La Corée du Nord a procédé, mercredi 22 mars, à un nouveau tir de missile, qui, cette fois, s’est conclu par un échec. Selon l’armée américaine, le missile a explosé quelques secondes après son lancement depuis la base aérienne proche de la ville de Wonsan, sur la côte orientale.
Ce tir raté intervient dans un contexte tendu sur la péninsule. Les Etats-Unis et la Corée du Sud organisent depuis le début du mois de mars et jusqu’à la fin avril un exercice militaire annuel baptisé « Foal Eagle », impliquant un porte-avions, l’USS-Carl-Vinson – bâtiment depuis lequel le corps d’Oussama Ben Laden fut jeté à la mer – ainsi que des destroyers américains, sud-coréens et japonais dotés de systèmes d’interception de missiles dernier cri.
En réponse à l’essai de missile nord-coréen de mercredi matin, un bombardier stratégique B-1B a survolé le sud de la péninsule entouré de chasseurs sud-coréens.
Rhétorique intransigeante
La République populaire démocratique de Corée voit ces manœuvres comme une menace directe à sa sécurité. Elle a ses raisons puisqu’un gradé de l’armée sud-coréenne se félicitait le 13 mars du nombre croissant d’agents américains des forces spéciales impliqués et du thème des exercices : « Infiltrer le Nord, éliminer le commandement de guerre du Nord et démolir ses installations militaires-clés. »
Les Etats-Unis et la Corée du Sud organisent depuis le début du mois de mars et jusqu’à la fin avril un exercice militaire annuel baptisé « Foal Eagle », impliquant un porte-avions, l’USS-Carl-Vinson
Sur le ton qui la caractérise, l’agence officielle nord-coréenne KCNA avait menacé le 5 mars : « S’ils empiètent sur la souveraineté ou la dignité de la République populaire démocratique de Corée [RPDC] ne serait-ce qu’un peu, son armée lancera impitoyablement des frappes de haute précision du sol, de l’air, de la mer et sous l’eau. »
La Corée du Nord a tiré une vingtaine de missiles au cours de l’année 2016. Ces lancements avaient cessé en octobre 2016, deux semaines avant l’élection présidentielle américaine et alors que la Corée du Sud était en proie à une crise politique : la présidente conservatrice et particulièrement dure sur la question nord-coréenne, Park Geun-hye, suspectée de trafic d’influence, allait être destituée. Un démocrate partisan d’un rapprochement par petits pas économiques et culturels entre les deux frères ennemis pourrait lui succéder à l’issue du scrutin anticipé, qui se tiendra le 9 mai.
Depuis, la nouvelle diplomatie américaine a adopté une rhétorique intransigeante vis-à-vis de la Corée du Nord, alors qu’en campagne, Donald Trump avait suggéré à propos du dirigeant Kim Jong-un : « Il faudrait manger des hamburgers [ensemble] autour d’une table de conférence. »
« La politique de patience stratégique est terminée, a lancé le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, à Séoul, vendredi 17 mars. S’ils élèvent la menace de leur programme d’armement à un niveau qui nécessite à nos yeux une action, alors cette option sera sur la table. »
Pyongyang a repris ses tirs en février en lançant un missile de portée intermédiaire : il a parcouru 500 kilomètres vers l’est avant de s’abîmer en mer. Le 6 mars, la RPDC a de nouveau lancé quatre missiles, dont trois sont tombés dans les eaux qui constituent la zone économique exclusive (200 milles) du Japon.
Missile balistique intercontinental
Depuis qu’il a succédé en 2011 à son père, Kim Jong-un s’est attaché à développer l’arsenal de son pays. Il entend se doter d’une force de dissuasion crédible. Sous sa main, le pays a réalisé trois essais nucléaires, dont deux au cours de la seule année 2016. Les experts soulignent toutefois que la RPDC est confrontée à certaines difficultés techniques, notamment dans la miniaturisation, qui doit permettre de monter des têtes nucléaires sur des missiles.
Ces derniers constituent l’autre ambition majeure de Kim Jong-un. Si le pays dispose de longue date de vecteurs lui permettant de frapper le sol sud-coréen, notamment la capitale Séoul, située à une soixantaine de kilomètres à peine de la zone démilitarisée qui divise la péninsule, il cherche aujourd’hui à développer un missile balistique intercontinental.
C’est en ce sens qu’il faut lire les plus récentes annonces nord-coréennes. Alors que le chef de la diplomatie américaine achevait à Pékin sa tournée en Asie dimanche, Pyongyang a dit avoir testé un nouveau propulseur « de forte puissance », sous les yeux du dirigeant nord-coréen, qualifiant ce test de « nouvelle naissance » pour le programme balistique du pays.
