Le jour anniversaire de la célèbre bataille d’Anoual, lors de laquelle, en 1921, les Rifains, conduits par Abdelkrim Al Khattabi, symbole de la résistance populaire, ont battu les colonisateurs espagnols, Al Hoceima a vécu le 20 juillet 2017, une nouvelle épopée lors de laquelle les femmes et les hommes du Rif, soutenus par des militants solidaires venus de différentes villes du Maroc, ont fièrement et pacifiquement résisté à la répression du pouvoir qui a mobilisé un arsenal impressionnant de forces de sécurité. Et cela en dépit de la violation de la liberté de circulation, d’un déploiement policier dans tous les points de la ville, des intimidations perpétrées contre les invités venus soutenir les Rifain-es, afin de les dissuader d’entrer dans la ville assiégée.
Les forces de répression n’ont pas hésité à utiliser les gaz lacrymogènes contre des manifestants pacifiques dans ville et autres localités voisines plus particulièrement Imzouren et Ajadir. Les forces de police ont poursuivi les manifestants afin de disperser violemment les manifestations populaires et ont procédé à l’arrestation de 300 manifestants, et parmi eux, de nombreux militants solidaires venus de différentes villes, certains ont été libérés, dont trois militants de l’association ATTAC Maroc, mais 30 manifestants sont encore en détention.
De plus, la répression brutale a fait des centaines de blessés et provoqué de multiples évanouissements et asphyxies liés à l’inhalation des gaz lacrymogènes. Cela a été le cas pour plusieurs de nos militant-es d’Attac Maroc venu-es en solidarité avec le Hirak du Rif. Les violentes interventions policières ont aussi occasionné des blessures graves, notamment envers Imad EL Attabi, membre du mouvement, transféré en urgence à l’hôpital à Rabat dans un état de santé très critique selon des sources médicales.
Face à la violence de la répression, les manifestants ont imposé une résistance pacifique pour défendre leurs justes revendications, et ont parcouru les quartiers d’Al Hoceima en scandant le slogan : libérez les prisonniers politiques
Face à ces premiers constats, l’association ATTAC Maroc informe l’opinion publique nationale et internationale de ce qui suit :
– Nous condamnons la lâche répression qui s’est abattue ce 20 juillet sur Al Hoceima ;
– Nous saluons l’esprit combatif et de résistance de la population du Rif et de tous ceux et celles qui se sont solidarisés depuis tout le pays, et parmi elles et eux, les militant-es d’ATTAC Maroc ;
– Nous dénonçons les harcèlements contre Jalal Al Barrah, militant d’ATTAC Maroc, qui a été arrêté par la police dans la gare de train de Marrakech, alors qu’il s’apprêtait à partir vers Al Hoceima pour participer à la manifestation historique, et il a été interrogé pendant des heures avec des violences verbales et physiques ;
– Nous poursuivrons la lutte aux côtés du Rif meurtri et résistant jusqu’à la satisfaction de ses revendications légitimes et en premier lieu, la libération immédiate de tous les détenus politiques au Maroc dont « Celia » et ses camarades ;
– Nous appelons tous les citoyen-nes e à participer aux diverses formes de solidarité organisée localement et à exiger la liberté, la dignité et la justice sociale.
Attac Maroc affirme que la lutte aux côtés des masses populaires est sa raison d’être et que la répression et les intimidations ne peuvent que renforcer ses convictions sur la nature de ce régime répressif et sur la nécessité de la lutte
Vive le Rif fier et noble. Vive les descendants d’Abdelkrim Al Khattabi
ATTAC/CADTM Maroc
Secrétariat national
Al Hoceima, 21 juillet 2017