Appel pour des plaignantes menacées
La lettre ci dessous a été adressée hier à Marlène Schiappa, écrivaine, militante féministe et femme politique française, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Vous pouvez envoyer vos signatures de soutien à :
deudon.catherine15 orange.fr
initiatrice de cette action qui les fera suivre à la destinataire.
le 6.04.2018
Madame la Ministre des Droits des Femmes,
Les trois femmes qui portent plainte et veulent témoigner contre T.Ramadan sont gravement insultées et agressées afin de les empêcher d’aller jusqu’au bout de leur démarche courageuse.
J’apprends dans Marianne [1] qu’elles n’ont pas la moindre protection policière, et qu’elles ont des problèmes pour payer leurs avocats.
C’est extrêmement surprenant, surtout après les campagnes Meeto et Balancetonporc, qui incitaient les femmes à parler et éventuellement porter plainte contre leurs agresseurs. Elles l’ont fait, et celles là méritent d’être protégées.
J’espère que vous aurez à cœur leur protection et ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour leur obtenir une protection policière contre les menaces inadmissibles, qui leur sont faites.
Veuillez agréer, Madame la Ministre, mes respectueuses considérations et salutations
Catherine Deudon
photographe et féministe depuis 1970,
co-chroniqueuse du Sexisme Ordinaire dans Les Temps Modernes
Pétition : Protection policière en faveur des plaignantes contre Tariq Ramadan
Monsieur le ministre d Etat, ministre de l’intérieur
Madame la Garde des Sceaux, ministre de la justice
Les trois femmes qui ont osé briser la loi du silence en portant plainte contre monsieur Tariq Ramadan subissent, depuis leurs dépôts de plainte, une campagne de harcèlement et de menaces d’une rare violence, pressions psychologiques, menaces, intimidations, diffamations, insultes, appels anonymes…Les agressions verbales et physiques sont leur lot quotidien.
Il s’agit là d’un vrai lynchage sur ces femmes isolées et en difficulté. Les noms, numéros de téléphone et adresses des trois plaignantes ont été divulgués sur les réseaux sociaux.
Comme l’a révélé Marianne, les comités de soutien ont publiquement affirmé utiliser l’argent des différentes cagnottes collectées pour la défense de Tariq Ramadan (soit plus de 173 000 euros à ce jour) pour faire « de la surveillance » et des « enquêtes privées ». Les trois plaignantes se savent surveillées et vivent sous pression.
Quelques exemples parmi tant d autres :
* Le 24 mars, « Marie » est violemment agressée dans son hall d’immeuble, par deux hommes casqués, qui, après l’avoir tabassée, lui volent son téléphone portable, l’aspergent d’eau et lui lancent : « T’as de la chance que c’est pas de la pisse. La prochaine fois, ce sera de l’essence ».Après son agression, Marie vit dans la peur, et a demandé une protection policière qu’elle attend toujours.
* Henda Ayari, la première femme qui a déposé plainte contre Taris Ramadan, est régulièrement insultée, menacée, diffamée sur les réseaux sociaux, mais pas seulement, elle a été suivie et insulté à plusieurs reprises dans la rue par des personnes qui ne se cachent pas d’être des soutiens de Tariq Ramadan.
Henda Ayari devenue militante féministe et défenseuse des valeurs Républicaine a tenu à participer à la manifestation en hommage à Mireille Knoll afin de dénoncer l’antisémitisme, le 28 mars 2018 mais en se rendant seule à cette manifestation, elle a été agressé à la sortie du métro par un homme qui l’a insulté et qui lui a craché dessus. Elle avait pourtant contacté à plusieurs reprises des services de police la veille afin de leur signaler ce déplacement « hautement sensible » mais elle n’a jamais été recontacté.
Sa voiture a été vandalisé à plusieurs reprises, dernièrement, le 30 mars dernier, son véhicule a été retrouvé avec le pare brise cassé, il y a un mois ses pneus ont été crevés, elle subit régulièrement des tentatives d’intimidations, afin de la dissuader de continuer son combat pour la libération de la parole des femmes victimes d’agressions sexuelles.
Il parait évident que toutes ces manœuvres n’ont qu’un seul but : intimider ces femmes pour qu’elles abandonnent les poursuites.
Devons nous attendre l’irréparable ? Qu’un illuminé passe de l’agression à l’homicide ?
C’est pourquoi, nous citoyens, nous demandons à ce que l’Etat français veille à la protection de ces plaignantes qui ont eu le courage de dénoncer un homme puissant, incarcéré mais soutenu par de nombreuses personnes qui n’ont pas hésité à s’en prendre violemment à ces femmes qui vivent l’enfer, il y a urgence !
Ces femmes ont besoin d’une protection réelle et sérieuse, n’attendons pas l’irréparable car nous sommes désormais à la limite de la non assistance à personne en danger. Nous demandons une protection policière pour ces femmes en danger, et espérons que notre appel soit entendu.