Harold Thibault
Journaliste au Monde
* LE MONDE | 22.03.2017 à 18h28 :
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/03/22/pourquoi-la-coree-du-nord-multiplie-t-elle-les-tirs-de-missiles_5099131_3216.html
La Corée du Nord teste un moteur de fusée lors de la visite de Rex Tillerson en Chine
Le pays veut montrer qu’il peut lancer des satellites et conquérir l’espace. Une technologie qui pourrait aussi servir à tirer des missiles.
La Corée du Nord a testé un nouveau moteur de fusée, en présence de son dirigeant, Kim Jong-un, semblant ainsi saluer l’arrivée du secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, à Pékin. A l’occasion de cette visite la Chine et les Etats-Unis ont largement évoqué le programme nucléaire de Pyongyang samedi 18 mars. « Le monde va bientôt réaliser la signification de la victoire historique que nous avons signée aujourd’hui », a déclaré le président nord-coréen, cité dimanche 19 mars par KCNA, l’agence de presse officielle nord-coréenne.
Ce test avait visiblement été programmé pour coïncider avec l’arrivée à Pékin, samedi, du nouveau chef de la diplomatie américaine. A quelques heures de sa rencontre dimanche avec le président chinois, Xi Jinping, Rex Tillerson a assuré que Pékin et Washington allaient « travailler ensemble pour voir si [ils pourraient] amener le gouvernement de Pyongyang à changer de position (…) et s’écarter du développement d’armes nucléaires ».
Propulser des missiles ?
Dans la capitale nord-coréenne, on se félicite en tout cas de ce test fructueux : « Le développement et la mise au point d’un moteur à haute poussée nouvelle génération va aider à consolider les bases scientifiques et technologiques qui nous permettront d’atteindre le niveau mondial en matière de lanceurs de satellites et d’intervention dans l’espace », a ainsi exposé KCNA.
« Le leader a souligné que le succès de ce test est un événement d’une signification historique et il a déclaré qu’il s’agissait d’une renaissance pour le programme de fusées du pays », a insisté l’agence de presse.
Ces moteurs pour fusées pouvant facilement être adaptés pour propulser des missiles, de nombreux observateurs pensent qu’en fait le programme nord-coréen en matière de lanceurs de satellites n’est qu’une prétexte déstiné à cacher les tests dans le domaine militaire.
La fin de la patience
Avant d’arriver en Chine, Rex Tillerson était passé par le Japon et la Corée du Sud. Dans le cadre de cette tournée asiatique, le chef de la diplomatie américaine a notamment insisté sur le fait que les Etats-Unis n’allaient plus suivre la politique de « patience stratégique » mise précédemment en œuvre par Washington envers le régime de Pyongyang ; politique qui, selon lui, a échoué. A ce sujet, il a souligné qu’une opération militaire américaine était notamment « une option sur la table ».
Les déclarations de M. Tillerson répondaient notamment aux deux essais nucléaires de Pyongyang en 2016, ainsi qu’aux récents tirs de missiles effectués par le régime nord-coréen ; tirs présentés comme des tests avant d’éventuelles frappes des bases américaines au Japon.
Le dernier test d’une fusée lanceuse de satellites par la Corée du Nord avait eu lieu en septembre 2016, test là aussi réalisé en la présence de Kim Jong-un. Le leader de Pyongyang avait alors plaidé pour que son pays « puisse disposer de satellites géostationnaires d’ici à deux ans ».
Les Etats-Unis à portée
Pour qu’un satellite puisse être installé en orbite géostationnaire, il lui faut être propulsé à une attitude de 36 000 km, et la Corée du Nord a démontré ses progrès dans ce secteur en développant des missiles balistiques intercontinentaux qui pourraient atteindre les Etats-Unis, a souligné le professeur Yang Moo-jin, de l’Université des études nord-coréennes de Séoul.
« La Corée du Nord sous-entend clairement qu’elle va prochainement lancer une nouvelle fusée capable de transporter des satellites depuis son site de Sohae », a ajouté M. Yang. Mais, selon lui, le régime de Pyongyang pourrait aussi tester en secret un missile balistique intercontinental, et ce depuis un lanceur mobile.
« Ce test serait programmé pour coïncider avec la visite du président chinois, Xi Jinping, aux Etats-Unis », ainsi qu’avec l’anniversaire de la création de l’armée nord-coréenne, a précisé M. Yang, en évoquant la rencontre envisagée entre M. Xi et son homologue américain, Donald Trump, en avril ; rencontre toujours en négociations. Ce sommet aurait lieu à Mar-a-Lago, en Floride, dans la luxueuse résidence de week-end du nouveau président des Etats-Unis.
