Grève régionale des salariés du secteur des hydrocarbures
16 mars
http://www.businessnews.com.tn/tataouine-youssef-chahed-refuse-les-20-de-la-production-petroliere-revendiquees-par-les-protestataires,520,71906,3
La section régionale de l’UGTT à Tataouine décrète une grève générale dans le secteur pétrolier, avec arrêt de la production suite à la dégradation de la situation à la société pétrolière canadienne Winstar.
5 avril
http://nawaat.org/portail/2017/05/12/reportage-a-el-kamour-la-resistance-du-sud-se-radicalise-malgre-les-intimidations/
Les employés des sociétés pétrolières de Tataouine ont observé une grève générale sectorielle en soutien aux 24 ouvriers licenciés par la compagnie pétrolière canadienne Winstar. Après plusieurs négociations, la compagnie off-shore a refusé de réintégrer les ouvriers et n’a pas répondu aux appels des habitants à un engagement social sérieux dans la région. « C’est la goutte qui a fait déborder le vase », se rappelle Mahmoud Abdelnour, 25 ans, commerçant du centre-ville de Tataouine.
8 avril
Le début des blocages
http://nawaat.org/portail/2017/05/12/reportage-a-el-kamour-la-resistance-du-sud-se-radicalise-malgre-les-intimidations/
Une dizaine de jeunes chômeurs ont allumé la mèche de la contestation populaire locale. Après un sit-in modeste de quelques dizaines de chômeurs au cœur de la ville, 64 sit-in ont occupé les routes de Tataouine empruntées par les camions de pétrole.
10 avril
Propositions issues d’une réunion sous la présidence du chef du gouvernement, en présence de plusieurs ministres
11 avril
Grève générale régionale à l’appel des coordinations des jeunes
https://tunisie14.tn/article/detail/tataouine-greve-generale-a-l-appel-des-coordinations-des-jeunes
Toutes les activités sont bloquées, mardi, à Tataouine, à l’exception de quelques boulangeries, des pharmacies et de l’Hôpital régional, suite à l’appel à la grève lancé par les coordinations des jeunes à Tataouine. Les routes sont ouvertes à la circulation sauf pour les camions des sociétés pétrolières.
Les protestataires se sont rassemblés, ce matin, Place du peuple, soutenus par des citoyens de la ville et des quartiers périphériques. Ils ont réitérés leurs revendications en faveur de l’emploi et du développement, appelant le gouvernement à un engagement réel pour l’amélioration du niveau de vie dans la région.
Réunis lundi soir, les coordinateurs des sit-in à Tataouine, ont estimé que les décisions issues d’une réunion tenue le 10 avril sous la présidence du chef du gouvernement, en présence de plusieurs ministres, ne répondaient pas à leurs attentes. Ils ont exprimé l’attachement des jeunes au maintien de la grève générale annoncée, pour mardi.
http://www.businessnews.com.tn/tataouine-en-greve-generale,520,71500,3
La grève générale a finalement été observée à Tataouine le 11 avril 2017. Cette décision vient suite à l’échec des négociations entre les représentants des contestataires et la délégation gouvernement dépêchée sur place.
Par conséquent, c’est une ville paralysée que les habitants de Tataouine ont trouvé ce matin. Les commerces et des banques étaient fermés ce matin. Le sit-in des protestataires se poursuit et plusieurs routes ont été fermées.
23 avril
Des milliers de jeunes de Tataouine se dirigent vers la zone pétrolière
http://www.businessnews.com.tn/des-milliers-de-jeunes-de-tataouine-se-dirigent-vers-la-zone-petroliere,520,71796,3
Des milliers de jeunes de Tataouine se sont dirigés, aujourd’hui, dimanche 23 avril 2017, vers la zone pétrolière protégée par les forces armées, El Kamour, pour un sit-in ouvert. Les jeunes protestent contre « le silence du gouvernement durant plus d’une semaine ».
A travers cette action, ils bloqueront la circulation des camions et des véhicules de transport pétrolier dans le désert pour maximiser la pression sur le gouvernement et les sociétés pétrolières.
