Haj Abu Abdo Al-Fawal ne servait qu’un plat, le foul moudammas. Des fèves séchées qu’il faisait cuire la nuit entière dans de grands pots en cuivre, assaisonnées de citron, de crème de sésame, d’un filet d’huile d’olive et de paillettes de piment rouge d’Alep. Le meilleur foul moudammas du monde. Derrière le comptoir de la gargote fondée par son grand-père en 1885 dans le quartier chrétien de Jdeideh, il versait de généreuses louches de cette purée blanc crème dès sept heures du matin à une procession ininterrompue d’Alépins qui repartaient avec la préparation dans un sac plastique.
Cette halte chez Abu Abdo, comme les soirées paisibles, les matinées d’ennui, la vie toute bête, sans craindre pour soi ni pour les siens, n’est désormais plus qu’un souvenir d’avant-guerre. D’Alep avant le déluge de feu.
« C’était exquis, se souvient Anissa Helou, une auteure d’ouvrages culinaires d’origine libano-syrienne. Des tables privées aux vendeurs de rue, Alep était la capitale de la gastronomie du Moyen-Orient. Une cuisine sensationnelle. » Anissa Helou a découvert Alep à la fin de son adolescence et n’a eu de cesse d’y retourner, ravie par les pâtisseries des vendeurs de rue et les dîners organisés par la bonne société alépine, où l’on dégustait du riz à la cardamome, des ragoûts à la truffe du désert, de délicats dômes de kebbés fourrés à la graisse de queue d’agneau, parfumés au poivre d’Alep, des plats de viande marinée dans du jus de grenade. « En sirop ou frais, la grenade est très utilisée dans la cuisine alépine. Elle apporte ce goût complexe et acidulé, que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. »
« Le cœur d’Alep »
Dans les allées d’El-Attarine, le souk aux épices, les marchands ambulants proposaient de la gelée de raisin qu’on mangeait à pleines mains, des falafels, des omelettes aux herbes semblables à des soufflés, de la crème de poivrons et de noix… D’innombrables hors-d’œuvre qui ont fait la fierté d’ahl al-souk, les « gens du souk », ces milliers de commerçants et d’artisans qui ont perpétué, jusqu’à sa destruction en 2012, la vie d’Al-Madina, l’un des plus grands marchés couverts du monde.
On y trouvait de tout. De l’or, des épices, des étoffes, des bijoux, des savons, des tapis, des articles en bois et en cuivre. « On y allait deux fois par an pour les courses de l’Aïd mais depuis la guerre, mon neveu y retournait dès qu’il le pouvait parce qu’il voulait le voir encore et encore avant qu’il ne disparaisse, raconte Waddeh, médecin alépin, qui partage depuis quelques années sa vie entre la France et la Syrie. Le souk a toujours été le cœur d’Alep. »
À la fin du XVIe siècle, il est le plus vaste du Moyen-Orient, 53 caravansérails (khans) et 56 souks s’étendent sur 12 kilomètres. Grande cité commerçante dès le début du XVe siècle, Alep tire profit de sa fantastique position géographique sur la Route de la soie, elle reçoit les marchandises déversées par des caravanes en provenance d’Inde, d’Iran ou de la péninsule Arabique. Les consulats étrangers s’y pressent dès le milieu du XVe siècle ; Louis XIV et Colbert y dépêchent leurs meilleurs consuls.
La description des rayons de soleil qui caressent ses voûtes, éclairant les travées d’un clair-obscur poudroyant, des khans où s’entassent les marchandises, de ses odeurs de cuir et d’épices, traversent les siècles : jusqu’en 2012, le souk n’a pas changé. Plusieurs fois par semaine, des marchés de paysans s’étendent au pied de l’imposante citadelle. Les montagnes de pistaches fraîches qui succèdent à celles des amandes fraîches. Les truffes du désert à l’automne. Au printemps, les aakoub, plantes sauvages au goût proche de l’artichaut, présentés sur de grands plateaux en métal et les pétales de roses dont on fait des confitures.
