Régions : Célébration de la journée mondiale des travailleurs
Marche de protestation du PST et du Snapap à Béjaïa
Comme chaque année, le Parti socialiste des travailleurs (PST) a choisi de célébrer, dans la protestation, la Journée mondiale des travailleurs, hier, à travers une marche dans la ville de Béjaïa.
Plusieurs dizaines de personnes ont pris part à la manifestation de rue qui s’est ébranlée au milieu de la journée, du théâtre régional de la ville vers le siège de la wilaya, sous le mot d’ordre « pour un front démocratique antilibéral et anti-impérialiste ». Tout au long du parcours de la marche, les manifestants ont repris à tue-tête des slogans fustigeant « la politique libérale qui privatise, ferme les entreprises et favorise l’importation, contre l’impérialisme qui pille nos richesses, contre le chômage, la précarité de l’emploi et l’austérité imposée aux travailleurs et aux masses populaires ».
Dans une prise de parole, les différents intervenants ont appelé à l’intégration des contractuels dans tous les secteurs, la levée du secret bancaire qui « mettra à nu les corrompus ainsi que pour les libertés démocratiques ».« La chute du prix des hydrocarbures, la détérioration de la situation sécuritaire régionale et même la maladie de Bouteflika sont instrumentalisées pour accélérer le rythme des réformes économiques libérales », estime le PST dans une déclaration rendue publique pour cette Journée internationale des travailleurs. « Une campagne politico-médiatique est mise en branle autour de “l’unité nationale et le front intérieur, le tarissement des réserves de pétrole », la diabolisation des mobilisations sociales et des grèves, etc., dans le but de conditionner ses partis, les organisations patronales, le SG de l’UGTA tend à faire accepter les mesures antipopulaires de la loi de finances 2016, ainsi que les projets de lois en voie d’adoption, tels le code du travail, le code de l’investissement, la loi sanitaire », note le PST dans sa déclaration tout en dénonçant « le bradage des richesses nationales au profit d’une poignée “d’investisseurs” amis et de multinationales, souvent impliqués dans les grands scandales de corruption ».
Aussi, le Snapap a également organisé une marche qui a pris le départ de la maison de la culture, Taos Amrouche, vers le siège de la wilaya pour réitérer les principales revendications socioprofessionnelles des travailleurs et exiger l’intégration des travailleurs vacataires ainsi que le respect des libertés syndicales.
A. Kersani
* http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2016/05/02/article.php?sid=195593&cid=4
1er mai Journée de marche à Béjaïa
La Fête du travail a été célébrée, à Béjaïa, dans la rue. Deux marches ont tranché avec le cachet folklorique accompagnant la célébration officielle.
La Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA) a délocalisé sa marche prévue initialement à Oran vers Béjaïa où, bien que la mobilisation n’ait pas été au rendez-vous, une centaine de personnes ont marché de l’esplanade de la Maison de la culture vers le siège de la wilaya. L’action a pris son cachet « national » avec la présence de certains syndicalistes venus de plusieurs wilayas du pays. Les rangs des marcheurs de la CGATA (qui regroupe plusieurs syndicats autonomes) étaient essentiellement constitués d’adhérents du Snapap visibles aux banderoles qu’ils arboraient. Une banderole dénonçait la politique du préemploi, considérée comme synonyme « d’esclavage et d’exploitation », une autre assimilait l’acronyme de l’ANEM à « Agence nationale d’exploitation moderne » ; une encore informait d’« une campagne de sensibilisation et de solidarité pour la réintégration des femmes syndicalistes suspendues ». « Le pouvoir a essayé de nous démobiliser.
Cette journée n’est pas une fête, mais celle d’un mouvement de mobilisation », a déclaré Rachid Malaoui, président de la CGATA. « Nous avons décidé à la dernière minute de marcher à Béjaïa, wilaya mobilisatrice, au lieu d’Oran, pour qu’ils ne nous disent pas que nous sommes avec le Maroc », a ironisé M. Malaoui, qui annonce la réunion prochaine du conseil de wilaya pour décider d’une autre marche à Béjaïa afin de prendre une « revanche ».
La marche devait se dérouler à Oran, qui a été choisie cette année par les pouvoirs publics et l’UGTA pour les festivités officielles du 1er Mai sur fond de soutien à la cause sahraouie. « L’essentiel c’est que nous avons organisé une action le 1er Mai », a conclu Rachid Malaoui.
« Nous sommes tous avec l’autodétermination des peuples, mais nous sommes surtout avec l’autodétermination des travailleurs. Et l’UGTA n’a rien à nous apprendre là-dessus » a déclaré, en substance, Kadour Chouicha, stigmatisant au passage le projet de code du travail soumis à l’approbation du Parlement. « Le projet de la honte », ajoute la représentante du comité des femmes du Snapap.
Plus nombreux et sous la pluie, les militants et sympathisants du PST ont eux aussi investi la rue, perpétuant la tradition comme à chaque 1er Mai. La marche, bien organisée et avec une présence remarquée de femmes et d’enfants, qui a démarré depuis le théâtre de la ville pour finir sur l’esplanade de la Maison de la culture, était égayée de chants revendicatifs aux couleurs socialistes. « Capitalisme = terrorisme », « Pour l’égalité des droits entre les hommes et les femmes », « Halte à l’impérialisme », « Non à la marchandisation du savoir et du travail », « quand la loi est injuste, la désobéissance devient une norme »… toute la littérature de gauche était convoquée. « Il faut qu’il y ait plusieurs Boudouaou », a lancé Kamel Aïssat, porte-parole du PST Béjaïa, dans une allusion au mouvement des contractuels auxquels il rend hommage, en appelant de ses vœux l’union des forces vives pour peser sur la scène des revendications politiques et sociales. « Nous n’avons pas vraiment eu le soutien de la société civile et des syndicats », a regretté un représentant des enseignants contractuels, qui a dénoncé leur agression « à l’intérieur même de l’UGTA ». « Le combat continue », promet-il.-
Kamel Medjdoub
* http://www.elwatan.com/actualite/1er-mai-journee-de-marche-a-bejaia-02-05-2016-319977_109.php