Jeudi 27 Avril
Camions pétroliers bloqués, le Premier ministre attendu dans une atmosphère tendue et menaces d’aller vers plus de tension
http://www.letemps.com.tn/article/102744/quand-le-d%C3%A9sespoir-cr%C3%A9%C3%A9-le-non-etat
Cela fait plus de trois semaines que la situation ne cesse de se dégrader à Tataouine où les habitants ont installé, dimanche dernier, leur sit-in dans la zone d’El Kamour bloquant ainsi les camions de toutes les sociétés pétrolières se trouvant sur place. Depuis lundi dernier, plusieurs informations et intox ont circulé dans un silence assourdissant de la part des autorités. Un silence qui a fini par être brisé par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui a promis de visiter la ville aujourd’hui même.
La veille de cette visite a été un peu particulière dans la ville où nous sommes arrivés hier vers 5 heures du matin. Après avoir fait le tour de toute la ville, une seule patrouille de police a croisé notre chemin. Quelques heures plus tard, et en route vers El Kamour où se trouve le sit-in, toutes les patrouilles qui nous ont croisés étaient formées par des citoyens qui vérifiaient les visages des passagers.
Mais avant El Kamour, une manifestation a été organisée, au centre ville, par les femmes de Tataouine qui ont souhaité exprimer leur soutien à leurs hommes se trouvant de l’autre côté de la ville. L’une des présentes a tenu à nous exprimer sa colère quant à ce que diffusent certains médias qui « accusent les sit-ineurs de protéger et de propager les idéaux des terroristes de Daech et qui assurent que le sit-in en question n’a été organisé, en réalité, qu’à cet effet ». Une autre dame présente sur les lieux a déploré ce qu’elle a considéré de vol avéré commis par les sociétés pétrolières étrangères qui, en dépit des conventions signées depuis plusieurs années, continuent d’ignorer ce qu’elles doivent à la région.
Pour Walid, jeune militant au sein de la société civile de Tataouine, les sociétés étrangères agissent comme si la Tunisie était encore colonisée et cela présente un indice de l’Indépendance faussée de notre pays.
Sur la route d’El Kamour, et même si les patrouilles des civils – armées à coup de pneus et de briques – communiquaient un sentiment d’insécurité totale, aucun incident n’a été relevé.
Une fois arrivé sur place, l’accueil fût hésitant entre ceux qui n’hésitaient pas à exprimer leur méfiance à la vue d’un journaliste et les autres qui voulaient faire parvenir leur voix. Après un petit débat, nous avons fini par accéder au cœur du sit-in, sous la tente de la coordination générale.
Les requêtes nous ont été brièvement présentées par Zied Khatib, membre de la Commission du sit-in de Tataouine : « Nous nous sommes installés sur ce site depuis dimanche. Il s’agit d’un emplacement stratégique utilisé par les sociétés pétrolières pour faire passer leur production. Nous sommes là pour bloquer ces camions et pour faire pression sur le pouvoir et les décideurs de ces mêmes sociétés. Depuis, les sociétés sont bloquées et sont en train de libérer leurs ouvriers en attendant que le chef du gouvernement arrive et nous réponde quant à nos attentes. Des requêtes urgentes ; l’emploi, l’emploi et l’emploi. Ensuite, nous voulons que 20% des gains des sociétés pétrolières soient consacrés à la région sous forme d’une caisse régionale indépendante. Pour la problématique du chômage, et au cas où on n’arrivait pas à faire travailler correctement, il faudrait penser à une pension de chômage. »
De son côté, un autre membre, Chemseddine Goussouel, a indiqué que les protestataires demandent tout simplement à ce que la loi soit appliquée : une loi qui obligerait les sociétés pétrolières étrangères à investir 10% de leurs gains dans la région où elles sont implantées. Et d’ajouter que ces mêmes sociétés sont redevables de recruter 70% des jeunes chômeurs de la ville cela sans parler, toujours selon le concerné, de leur responsabilité sociétale. A la question de savoir s’il y a possibilité d’assouplir les requêtes une fois les négociations initiées avec les responsables de l’Etat, Chemseddine Goussouel a déclaré qu’après six ans d’attente, Tataouine ne peut plus présenter de signes de souplesse.
Des déclarations qui posent, malgré l’atmosphère très tendue du sit-in, un signe d’espoir qui dépend totalement de ce qui sera décidé et annoncé par le chef du gouvernement aujourd’hui. Entre-temps, les protestataires continuent de s’organiser une meilleure visibilité tout en insistant sur leur totale indépendance par rapport à tous les partis politiques et à toutes les organisations qu’elles soient nationales ou autres.