Les féministes, socialistes, révolutionnaires et anticapitalistes, commémorons ce jour notre mémoire vivante, qui comme toutes les mémoires de résistances et luttes, apprend de son histoire et se tourne vers un devenir possible. Nous reconnaissons en ce jour le travail effectué par les femmes qui ont fait de cette date un moment de revendication pour commémorer les luttes des travailleuses pour leurs droits.
Cette lutte a mis en évidence l’assaut d’un État patriarcal qui, bien que se prétendant garant de nos droits, relègue les femmes, surveille et contrôle nos corps, et les transforme en une pièce fondamentale pour garantir la durabilité d’un mode de production basé sur l’usurpation, le vol, et l’accumulation illimité, en nous utilisant comme objets sexuels et de consommation pour la servitude domestique et la reproduction humaine.
Aujourd’hui, l’égalitarisme libéral nos dit que les politiques progressistes impulsées dans les parlements et institutions étatiques dans le but de garantir la transversalité des politiques avec une perspective de genre (par la réalisation de multiples formations de sensibilisations, d’ateliers sur le genre, les nouvelles masculinité et la mise en place de projet d’« empowerment ») permettent d’atteindre la justice pour les femmes. Cependant c’est ce même État qui permet la violence institutionnelle contre les femmes par son indifférence et par son rôle complice face aux féminicides dans le pays ; pays dans lequel l’écart salarial ne se réduit pas, où on nous assaille et nous violentent dans les rues, où les mass media nous chosifient, et où la morale et les habitudes naturalisent la violence contre nous.
Cependant, ce jour n’a pas pour seul objectif de dire à quel point la route est encore longue. C’est aussi un jour pour nous souvenir et nous rappeler de notre histoire ; celle des femmes qui jour après jour ouvrent des chemins afin que d’autres puissent les emprunter, des femmes comme Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir, Clara Zetkin, Rosa Luxemburg, Alexandra Kollontaï, Flora Tristan, Alaide Foppa, Rosario Castellanos, Elvira Carrillo Puerto, Laureana Wright, la commandante Ramona, Irinea Buendía, Berta Cáceres et de nombreuses autres. C’est l’histoire de toutes celles qui depuis divers espaces se sont questionnées, ont élevées la voie pour des améliorations salariales, un travail digne, le droit de marcher en sécurité dans les rues, l’accès aux fonctions publiques, le droit de disposer de nos corps, la non criminalisation de nos choix, la garantie de nos droits sexuels et reproductifs, le droit à l’autodétermination pour nos peuples et une vie libre de violence.
Nous avons la certitude que cette lutte devra être menée par nous. Pour cela, nous marcherons ensemble car nous savons que tous les droits démocratiques, civils et politiques qui ont pu être conquis l’ont été grâce aux espaces que nous avons su construire par notre complicité, nos confabulations et notre capacité à prendre des décisions pour nous défendre et nous organiser.
Nous exigeons que l’Etat décrète l’état d’urgence contre la violence de genre dans le pays !
Halte à la violence misogyne et patriarcale !
Non à la précarisation des conditions de travail !
Contre la violence machiste : autodéfense et organisation féministe !
Pour la construction d’une organisation large des femmes et des féministes !
Parti Révolutionnaire des Travailleurs (PRT)
Section mexicaine de la Quatrième internationale
8 Mars 2016