Agatha Christie, Lawrence d’Arabie et Charles de Gaulle
Il est des villes mausolées ; jusqu’à la guerre, Alep n’a jamais cessé de vivre. On priait encore à la Grande Mosquée des Omeyyades bâtie à la période mamelouk au XIIe siècle, on allait au café au pied de la citadelle et aux bains du hammam Al-Nahassin, vestige de la vie quotidienne du XIIe siècle. La splendeur passée de la ville pouvait se nicher au fond d’un labyrinthe de ruelles, dans l’une de ces maisons traditionnelles à cour intérieure, haouch arabî, préservées par les habitants.
« Traverser le souk, passer une petite porte, grimper des escaliers pour se retrouver dans un palais du XVIIe siècle, se remémore le restaurateur libanais Kamal Mouzawak, créateur du premier marché paysan de Beyrouth et grand amoureux d’Alep. Quelle ville a préservé cette vie, cette authenticité ? » L’histoire continue et vivante de la vieille ville le bouleverse. « Comme à Venise ou à Sanaa, Alep vous transportait dans le temps. Une ville extraordinaire dont les souks, les mosquées, les ruelles, les palais racontaient une époque révolue, celle de la renaissance arabe. »
Le Baron est l’un de ces lieux qui a imprégné durablement l’imaginaire des voyageurs. Pas un des hôtes illustres d’Alep qui ne soit descendu dans cet hôtel fondé à la fin du XIXe siècle par la famille Mazloumian, venue d’Arménie. Agatha Christie, Lawrence d’Arabie, Charles de Gaulle, Nasser et le roi Faysal ont tous dormi dans cette bâtisse au charme suranné, dont les baignoires dorées, les fauteuils club en cuir, les clés rangées derrière le comptoir et l’antique téléphone n’ont jamais été rafraîchis.
« Dormirai-je enfin au Baron ? écrivait Jean-Yves Berchet dans La Piscine Farouk (1998), un texte consacré à la nostalgie douce d’une année passée à Alep. J’y passerai l’été. […] Et aux heures chaudes de l’après-midi, j’irai m’installer à une de ces tables de bois de la piscine Farouk, sous les arbres, je boirai des jus de banane glacée en regardant le bassin. »
Riches et pauvres séparés
Le géographe Jean-Claude David, « lyonnais et alépin » a découvert cette ville décatie et romantique en 1969. Les 300 kilomètres qu’il parcourt entre Damas et Alep lui donnent l’impression d’un pays qui s’est arrêté. Des entrepôts d’essence abandonnés, des panneaux publicitaires rouillés. À l’arrivée, la ville lui paraît austère. Les enseignes des magasins sont écrites en français et en arabe, parfois en arménien, dans une typographie « à la mode des années 1960 ». « Ça ne faisait pas moderne. »
Il loge dans un hôtel populaire plutôt rustique. Les rares établissements d’un niveau supérieur, prisés par les voyageurs d’affaire et les touristes, sont trop chers. Les chambres voisines, collectives, sont occupées par des travailleurs. Il découvre la vie nocturne des Moyen-Orientaux : « Ils parlaient et ils fumaient toute la nuit. »
Le chercheur rejoint l’équipe de l’architecte japonais Gyoji Banshoya qui, après celui de Damas, prépare le nouveau plan directeur de la ville, entre 1968 et 1972. « La logique de l’aménagement de la ville était de séparer la société : la bourgeoisie à l’ouest, les pauvres et les néocitadins à l’est, au nord-est et au sud-est. Les responsables de la cité ne voulaient pas d’une ville pour tous. Celle qu’ils ont conçue est socialement clivée. » Les quartiers périphériques, du nord-est et du sud-est, se développent en fonction des routes d’arrivée des ruraux. Les Kurdes et les Turkmènes, venus du Nord, s’installent au Nord, dans ce qui deviendra le quartier de Cheikh-Maksoud.
