un lieu de prière et les tentatives d’autodafé commises sur des écrits religieux s’inscrivent dans cette stratégie.
Ces actes de nature raciste et fascisante n’ont rien de spontané, pas plus que le quadrillage du quartier des Jardins de l’Empereur, par des individus prédisposés au lynchage des auteurs supposés de l’agression perpétrée à l’encontre des pompiers. Cette expédition punitive a pris rapidement les accents de pogrom. A la gravité des actes et des propos proférés s’ajoute un habillage idéologique qui vise à présenter les choses au prétexte de la défense de l’identité corse et plus largement du peuple corse.
Nous condamnons très fermement ces actes et nous nous félicitons des positions prises notamment par le maire de la commune d’Aiacciu et le président de l’exécutif de l’Assemblée de Corse. Nous dénions toute légitimité ou droit à des individus et des organisations objectivement de nature fascisante à agir et s’exprimer au nom du peuple Corse et ce en toutes circonstances.
Il n’est pas encore trop tard pour opposer à la haine, à la xénophobie et au fascisme, un front large et pluraliste. Mais il ne suffira pas de limiter les indispensables mobilisations à des protestations conjoncturelles. En effet depuis des années le terrain de l’antiracisme et de l’anti-fascisme a été déserté par la quasi totalité des partis et syndicats.
Nous alertons de nouveau l’ensemble du mouvement national sur le noyautage exercé par des nervis d’extrême droite dont certains occupent des responsabilités, que ce soit au plan associatif et tout aussi grave au niveau syndical. L’extrême droite polymorphe est parvenue à contaminer les discours politiques en faisant en sorte que ses thématiques, l’immigration, l’insécurité et de prétendus communautarismes, prennent une place centrale dans les débats.
Nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer les mesures économiques, culturelles et sociales qui restent à prendre afin d’éradiquer le terreau sur lequel prolifère la vermine fasciste.
Reste que la question du « vivre ensemble » et donc d’une citoyenneté corse du 21e siècle doit être impérativement traitée et ce sur la base de la défense sans concession, de tous les droits de l’homme.
Nous témoignons de notre solidarité toutes les victimes de la xénophobie et du racisme, en rappelant l’apport indispensable des personnes issues de l’immigration au fonctionnement de l’économie de notre pays.
26 décembre 2015
A MANCA