La fête à Ruffin ou à Mélenchon ?
Place de la Bastille, fin de parcours pour la « Fête à Macron ». Jean-Luc Mélenchonprononce un discours emphatique comme il sait les faire, juché sur le bus à impériale « Stop Macron » de La France insoumise. Et après, plus rien ou presque. La foule commence à se disperser. Derrière l’autre bus, plus modeste, celui de François Ruffin, où s’expriment des travailleurs au micro, le chef de file de Nuit debout, et député LFI, est face à un autre député LFI, le Nordiste Adrien Quatennens. Ce dernier a les mâchoires serrées. Les deux élus du même groupe nous font comprendre qu’ils souhaitent s’expliquer hors la présence de journalistes. Nous sommes relégués à quelques mètres, à ne pas pouvoir entendre les mots de l’échange visiblement houleux.
François Ruffin était censé s’exprimer en fin de manifestation mais « finalement ça ne s’est pas passé comme ça », élude-t-il. Il a fait, comme Mélenchon, une intervention en plein cortège, dans l’après-midi. Mais le leader de La France insoumise en a rajouté une couche, pas lui. François Ruffin préfère se concentrer sur le bilan positif du rassemblement anti-Macron, point de départ d’une convergence des luttes qui devrait prendre encore plus d’ampleur le 26 mai. Mais sur le succès, en nombre de manifestants, de la mobilisation, LFI et Ruffin ont chacun leur comptage. Les premiers évoquent 160.000 personnes, le second, plus prudent, « plus de 100 000 ». Quand la préfecture de police de Paris est sur 40.000.
Pour Ruffin, la mobilisation aurait été « moins forte » avec un « émetteur de départ syndical ou politique »
François Ruffin nous détaille sa conception de la manifestation, lui qui a défilé parmi les gens tandis que ses collègues élus LFI étaient dans leur bus à impériale, derrière un cordon de sécurité. « C’est un pot-au-feu, de l’artisanat. J’ai voulu qu’en début de cortège il n’y ait pas un seul élu. L’organisation de la Fête à Macron, ça a reposé sur une très petite équipe. Notre bus, on l’a payé avec le pot commun (une cagnotte sur Internet). On a rassemblé 25.000 euros, le reste est allé à la Protection civile, pour les tracts… C’est un autre esprit. »
Donc ce n’était pas la manifestation de La France insoumise. « Si l’émetteur de départ avait été clairement syndical, ou clairement politique, je pense que la mobilisation aurait été moins forte. En début de manif j’ai rencontré un homme qui m’a dit que c’était sa première manif ! Il y a des gens qui ne se reconnaissent pas forcément derrière une banderole politique. »
François Ruffin est déjà tourné vers le prochain mouvement, le 26 mai. Qu’il espère encore plus grand, encore plus fédérateur. « J’espère qu’on va avoir un cadre suffisamment flou, variable. J’espère qu’on va nous laisser apporter des choses. »
Europe 1, le JDD
* https://www.lejdd.fr/politique/la-fete-a-ruffin-ou-a-melenchon-3644402
Descendez du bus !
2 organisateurs de la manif d’hier prennent la plume pour exprimer colère et dégoût face à l’attitude du groupe Mélenchon.
Enfin des bouches s’ouvrent. Il le faut, au risque sinon de mettre en péril la fragile unité pour le 26 mai…
Et puis venant des organisateurs eux mêmes, ça a en aidera peut-être à ouvrir les yeux…
Tribune de deux des principaux organisateurs de la marche d’hier, non encartés au PCF ou à la FI, reçue par mail.
A la fête à Macron, plus de 80 000 personnes se sont réunies. Même le soleil avait déserté les rangs d’LREM pour nous soutenir. Preuve que le ras-le-bol des politiques prédatrices agacent tout le monde, y compris les éléments.
Le pot-au-feu mijotait au son des fanfares, aux cris de toutes les revendications, aux mots d’ordre des secteurs en lutte, à la simple joie d’être unis tous ensemble dans une même direction.
Les chars construits et décorés par les petites mains faisaient bouillir la marmite, ça remuait les estomacs, ça enivrait les esprits, on avait plus qu’à se mettre à table, à déguster toutes et tous ce plat merveilleux.
Et là, au milieu de cette cuisine populaire, a surgi un resto 3 étoiles, une espèce de lieu gastronomique réservé à certains : un bus impérial !