Le Monde.fr avec AFP
* Le Monde.fr | 19.03.2017 à 05h03 • Mis à jour le 20.03.2017 à 19h02 :
http://abonnes.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/03/19/la-coree-du-nord-teste-un-moteur-de-fusee-lors-de-la-visite-de-rex-tillerson-en-chine_5096979_3216.html
Corée du Nord : Trump dépêche Tillerson en Asie pour endiguer la menace
Le nouveau secrétaire d’Etat, ancien PDG du pétrolier ExxonMobil, est attendu à Tokyo, Séoul et Pékin du 15 au 19 mars.
Donald Trump dépêche en Asie du Nord-Est son chef de la diplomatie, Rex Tillerson, pour tenter de régler leur première crise internationale. Le secrétaire d’Etat, ancien PDG du pétrolier ExxonMobil, se rendra du 15 au 19 mars dans les capitales japonaise, sud-coréenne et chinoise. L’objectif : éviter que les programmes balistique et nucléaire de la Corée du Nord ne déclenchent une guerre dans la région.
Le régime de Kim Jong-un a tiré lundi 6 mars au moins quatre missiles balistiques en direction du Japon. Rex Tillerson doit rencontrer le premier ministre nippon, Shinzo Abe, et son homologue, Fumio Kishida.
Essais nucléaires
Après deux essais nucléaires nord-coréens en 2016, ces derniers tirs de missiles balistiques ont montré que Pyongyang avait dans son viseur des bases américaines sur l’archipel japonais, voire la côte Pacifique du nord-ouest des Etats-Unis. En guise d’avertissement, Washington et son allié japonais ont mené la semaine dernière des exercices navals en mer de Chine orientale.
Après Tokyo, le chef de la diplomatie américaine sera vendredi à Séoul, en pleine crise politique, après la destitution de la présidente Park Geun-hye. Il s’y entretiendra avec le président par intérim, Hwang Kyo-ahn, et le ministre des affaires étrangères, Yun Byung-se.
Rex Tillerson bouclera sa première tournée régionale par Pékin, principal allié et protecteur de Pyongyang. La deuxième puissance mondiale a accepté ces derniers mois de hausser le ton et de faire pression sur le régime, sans pour autant prendre le risque de le lâcher complètement.
En quête de stratégie
Donald Trump est en quête d’une nouvelle stratégie pour éviter une déflagration avec la Corée du Nord. Son prédécesseur, Barack Obama, l’avait prévenu : les programmes militaires de Pyongyang seront le dossier le plus épineux à gérer.
« Il est de notoriété publique que nous examinons de nouvelles approches sur la question nord-coréenne et que l’on envisage tout un éventail de choses », a ainsi expliqué un haut responsable américain, cité par l’AFP.
Mais ni la Maison Blanche, ni le département d’Etat, apparemment sur la touche depuis l’entrée en fonctions de M. Tillerson, n’ont rendu publiques des pistes précises pour régler le casse-tête nord-coréen. Le secrétaire d’Etat, qui a encore refusé lundi de répondre à la moindre question de la presse au département d’Etat, ne devrait rien annoncer de concret en Asie.
Rejet du compromis chinois
La diplomatie américaine a toutefois rejeté la semaine dernière un compromis proposé par la Chine qui aurait vu la Corée du Nord suspendre son programme nucléaire en échange de l’arrêt des manœuvres militaires entre Washington et Séoul. Pour éviter une « collision » entre les deux Corées, Pékin chercherait à relancer les discussions à Six (Séoul, Pyongyang, Tokyo, Moscou, Pékin, Washington) interrompues depuis près de dix ans.
Les Etats-Unis n’ont jamais dit non à une reprise du dialogue avec la Corée du Nord, mais à condition que Pyongyang « se montre sérieux en discutant de son programme nucléaire », avait expliqué la semaine dernière le département d’Etat.
L’option du conflit armé
Selon des responsables américains, « toutes les options sont sur la table », « elles l’ont toujours été » – y compris, donc, la confrontation militaire. A la fin de la présidence Obama, un cadre du Pentagone avait confié que des scénarios de conflit armé étaient envisagés sur la péninsule coréenne, la région la plus militarisée de la planète. Les Etats-Unis entretiennent sur place 28 000 soldats pour défendre leur allié sud-coréen.