Un mouvement frénétique de construction s’empare de la ville pendant les années 1970 et 1980. Les Alépins aisés investissent massivement dans l’immobilier. « Il n’y avait plus de banques privées [elles sont nationalisées en 1965], seulement quelques agences nationales ; c’était une façon de placer son argent. » Des centaines d’immeubles modernes sont bâtis. Beaucoup restent vides.
De l’autre côté de la ville, les immigrants d’origine rurale investissent aussi : ils construisent, souvent sans permis, une petite maison, une boutique ou un petit atelier. « Cette organisation de l’espace en deux grands ensembles socio-économiques est encore flagrante de nos jours. Un quart ouest riche et les trois quarts, nord, est et sud, plus populaires. »
« Alep la frondeuse »
La libéralisation économique amorcée dans les années 1990 et le réchauffement des relations avec la Turquie en 1998 changent peu à peu le visage d’Alep. « Elle a longtemps été délaissée par le pouvoir. Hafez Al-Assad n’aimait pas Alep, la frondeuse qui, dans les années 1980, avait connu une longue grève de ses commerçants. La délaisser, c’était la punir, explique Salam Kawakibi, politologue alépin et ancien directeur de l’Institut français du Proche-Orient (IFPO). Bachar Al-Assad, lui, y a passé plusieurs week-ends dans sa jeunesse. Il était proche de certains membres de la société bourgeoise. »
À partir du début des années 2000, la métamorphose s’accélère. Autour du vieux centre où la vie de la cité millénaire se poursuit, les quartiers modernes d’Al-Aziziyé, Shahba et de Mogambo accueillent malls, restaurants, hôtels, centres de loisirs. Les autoroutes urbaines se multiplient. Les usines sont florissantes.
Avant la guerre, le quartier chrétien d’Al-Aziziyé, ici en 2003, était très fréquenté pour ses bars et ses restaurants.
« J’étais ébahie. Les gens vivaient dans l’opulence, se rappelle Sossi Karch Kaprielian, 51 ans, Alépine d’origine arménienne. Leurs maisons étaient modernes, leurs vêtements étaient élégants, occidentaux. Ils sortaient dans des beaux cafés. » Jusqu’en 2011, elle retourne à Alep, qu’elle appelle la « petite Arménie », une fois par an pour les vacances. « On était tout le temps dehors. On sortait dans les cafés et les restaurants d’Al-Aziziyé. » Au Wannes avec ses serveurs à nœud papillon ou au plus sélect Al-Shallal (« les cascades »).
Waddeh, issu du quartier très chic d’Al-Mouhafaza, où se concentrent consulats étrangers et belles villas, retient surtout l’image d’une ville où la majorité de la population vit pauvrement, surtout dans les quartiers de l’est. Pour lui, l’apparente bonne santé économique de la ville au début des années 2000 a surtout profité aux proches du parti Baas, dont l’affairisme participe à la transformation de la ville. « On les voyait se faire construire des palais dans le quartier de Shahba », regrette-t-il.
La délation au quotidien
La vie à Alep, c’est aussi la survie dans un régime de dénonciation permanent. Chacun se méfie de tous. Dans les classes, certains élèves sont chargés de rapporter les propos de leurs professeurs qu’ils jugent antipatriotiques. Les écoliers s’époumonent tous les matins à chanter la gloire du président.
