LUTTES FÉMINISTES INCLUSIVES ET RÉVOLUTIONNAIRES AUX FLAMBEAUX
Plus de mille manifestant·e·s ont parcouru les rues de Genève à l’occasion d’une marche nocturne organisée par différentes personnes et collectifs, notamment solidaritéS Jeunes le 8 mars dernier. Cette manifestation faisait écho aux mouvements et grèves féministes internationaux, et visait à se réapproprier la rue, en éclairant toute la diversité des luttes féministes aux flambeaux.
« Un féminisme révolutionnaire, un féminisme pour toutes » étaient les maîtres mots de cette manifestation. Elle visait en effet à mettre au centre les oppressions multiples et variées du patriarcat et du capitalisme. L’importance de tenir compte de l’intersectionalité des luttes a donc été le fil rouge conduisant les manifestant·e·s de la place des Volontaires à celle des Grottes.
Pour solidaritéS Jeunes, cette manifestation était aussi l’opportunité de faire le lien entre les événements de lutte contre le plan PV2020 ayant lieu la journée et cette manifestation nocturne, touchant un public plus jeune, en y apportant également un discours dénonçant la réforme des retraites proposée par le conseiller fédéral Alain Berset. En effet, les 3000 tracts distribués avant et pendant la manifestation, ainsi que la prise de parole de solidaritéS Jeunes lors de cette marche étaient tous deux consacrés à ce sujet. Ils rappelaient, entre autres, que les femmes étant déjà discriminées tout au long de leur vie privée et professionnelle, cela ne devait certainement pas être à elles de trinquer encore au moment de la retraite !
Zoé Bon
Zurich : We can’t be quiet. Nous ne nous laisserons pas faire !
Le samedi 18 mars, 17 000 personnes sont descendues dans la rue pour la Women’s March de Zurich sous le mot d’ordre « We can’t keep quiet ». Bravant la pluie et le vent, les manifestant·e·s ont marché à travers les rues de la ville pour défendre les droits des femmes, dans le sillage des grandes mobilisations ayant eu lieu à travers le monde, notamment les mobilisations états-uniennes qui ont fait suite à l’élection de Donald Trump.
Malgré les conditions météorologiques déplorables, les rues de Zurich étaient remplies de femmes, de quelques hommes et même d’enfants souvent coiffés d’un bonnet rose, le fameux pussy hat (chapeau de chatte) des manifestations contre la politique de Trump – mais pas uniquement. En effet, on a pu voir des banderoles aux messages variés : révolutionnaires et prônant un féminisme inclusif ; solidaires en rappelant la situation des femmes en Syrie ou en Palestine ; queer en revendiquant l’abolition de l’hétéropatriarcat ; des slogans demandant une réelle égalité sociale et économique entre les hommes et les femmes (égalité salariale, crèches abordables…).
De la diversité donc, qu’on pouvait également retrouver dans les mouvements et organisations présentes parmi lesquels les sections femmes des syndicats, certains partis de gauche radicale, des organisations de défense des personnes LGBTIQ, la Marche Mondiale des Femmes ainsi que beaucoup de personnes n’appartenant à aucun parti ou organisation, venues simplement exprimer leurs positions et leur solidarité.
solidaritéS a manifesté son soutien à cette mobilisation et s’est concentré en particulier sur la question de la hausse de l’âge de la retraite des femmes. Une question qui a pris une place prépondérante lors des prises de paroles en fin de parcours de la manifestation où plusieurs oratrices ont exprimé leur colère face au paquet Berset.
En conclusion, 17 000 personnes, majoritairement des femmes, présentes à Zürich un samedi de mars froid et pluvieux répondant à un appel international, des femmes de tous les horizons, qui se sont unies pour ne pas rester silencieuses. 17 000 personnes dans une manifestation en Suisse, c’est rare. 17 000 personnes à une manifestation féministe ça l’est encore plus. Espérons qu’il ne s’agisse que du commencement d’un nouveau mouvement où les femmes lutteront ensemble contre toutes les formes d’oppression.
Maimouna Mayoraz