Mais pour éviter le risque nucléaire, l’administration Trump devrait encourager le développement de systèmes de défense antimissiles. La Corée du Sud a déployé le bouclier antimissile américain THAAD (Terminal High-Altitude Area Defense) et son radar, la semaine dernière. Même si Washington assure qu’il s’agit d’un armement « défensif », cette manœuvre a provoqué la colère de la Chine.
Quant à l’option des sanctions internationales, le Conseil de sécurité de l’ONU en a déjà imposé six séries contre Pyongyang, depuis dix ans. Un rapport de l’ONU, fin février, a cependant accusé le régime d’en contourner certaines. Soupçonnant des banques chinoises de violer des sanctions financières, des experts recommandent à M. Tillerson de les menacer de représailles financières.
Le Monde.fr avec AFP
* Le Monde.fr | 13.03.2017 à 18h32 :http://www.lemonde.fr/international/article/2017/03/13/coree-du-nord-trump-depeche-tillerson-en-asie-pour-endiguer-la-menace_5093893_3210.html
La Chine joue l’apaisement face à la montée des tensions dans la péninsule coréenne
Pékin a demandé la suspension du programme nucléaire nord-coréen et l’arrêt des manœuvres militaires américano-coréennes.
« Désamorcer la crise » dans la péninsule coréenne. Telle est l’ambition de la Chine, qui, par la voix de son ministre des affaires étrangères, a appelé mercredi 8 mars la Corée du Nord à suspendre son programme nucléaire et, dans le même temps, les Etats-Unis à stopper leurs manœuvres militaires en Corée du Sud.
Cet échange de suspensions pourrait permettre « de ramener les parties à la table des négociations », a expliqué Wang Yi, deux jours après les tirs de missiles nord-coréens, dont trois sont tombés dans les eaux japonaises.
Usant d’une métaphore ferroviaire, lors d’une conférence de presse à Pékin, il a mis en garde contre « une collision » entre « deux trains qui accélèrent l’un en face de l’autre sans qu’aucun des deux ne veuille céder le passage ».
Bouclier Thaad
Un peu plus tôt, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné avec force les récents tirs de missiles de Pyongyang, exprimant son inquiétude au sujet d’un « comportement de plus en plus déstabilisateur » du régime nord-coréen.
Cette condamnation provient d’un texte rédigé par les Etats-Unis, qui a été approuvé à l’unanimité des quinze pays membres de l’organe exécutif onusien, en dépit de tensions entre Washington et Pékin, liées à l’annonce du déploiement du bouclier antimissile américain Thaad en Corée du Sud.
Pékin, principale alliée de Pyongyang, a fait savoir qu’elle était « fermement opposée » à la mise en place de ce dispositif et qu’elle défendrait « résolument » sa sécurité, prévenant que « les Etats-Unis et la Corée du Sud en subiraient toutes les conséquences ».
« Mesures significatives »
Le Conseil de sécurité, qui doit toujours se réunir mercredi au sujet de la Corée du Nord, qualifie les tirs de missiles survenus lundi de « grave violation » des résolutions de l’ONU et promet de « prendre d’autres mesures significatives » pour sanctionner le régime.
Les quinze pays du Conseil se réunissent mercredi à la demande des Etats-Unis et du Japon pour discuter de ce lancement, qui faisait partie, selon Pyongyang, d’un exercice en vue de frapper les bases américaines au Japon.
Le Monde.fr avec AFP
* Le Monde.fr | 08.03.2017 à 04h12 • Mis à jour le 08.03.2017 à 08h06 :
http://abonnes.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/03/08/la-chine-joue-l-apaisement-face-a-la-montee-des-tensions-dans-la-peninsule-coreenne_5090882_3216.html
Face à la menace de Pyongyang, Washington déploie le bouclier Thaad en Corée du Sud
La Corée du Nord a affirmé, mardi, que le tir de missiles survenu la veille était un exercice en vue de frapper, en cas de nécessité, les bases américaines au Japon.
Malgré les réticences de la Chine, les Etats-Unis ont entamé dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 mars le déploiement du système de défense antimissile Thaad (Terminal High Altitude Aera Defense) en Corée du Sud. Une décision en réponse au nouveau tir de missiles auquel a procédé Pyongyang dans la matinée de lundi, a expliqué le commandement de l’armée américaine dans le Pacifique (Pacom).
La Corée du Sud avait annoncé en 2016 qu’elle acceptait le déploiement de ce système de défense, vu d’un très mauvais œil par la Chine, qui le considère comme une menace pour sa sécurité. Pékin considère en effet que le puissant radar du Thaad est susceptible de réduire l’efficacité de ses propres systèmes de missiles.