On avait beau s’époumoner contre le trône de Macron, v’la que les « Importants », les mégalos de l’insoumission, se présentaient fiers comme des coqs sur un bus gigantesque, entourés par un cordon de sécurité.
Le dessert venait d’arriver : il s’annonçait indigeste et lourd.
Plutôt qu’un mouvement avec les grévistes, plutôt que des accolades entre les participants, plutôt qu’un soutien nécessaire et important aux milliers de personnes qui en ont marre de subir, ils ont préféré parader.
Ils ont préféré la distance et la hauteur, bien loin du peuple que soit-disant ils chérissent tant ; ils ont préféré être les empereurs de la journée.
Le seul absent de cette mascarade politicienne, qui se démenait comme il pouvait dans la manif pour quelle se passe au mieux, était le véritable maître d’œuvre de cette journée. François Ruffin !
Qui comme nous, les « exploités volontaires » qui soutenons ses combats doit-être écœuré et furieux de la tournure qu’ont pris les événements.
Du pillage pur et simple de l’idée citoyenne que nous voulions insuffler à cette magnifique journée.
Du non respect total de notre travail de militants et de ce pour quoi tant de manifestants que l’on ne voient jamais dans les manifs nous ont rejoins.
C’était le pot-au-feu de ceux qui vont au chagrin. PAS des tribuns !
On ne parlera même pas de la tentative de récupération politique de cet élan populaire qui se voulait transversal, horizontal et combatif.
A tous les perchés du bus : la prochaine fois, appliquez vos consignes, descendez de vos trônes, descendez du bus, rejoignez la foule, vous verrez, le pot-au-feu y est délicieux. Et il parait que c’est meilleur réchauffé.
Jean Asselmeyer
Allons enfants du 5 mai ! « les 3 M » est ce cela que vous souhaitez, après Mitterand, après Macron, un autre M , un autre pouvoir personnel ?
Quel manque d’imagination.Ni Dieu, ni César, ni tribun certains l’ont chanté et vite oublié.
Le temps dites vous est à la fête cette mauvaise rime pour défaite !
Vous osez taire la colère légitime face à un système assassin,et la détourner,misérables complices inconscients vous contentant de vos protestations de principes.
Inutiles de dire en quoi ce système est assassin car vous savez, vous le savez très bien, les migrants, les suicidés, du travail,etc ? mais vous êtes prêts à remettre en selles ceux qui ne cherchent qu’à partager le pouvoir avec la bourgeoisie au lieu de détruire la classe dominante.
Vous n’avez même pas l’excuse de l’oubli !Et la mémoire courte et sélective !
Allez donc jeter un coup d’oeil et ressortir les noms de ceux qui, pour ne citer que cet exemple, ont approuvé l’intervention française en Lydie, parmi les députés à l’Assemblée Nationale ou au Parlement Européen et ayez le courage de rappeler leurs noms haut et fort.
Il est vrai que vous vous cachez pour certains derrière un drapeau tricolore tâché par le sang des victimes de vos guerres coloniales et de vos bombardements de pays souverains
Ayez le courage de démasquer ces loups déguisés en brebis, ou si vous préférez ceux qui nous préparent une nouvelle social-démocratie.
Aujourd’hui plus que jamais, en ce jour anniversaire de la naissance de Karl Marx , qui nous a laissé une méthode d’analyse, ni plus ni moins, mais c’est déjà pas mal, ayons le courage de renforcer jour après jour, les luttes concrètes, des classes opprimées.
Plutôt que de fêter notre hostilité à un pantin larbin des plus riches et de préparer son remplacement, osons imaginer un système d’organisation de la société plus collectif, avec rotation des taches et des fonctions et révocabilité des mandats comme l’avait pratiqué la Convention en 1793 (ne nous trompons pas d’année !)et la Commune de Paris.
Renforçons jour après jour les luttes des cheminots aux étudiants, aux postiers, aux électriciens sans oublier cela vaudrait d’ailleurs une petite fête, non ? ceuxd’Air France !
Et au passage rappelons que l’appel du 26 mai ,contrairement à ce que martèlent les médias, n’est pas l’appel d’un seul qui l’a repris, en se l’attribuant du haut de son char, mais a été lancé par des travailleurs en luttes et diverses organisations ouvrières.
Damnés de la terre , ne vous laissez pas endormir par le chant des sirènes réformistes, il est encore temps, Debout !
Que vive l’Internationale et la Sociale.
Jean Asselmeyer
* http://bruno-fornaciari.over-blog.com