Depuis longtemps, notre association, Europe solidaire sans frontières, souhaitait apporter un soutien plus effectif envers les luttes ouvrières et populaires en Chine. Nous avons, bien entendu, accordé beaucoup d’attention à ces combats sur notre site Internet et participé à la défense de militantes et de militants durement réprimés (travailleurs, féministes, associatifs, avocats des droits humains…). Cependant, jusqu’à maintenant, la solidarité financière nous semblait hors de notre portée, vu les conditions prévalant dans le pays.
Ce qui nous fait aujourd’hui changer d’avis, c’est tout d’abord la remarquable résistance ouvrière dans des entreprises de Wal-Mart en Chine continentale [1]. La lutte en cours dure depuis trois mois. Elle touche quatre magasins alors qu’en général les grèves ne se mènent que dans un seul établissement. L’initiative du mouvement est venue des salarié.e.s directement concernés, indépendamment de toute autre association. Elle fait usage avec succès d’Internet pour se coordonner, s’informer (sur les droits légaux notamment), forger une identité collective. Elle use, pour cela, d’une plateforme créée en 2014 par Zhang Jun et Zhang Liya, un boucher et un électricien chinois de l’entreprise, avec pour nom l’Association des travailleurs de Wal-Mart en Chine (Walmart China Worker’s Association – WCWA). L’association a aussi tissé des liens étroits de solidarité mutuelle avec les organisations militantes des « Wal-Mart » aux Etats-Unis.
Le « monde de Wal-Mart » est très particulier. Les conditions de travail, la pyramide hiérarchique, l’idéologie d’entreprise et le règlement intérieur sont identiques dans tous ses magasins en Chine. Les salarié.e.s reçoivent un nom anglais – et doivent toutes et tous crier quotidiennement les mêmes slogans. Un véritable culte est créé autour de la personnalité de Sam Walton, défunt fondateur de la transnationale géante. Les employé.e.s se doivent d’être des « Wal-Mart », se penser Wal-Mart – une identité collective qui devient source de résistance commune.
Par ailleurs, pour faire pression sur le géant américain, le gouvernement chinois a un temps favorisé la création de sections syndicales officielles chez Wal-Mart avec, fait très inhabituel, élections de leur représentation. Depuis, un accord a été passé entre la fédération syndicale (ACFTU) et la direction de l’entreprise : les choses se sont « normalisées ». Dans bien des cas, lesdites sections sont aujourd’hui dirigées par le responsable aux ressources humaines du magasin… Cette expérience a néanmoins contribué à la formation de militants qui, pour une part, se sont réinvestis dans la WCWA.
L’actuel mouvement de résistance a été déclenché par la volonté de la direction d’imposer une flexibilisation extrême du temps de travail [2], lui permettant d’obliger ses salarié.e.s à répondre instantanément à une convocation. Adieu à toute régularité des horaires de présence ! Le nombre de membres de la WCWA a fait un bond en avant, atteignant quelque dix milles.
L’association vient publier un rapport d’activité annuel [3]. Elle a lancé en Chine même une campagne de collecte de fonds de solidarité, avec un succès encourageant, mais elle est loin de pouvoir couvrir les frais nécessaires au soutien des grévistes, à la défense légale, etc. Elle veut pérenniser son action, ayant conscience d’avoir engagé un combat de longue haleine.
A nos yeux, l’expérience si originale de la WCWA et le nombre grandissant de résistances populaires d’envergure montrent à quel point il est urgent de renforcer notre solidarité.
ESSF mène des opérations de solidarité ponctuelle, mais elle assure aussi d’ores et déjà un soutien continu dans quatre pays : Bangladesh, Indonésie (commencé fin 2016), Pakistan et Philippines. Nous pensons pouvoir maintenant faire de même envers la Chine continentale.
Les conditions pratiques d’une aide financière à des luttes ouvrières et populaires en Chine ne sont pas simples, mais elles existent actuellement, au moins pour certaines de ces nombreuses luttes. Si cela n’était plus le cas, pour cause de répression notamment, nous en ferions part et nous suspendrions cette campagne.
Au fil des ans, nos engagements solidaires s’étendent. Nous ne pourrons pas soutenir durablement cet effort si nos moyens financiers n’augmentent pas eux aussi ; et ils dépendent entièrement des dons reçus à cet effet [4].
Pierre Rousset,
ESSF
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