Le 14 mars, Marielle Franco et son chauffeur Anderson Pedro Gomez ont été assassinés de sang-froid après avoir quitté un rassemblement pour la promotion des droits civils des femmes afro-brésiliennes. Marielle était une Noire, queer, féministe, membre du Parti socialisme et liberté (PSOL). Elle siégeait au Conseil municipal de Rio de Janeiro. Le meurtre de Marielle témoigne de toutes les caractéristiques d’une attaque professionnelle. Il a été commis immédiatement après qu’elle ait dénoncé la brutalité policière et l’intervention directe de l’armée brésilienne dans les rues de Rio.
Le 10 mars, Marielle a rendu publiques les plaintes des habitants de la favela Acari [Zone nord de Rio] contre le 41e bataillon de police, en écrivant : « Cette semaine, deux jeunes ont été tués et jetés dans une fosse. Aujourd’hui, la police a menacé les habitants. C’est toujours arrivé, mais ça a empiré avec l’intervention [militaire]. »
Quatre jours plus tard, sa voiture était criblée de balles.
Marielle était à la tête de la commission de la ville de Rio de Janeiro chargée de surveiller l’intervention militaire, son assassinat ne doit pas avoir pour effet de paralyser les libertés démocratiques telles que la liberté d’expression et le droit de réunion.
Nous condamnons le meurtre de Marielle dans les termes les plus fermes et exigeons que les responsables soient traduits en justice. Nous y incluons les voyous qui ont pressé sur la détente et ceux qui ont donné les ordres.
Nous tenons le président brésilien Michel Temer, le gouverneur de l’Etat de Rio de Janeiro Luiz Fernando Pezão, le président de la Chambre des députés Rodrigo Maia et le général Braga Neto (qui supervise l’intervention militaire à Rio) responsables de ce crime. Ils ont militarisé les rues de Rio et poursuivi les attaques en cours contre les libertés démocratiques fondamentales, ce qui crée, à tout le moins, les conditions dans lesquelles cet acte odieux s’est produit.
Nous tenons également pour responsables les officiels de la sécurité personnelle de la famille et des amis de Marielle, de ses collègues du PSOL et de tous les activistes en faveur des droits civils, des droits du travail, des LGBTQ, des féministes et des militant·e·s antiracistes qui ont travaillé à ses côtés dans leur revendication de justice et d’égalité.
En tant qu’organisations actives aux États-Unis d’Amérique, nous nous engageons à rendre public le meurtre de Marielle et à exiger que notre gouvernement coupe tout financement d’ordre militaire, lié aux services de renseignement et policier pour le gouvernement brésilien et cela jusqu’à ce que tous les responsables de l’assassinat de Marielle soient traduits en justice.
Déclaration adoptée par : Democratic Socialists of America ; International Socialist Organization ; Left Roots ; Philly Socialists ; Socialist Alternative ; Solidarity.
Media contact : JusticeForMarielle gmail.com