Les protestations populaires dans les villes de Meknassi, Ben Guerdane, Kasserine et ailleurs s’amplifient, ce qui confirme la poursuite du processus révolutionnaire malgré les complots intérieurs et extérieurs.
Pendant ce temps, une campagne médiatique visant la blanchiment des symboles de la corruption de l’ère du dictateur déchu bat son plein. Ce matraquage vise à faire passer le projet de réconciliation économique et financière auprès de l’opinion publique. Un projet proposé par le président de la république ayant obtenu l’adhésion des composantes de la coalition gouvernementale réactionnaire.
Cette campagne est, particulièrement, orchestrée par les partis Nidaa et En-Nahdha, dans le cadre d’un compromis qui garantit les intérêts des uns et des autres. D’un côté, le projet de réconciliation et la réhabilitation des symboles de la corruption de l’ère du dictateur déchu, de l’autre, le projet de repentance qui permet le retour des terroristes tunisiens depuis les zones de conflit.
C’est ainsi que se trame l’un des pires complots contre la stabilité et le développement de la Tunisie. Une stratégie pour parvenir enfin à détourner définitivement la révolution et liquider ses acquis. Il intervient alors que le pays est plongé dans une crise économique, sociale, politique et sécuritaire profonde, causée par six années de gouvernement de la Troïka puis de la coalition actuelle.
S’il est indéniable qu’il est de la responsabilité des forces démocratiques et du peuple entier de faire face à ce complot, le salut de notre pays ne peut, quant à lui, se réaliser sans un changement profond à travers :
1- Un nouveau programme politique et économique global :
– Rompre avec la politique d’endettement et suspendre le paiement des dettes pendant au moins trois ans.
– Nationaliser les établissements étrangers et privés dans les secteurs stratégiques et les domaines qui relèvent de la souveraineté nationale (les mines, l’énergie, les grandes surfaces commerciales, l’infrastructure, l’eau, les télécommunications...).
– Mettre en œuvre une réforme agraire réelle, accompagnée d’une stratégie de développement de l’agriculture comme levier principal de l’économie.
– Instituer un nouveau plan de développement pour moderniser l’industrie, l’agriculture et les services à l’échelle régionale et sectorielle.
– Instaurer un nouveau système fiscal juste et transparent.
– Réformer l’enseignement, la recherche scientifique, la sécurité, les médias, la douane, le commerce intérieur et le commerce du gros.
2- Des mesures urgentes et immédiates :
– Mettre une nouvelle monnaie en circulation, développer une stratégie administrative et financière globale pour intégrer le secteur informel dans l’économie institutionnelle.
– Prendre des mesures juridiques et pratiques concrètes pour lutter contre la contrebande, l’évasion fiscale et la corruption.
– Récupérer les fortunes évadées à l’étranger et les biens spoliés.
– Récupérer l’argent de la fraude et de l’évasion fiscale des années passées.
– Rationaliser les dépenses publiques et l’importation.
– Augmenter les salaires, mettre en place une allocation pour les chômeur, appliquer le programme d’embauche d’un jeune par famille.
– Fixer des délais de mise en œuvre des projets gelés.
– Procéder en urgence au remplacement des lois actuelles, pour qu’elles concordent avec la constitution. Consolider les organes constitutionnels et lever les pressions exercées sur le processus de la justice transitionnelle et la lutte contre la corruption.
Le Parti des Travailleurs réaffirme l’incapacité du « gouvernement d’union nationale » à adopter de telles mesures et orientations.
Il s’adresse à toutes les forces révolutionnaires tunisiennes, en premier le Front Populaire, aux masses populaires pour se dresser afin de mettre fin à la crise et l’incertitude qui affectent le pays. Il est temps de balayer ce système qui a échoué pour réaliser le changement tant espéré, en comptant sur les forces révolutionnaires du peuple et ses propres capacités.
– Vive la révolution de la dignité et de la liberté
– Vive la lutte du peuple tunisien
Parti des Travailleurs
Tunis, le 13 janvier 2017