Depuis mercredi 18 avril, d’importantes manifestations, en grande partie composées de jeunes, d’étudiants et de retraités, se sont déroulées dans tout le Nicaragua en protestation contre une réforme du système de sécurité sociale.
La répression policière a été très violente, faisant plus de 30 morts, des centaines de blessés et de nombreuses arrestations. La fermeture de médias indépendants et le silence des médias officiels n’ont pu occulter le fait que la population se mobilise désormais massivement contre les atteintes aux droits humains et pour la liberté d’expression.
À l’heure où le président Ortega a annoncé le retrait du décret, nous rappelons que seul, un dialogue véritablement démocratique est à même de garantir le retour au calme. En effet, il appartient à la société nicaraguayenne dans son ensemble de prendre souverainement les décisions concernant son futur.
Depuis des décennies, notre association a tissé des liens de solidarité et d’affection avec le peuple nicaraguayen, tant à l’époque de la Révolution qu’aux temps difficiles du tournant néolibéral initié en 1990. C’est pourquoi, au moment où dans notre propre pays les travailleurs, les retraités et les étudiants se mobilisent en défense de leurs droits sociaux, économiques et de circulation, nous exprimons à nouveau notre solidarité avec les nicaraguayens et nicaraguayennes qui luttent pour le droit de manifester, de s’exprimer, d’informer et être informés.
Nous condamnons le recours excessif et disproportionné à la force. Nous appelons à l’arrêt immédiat de la répression et nous exigeons que soient établies les responsabilités dans les assassinats de plusieurs dizaines de jeunes nicaraguayen(e)s.
France Amérique latine, 30 avril 2018