Lundi 22 mai, dans le sud Tunisien, les forces « de l’ordre » sont violemment intervenues contre des jeunes manifestants : l’un d’entre eux est mort et une cinquantaine d’autres ont été blessés dont un très grièvement.
Depuis début avril, de multiples manifestions de jeunes chômeurs ainsi que des grèves générales et des blocages de routes ont lieu dans cette partie du pays, riche en hydrocarbures, mais dont la population reste désespérément pauvre.
Préoccupées uniquement par leurs profits, les compagnies exploitantes restent sourdes aux demandes de développement économique et social de ces régions, à commencer par l’embauche de chômeurs locaux.
Les pouvoirs qui se sont succédés depuis 2011 ont fidèlement relayé les desiderata des investisseurs étrangers et Tunisiens. Les jeunes mobilisés ont ressenti comme une insulte que les seuls emplois proposé par le Premier ministre lors de sa venue sur place le 27 avril, aient été des petits boulots précaires et sous-payés. Ils ont alors monté d’un cran dans leurs formes de lutte.
Ne pouvant pas paralyser la production par la grève, puisqu’ils n’ont pas d’emploi, ils ont décidé de bloquer non seulement les routes mais également l’extraction.
Le pouvoir dirigé par des notables de l’ancien régime et les islamistes d’Ennahdha est à son tour monté d’un cran.
Il a en effet décidé de reprendre les vieilles habitudes de l’époque Ben Ali : le 21 mai, les forces sécuritaires ont reçu l’ordre d’empêcher par tous les moyens le blocage des sites d’extraction d’hydrocarbures. Et le drame du 22 mai est arrivé.
L’Union syndicale Solidaires exprime son entière solidarité avec les jeunes mobilisés, ainsi qu’au reste de la population qui les soutient.
En Tunisie comme en France, il est plus que temps que la satisfaction des besoins des population passent avant les profits des actionnaires.
Soixante-et-un an après l’indépendance, il est plus que temps également que le peuple tunisien récupère enfin la maîtrise souveraine de ses ressources naturelles.
Paris, le 24 mai 2017