« Toute ma vie, j’ai entendu les gens chuchoter quand ils parlaient du système, se souvient Mohamed I., professeur d’université, réfugié en France depuis 2013, qui préfère garder l’anonymat pour protéger une partie de sa famille restée à Alep. Ça créait une ambiance particulière. »
Au milieu des années 1980, étudiant à la faculté de génie mécanique, Mohamed reçoit une convocation du parti Baas. Il panique mais se rend à la permanence du parti à l’université. Quand il pénètre dans le local, il aperçoit une kalachnikov sur le bureau. Deux types, dont « un costaud », l’invitent à s’asseoir. Ils le regardent longuement puis lui posent une question : « Est-ce que tu aimes le parti Baas ? » « Je ne pouvais pas dire non. J’ai répondu que bien sûr j’aimais le parti, tout le monde aimait le parti et le président. »
Avant de le laisser partir, les moukhabarat font signer à Mohamed une demande d’adhésion au parti. « On vivait bien à Alep, c’est indéniable, mais je ne pouvais pas faire fi de la lourdeur du système, raconte Kamal Mouzawak, qui cesse de s’y rendre au milieu des années 2000. Il y avait certaines choses qu’on ne pouvait pas dire. »
Une élégance raffinée
Il garde la nostalgie d’un ragoût de viande et de coings, mariné dans du jus de grenade, « sorti tout droit de la cuisine abbasside, celle des Mille et Une Nuits », des soirées pleines de retenue et d’élégance des Alépins, d’un concert de qudud halabiya (des chants religieux populaires) donné dans un maristane (ancêtre de l’hôpital psychiatrique) du XIVe siècle. Alep, la musicienne. La ville de Julien Jalal Eddin Weiss, mort en 2015. Fondateur de l’ensemble musical Al-Kindi basé à Alep, il était devenu le plus grand joueur de qanun d’Orient et d’Occident.
« Une civilisation de cuisine, de poésie et de musique. » Fadwa Suleiman, actrice syrienne
Le romancier Mathias Enard lui consacre de belles pages dans Boussole (Actes Sud, 2015) : « Il vivait dans un palais mamelouk perdu dans le dédale de la vieille ville, à deux pas des piles de savons et de têtes de moutons des souks, une austère façade de pierre derrière laquelle s’ouvrait une cour enchanteresse ; les pièces d’hiver débordaient d’instruments de musique, des luths, des cithares, des flûtes de roseau, des percussions. »
La ville aussi de Sabah Fakhri, le grand musicien alépin, star du monde arabe. Celle où les vedettes égyptiennes tremblaient en arrivant sur scène. « On avait coutume de dire qu’un chanteur arabe qui échouait à Alep n’aurait de succès nulle part », se souvient Fadwa Suleiman, actrice syrienne réfugiée en France depuis 2013, devenue célèbre pour avoir mené les manifestations contre Bachar Al-Assad à Homs. Native d’Alep, elle prononce les noms de ses plus illustres poètes et philosophes, « Al-Moutanabi. Al-Bouhtouri. Une civilisation de cuisine, de poésie et de musique. » « Halabi chalabi », dit-on partout dans le monde arabe, « l’Alépin est raffiné ».
Concorde religieuse
Mohamed I. garde en mémoire ces déjeuners en famille dans le quartier d’Al-Baiadah, quand le vendredi, après un frikeh – un plat de blé vert grillé servi avec du riz – partagé avec ses dix frères et sœurs, ses neveux et ses nièces, on sortait l’oud et on chantait ensemble. « Ce qui était particulier à Alep par rapport à d’autres villes, dit-il, c’est qu’à Noël ou pendant l’Aïd, on se rendait visite avec nos amis chrétiens, on échangeait les plats. C’était gai. »
Si les mariages mixtes sont rares, la ville très cosmopolite vit en paix. Une concorde que T. E. Lawrence décrivait déjà en 1926 dans ses Sept Piliers de la sagesse : « Alors que la foi musulmane y était encore très vive, on y trouvait peut-être plus de camaraderie entre chrétiens, mahométans, Arméniens, Arabes, Turcs, Kurdes et Juifs que dans toute autre cité de l’Empire ottoman. »
Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, a partagé la vie des frères maristes à Alep à la fin des années 1960, pendant sa coopération militaire. Dans sa classe, il y avait des élèves musulmans, catholiques et orthodoxes d’églises variées et deux élèves juifs. « L’entente était parfaite. C’était Noël pour tous, même pour les musulmans. C’était merveilleux de vivre dans cette ville paisible. Mon bonheur était de descendre dans les souks au pied de la citadelle. Quand j’y allais en costume, c’était cher, mais en soutane crème ça l’était moins. »
L’unité des onze communautés chrétiennes d’Alep est fêtée chaque année lors d’une semaine de prière au mois de janvier. « Le reste du temps, c’était à qui avait la plus belle bibliothèque ou la plus belle école… Mais c’était une concurrence heureuse. Ce qui me bouleversait, c’est que mes élèves avaient tous un tatouage au creux du bras avec la date de leur baptême, alors qu’ils appartenaient à une grande variété d’églises. »
Son séjour à Alep s’interrompt de façon brutale en juin 1967, lorsque éclate la guerre des Six-Jours qui oppose Israël à ses voisins arabes. En sortie scolaire, il entend la radio syrienne annoncer le conflit. « Ils parlaient d’un avion israélien qui tombait toutes les heures, ce qui était faux évidemment. À la fin de la guerre, les coopérants ont été expulsés. Je me suis retrouvé à la frontière libanaise sans avoir eu le temps de dire au revoir aux élèves. »
Diviser pour mieux régner
Zeyna F., turque, n’a pas oublié les garçons de ce collège qui tournaient autour de l’école des franciscaines où elle était pensionnaire. « Certaines filles arrivaient à s’échapper pour aller manger une glace avec un garçon. C’était sympathique et très sage. » Syriennes, libanaises et turques de toutes confessions fréquentent alors l’établissement. Cette concorde se fissure progressivement.
Waddeh constate au milieu des années 1980 que chrétiens et musulmans ne vont plus dans les mêmes écoles, que les uns et les autres s’enferment dans leurs traditions. « Dans les années 1970, je n’avais aucune cousine voilée. Plus tard, c’était exceptionnel que l’une d’entre elles affiche sa tête nue. »
Salam Kawakibi, arrière-petit-fils d’Abd Al-Rahman Al-Kawakibi, une figure intellectuelle de la ville, souligne qu’en matière religieuse, le pouvoir a appliqué la règle coloniale du diviser pour mieux régner. Les écoles chrétiennes ont été nationalisées et la plupart des dignitaires religieux assujettis au pouvoir qui se présentait comme leur unique rempart contre l’islamisme.
« Chacun devait se dire que pour sa survie, il bénéficiait de la bienveillance de l’État. À Alep, on a encouragé les chrétiens de l’est et de la vieille ville à s’installer dans les quartiers ouest. À Noël ou à Pâques, les jeunes pauvres des quartiers de l’est descendaient dans les quartiers à majorité chrétienne pour voir la fête. On les considérait un peu comme des voyous, un peu comme quand les jeunes de Saint-Denis descendent les Champs-Élysées. On les chassait. Ça a développé une haine tenace entre les groupes. Pas une haine religieuse, mais une haine de classe. »
Quant à la petite communauté juive qui subsistait encore à Alep au milieu des années 1980, elle est frappée par des mesures discriminatoires mises en place par le régime, dont l’interdiction d’émigrer. De nombreuses familles quittent le pays clandestinement. « On entendait parler des départs des juifs, se souvient Jean-Claude David. Ils partaient en cachette la nuit. Le souvenir de leur existence chez les Alépins est à la fois précis et récent. »
Une communauté importante de SJ (« syrians jews ») originaires d’Alep vit toujours à Brooklyn. Des décennies plus tard, ceux qui sont partis et leurs descendants se définissent toujours comme des Alépins. « On est d’abord alépin avant d’être chrétien, musulman ou juif », dit Fadwa Suleiman. Elle répète : « Alep, Alep, Alep. Alep, c’est le miroir du monde. Alep qui s’effondre, c’est l’humanité qui s’effondre. »
Zineb Dryef