L’escalade
Défaites des partis traditionnels et, ironie du sort, des vainqueurs des primaires, renforcement de l’extrême droite, émergence de regroupements hétéroclites fédérant les derniers carrés de politiciens opportunistes, ce qui se passe en France est à l’image de ce qui se déroule dans la plupart des pays européens.
Ici s’ouvre une nouvelle période d’instabilité dans laquelle s’affronteront les forces sociales et dans laquelle les exploité.es devront s’unir, lutter et vaincre pour éviter le péril fasciste.
Ne nous y trompons pas, ce qui est en jeu c’est l’escalade.
Les capitalistes préparent la guerre, qui est souvent leur derniers recours pour maintenir leur pouvoir. Donald Trump, la marionnette de Wall Street, envoie ses bombes en Syrie ou Afghanistan, tandis que ses sous-marins naviguent dans les eaux coréennes. Poutine continue sa politique d’expansion et dans la Syrie écrasée par les bombes, les impérialistes jouent aux échecs avec les cadavres des civil.es.
Mais il n’est jamais trop tard.
Chaque situation génère les éléments de sa transformation. La légitimité des capitalistes et de leurs marionnettes politiciennes se réduit à peau de chagrin et la colère gronde partout. Nul ne sait encore de quel côté basculera cette colère. À nous de nous employer à ce qu’elle aille dans la bonne direction : celle de la lutte des classes et de la révolution sociale.
Alternative Libertaire (Edito), le 1er mai 2017
Macron-Le Pen : L’alternative, c’est la lutte sociale
Macron-Le Pen : vote anti-FN ? abstention ? Risque fasciste ou capitalisme ultralibéral ? Entre ces deux maux, on peut toujours choisir le moindre. Mais quel que soit le résultat, il faudra opposer au nouveau pouvoir la résistance des travailleuses, des travailleurs et de toute la population dans sa diversité pour espérer bâtir une autre société.
Quinze ans après son père mais cette fois sans surprise, Marine Le Pen est au deuxième tour de l’élection présidentielle. Cet événement n’est que la conséquence logique de la politique menée par les partis de gouvernement depuis les années 1980. En gérant la dernière crise du système capitaliste à coups de mesures d’austérité et de cadeaux au patronat, en poursuivant la construction d’une Union européenne au service du marché, en attisant la haine raciste et en pointant du doigt l’immigration et la minorité musulmane, en banalisant l’État policier avec « l’état d’urgence », les responsables politiques de droite comme de gauche ont déroulé le tapis rouge au Front national et aux idées d’extrême droite.
Fillon, le candidat du Medef, de la droite traditionnelle et de la bourgeoisie réactionnaire, rattrapé depuis plusieurs semaines par des magouilles politico-familiales dont il n’a certainement pas le monopole, a été balayé dès le premier tour, au profit de Macron, candidat des banques et des oligarchies gagnantes de la mondialisation. Macron représente une droite relookée affirmant un ultralibéralisme décomplexé qui prétend faire « la révolution » en détruisant toutes les barrières qui freinent l’appétit vorace du libre marché. Chouchou des médias, il a séduit ceux qui à droite comme à gauche rêvent d’« ubériser » toute la société.
Le vrai barrage aux idées d’extrême droite
Dans cette situation, bien conscient.es des conséquences que cela aurait pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs, et en particulier pour les femmes, les immigré.es, les musulman.es et les homosexuel.les, nous comprenons celles et ceux qui voudront, par tous les moyens et sans aucune illusion, empêcher Marine Le Pen et le FN de mettre la main sur l’appareil d’État. Mais nous comprenons aussi celles et ceux qui refuseront de cautionner plus longtemps ce système antidémocratique qui nous prive de notre capacité d’agir. C’est pourquoi Alternative libertaire ne donnera pas de consigne électorale pour le 7 mai.
Ce qui est important, c’est de garder à l’esprit et de répéter autour de nous que le vrai barrage aux idées d’extrême droite, nous le construisons jour après jour dans les luttes collectives, sur nos lieux de travail et nos lieux de vie, dans nos syndicats et nos collectifs. C’est en engrangeant de nouvelles conquêtes pour l’égalité sociale et territoriale que l’on fera naître le désir d’une société débarrassée du capitalisme, du patriarcat et du racisme.
Nous appelons à ne pas se résigner et à descendre dans la rue, en particulier le 1er mai à l’occasion de la journée internationale des travailleurs et des travailleuses pour affirmer haut et fort que le vrai changement de société ne viendra que de nos luttes.
Alternative Libertaire le 28 avril 2017 2017