Le 4 mars 2017, le camarade Ruben a été tué par l’armée dans la province de Lanao del Norte, Mindanao, Philippines.
Il s’agit clairement d’un assassinat. Ruben était certes recherché pour son engagement dans l’Armée révolutionnaire du peuple (RPA) et le Parti révolutionnaire des Travailleurs – Mindanao (RPM-M), la section philippine de la Quatrième Internationale ; mais il rendait visite à des amis et à des membres de sa famille. Il ne portait aucune arme. Il aurait facilement pu être arrêté, il a été exécuté.
Ce n’est pas la police (elle aussi présente), mais un bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale, lourdement équipé, qui a dirigé l’opération à Kapatagan. Ruben est le seul à avoir été abattu, victime de nombreux tirs.
Ruben avait été membre du Parti communiste des Philippines et de la Nouvelle Armée du Peuple (CPP-NPA), avant de rompre en 1994 et de participer au processus de fondation du RPM-M / RPA. Cadre politique et militaire, il s’est fait beaucoup d’ennemis chez les possédants pour ses activités contre le trafic de drogue ; contre l’achat de votes par les politiciens locaux durant les élections ; contre les gangs et hommes de main au service de propriétaires terriens despotiques, qu’il désarmait ; pour la défense des paysans et des pauvres ruraux…
L’implantation populaire du RPM-M / RPA dans le nord-ouest de Mindanao remonte au début des années 1980 (dans le cadre, alors, du Parti communiste, maoïste). Après la scission de 1994, la nouvelle organisation a adopté avec consistance une posture politico-militaire défensive. Elle a cessé toute opération offensive contre l’armée et a engagé rapidement des pourparlers de paix, sous l’administration Arroyo (2001-2010).
L’actuel président Duterte s’était engagé à relancer les processus de paix aux Philippines et, singulièrement, à Mindanao. L’attaque menée par la police et l’armée, l’assassinat de Ruben est en contradiction avec cet engagement. Il s’agit en fait d’une violation des pourparlers de paix précédemment initiés avec le RMP-M / RPA.
Nous partageons la douleur des camarades de Ruben et nous leur adressons notre solidarité la plus profonde.
Nous en appelons à la solidarité internationale pour que toutes les forces progressistes et révolutionnaires aux Philippines soient soutenues, alors que les exécutions extra-judiciaires font déjà tant de victimes.
Le 7 mars 2017
Le bureau de la Quatrième Internationale