POLICE - « Là, c’est trop »... Ce mardi 28 mars, quelques centaines de personnes se sont réunies une deuxième nuit d’affilée devant le commissariat du 19e arrondissement de Paris pour rendre hommage à Shaoyo Liu. Ce père de famille est mort abattu lors d’une intervention de la Brigade anti-criminalité (BAC) à son domicile parisien ce dimanche 26 mars.
Après le signalement « d’un homme se déplaçant dans les parties communes avec un couteau », les policiers assurent avoir été agressés à l’aide d’une paire de ciseaux lors de leur entrée dans l’appartement de la victime. Une version contestée par la famille du défunt [1]. Pour l’avocat de celle-ci, Me Calvin Job, « les conditions d’une bavure policière sont réunies ». L’avocat se pose « la question de la proportionnalité » du tir policier effectué selon lui « sans sommation ».
Après l’interpellation brutale du jeune Theo en février [2] et la mort d’Adama Traoré l’été dernier [3], c’est donc au tour de la communauté chinoise de s’insurger contre les violences policières, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. « La France n’est pas le paradis que l’on imaginait. C’est un pays comme un autre », analyse maintenant Shaonan, un étudiant de 24 ans débarqué dans l’Hexagone en 2012.
Pour lui, même s’il s’agit cette fois-ci d’événements survenus dans le cadre d’une intervention policière, ce drame s’ajoute au climat d’insécurité dont sont particulièrement victimes les personnes asiatiques en France, une réalité qui avait été une fois de plus mise en exergue lors d’une agression mortelle en août dernier à Aubervilliers [4]. « Il y a déjà ce problème de la sécurité en France. Ce sont les Chinois, qui sont toujours attaqués... Un policier qui entre chez quelqu’un pour le tuer, c’est vraiment bizarre pour nous. », s’interroge Shaonan. Même son de cloche du côté de Yang, une autre manifestante : « Nous, les Chinois, on a toujours été calmes et patients, mais là c’est trop. Il y a trop d’insécurité en France ».
Pierre Tremblay, journaliste