Le ministère des affaires étrangères chinois a averti, mardi, que « la Chine prendra résolument les mesures nécessaires pour défendre ses propres intérêts de sécurité ». « Les Etats-Unis et la Corée du Sud en porteront toutes les conséquences », a-t-il été ajouté.
Sanctions économiques de Pékin
Pékin a pris ces derniers mois une série de mesures considérées par Séoul comme des sanctions économiques liées à ce projet, dont l’annulation de visites de célébrités sud-coréennes populaires en Chine.
Dernière sanction en date : mardi, le géant sud-coréen de la vente au détail Lotte a annoncé avoir été contraint de fermer des dizaines de magasins en Chine, face à des appels au boycottage depuis qu’il a accepté de fournir un terrain à Séoul en vue du déploiement du système Thaad.
Selon un porte-parole du groupe sud-coréen, les autorités chinoises ont fermé 39 des 99 magasins de la chaîne Lotte Mart en Chine, en évoquant des préoccupations sur les risques incendie. Chaque magasin Lotte Mart emploie environ 130 Chinois, a-t-il dit, ajoutant que près de 5 000 emplois étaient menacés si ces fermetures se prolongeaient
Les premiers éléments déployés
Le Thaad tire des missiles conçus pour intercepter et détruire des missiles balistiques alors qu’ils seraient encore juste à l’extérieur de l’atmosphère ou qu’ils viendraient d’y entrer, durant leur dernière phase de vol. La Maison Blanche avait déjà annoncé que la livraison de ce système de défense, d’abord programmé à l’automne, allait être accélérée.
Selon l’agence de presse Yonhap, deux batteries antimissile sont déjà arrivées sur le sol sud-coréen. Les forces américaines « ont déployé les premiers éléments » du dispositif, a confirmé le Pacom dans un communiqué.
Une vidéo diffusée par l’armée américaine montre des images de deux gros camions transportant les rampes de lancement de missiles intercepteurs débarquant d’un avion de transport militaire.
Réunion du Conseil de sécurité
Un peu plus tôt, l’agence officielle de presse nord-coréenne KCNA avait rapporté que le tir de quatre missiles balistiques en direction du Japon était un exercice en vue de frapper, en cas de nécessité, les bases américaines de l’archipel. Le dirigeant du pays, Kim Jong-un, a supervisé en personne ce lancement effectué par une unité d’artillerie et en a ordonné le déclenchement. Selon l’agence, M. Kim a décrit les quatre missiles comme « si précis qu’ils ressemblaient à des avions faisant des acrobaties aériennes en formation ».
Trois d’entre eux sont tombés dans les eaux territoriales japonaises. Dans la foulée, Tokyo et Washington ont demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Celle-ci se tiendra mercredi. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné ces derniers tirs. « De telles actions violent les résolutions du Conseil de sécurité et sapent gravement la paix et la stabilité régionale », a-t-il fait valoir. Sur Twitter, l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, a répété que le monde « n’autorisera pas » la Corée du Nord à persévérer dans « cette voie destructrice ».
Dans la nuit de lundi à mardi, le président Donald Trump s’est entretenu avec son homologue sud-coréen par intérim, Hwang Kyo-ahn, de la menace représentée par Pyongyang. Il a assuré « l’engagement à toute épreuve des Etats-Unis aux côtés du Japon et de la Corée du Sud, face à la sérieuse menace posée par la Corée du Nord ».
« Se tenir en alerte maximale »
Les résolutions onusiennes interdisent normalement à Pyongyang toute utilisation de la technologie des missiles balistiques. Mais les six vagues de sanctions prises par la communauté internationale depuis le premier test nucléaire nord-coréen en 2006 n’ont eu aucun effet sur la résolution du régime à se doter de ce qu’il qualifie d’armes défensives.
Les tirs de missiles de lundi apparaissent comme une réponse de Pyongyang au début des manœuvres militaires annuelles de la Corée du Sud et des Etats-Unis, la semaine dernière. Kim Jong-un avait alors demandé à ses forces armées « de se tenir en alerte maximale face à la situation dramatique en cours, dans laquelle une véritable guerre pourrait éclater à tout instant », selon KCNA. Il avait insisté pour que ses troupes soient prêtes « à réagir rapidement, prendre position et frapper afin de pouvoir ouvrir le feu et d’annihiler les ennemis dès que l’ordre en serait donné par le comité central du parti ».
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
* Le Monde.fr | 07.03.2017 à 00h44 • Mis à jour le 07.03.2017 à 11h45 :
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/03/07/les-tirs-de-missiles-nord-coreens-un-exercice-en-vue-de-frapper-les-bases-americaines_5090179_3216.html