L’Aquarius, bateau de sauvetage humanitaire affrété par SOS MEDITERRANEE et opéré en partenariat avec Médecins Sans Frontières, est entré dimanche matin dans le port de Valence en Espagne - en convoi avec un navire des garde-côtes italiens et un navire de guerre italien - pour le débarquement des 630 personnes secourues en mer Méditerranée huit jours plus tôt.
Ces 630 hommes, femmes et enfants fuyaient un véritable calvaire en Libye. Poussés dans des canots pneumatiques par des trafiquants sans pitié, ils ont passé des heures angoissantes à la dérive, entassés sur ces embarcations fragiles avant d’être finalement secourus par l’Aquarius, par un navire marchand et par les unités de garde-côtes italiens, tous obéissant à la même loi non-négociable : la loi de la mer, qui oblige à porter assistance à toute personne en détresse en mer.
Huit jours après avoir fui l’enfer libyen, ces 630 rescapés sont enfin en sécurité à terre, en Espagne, grâce à l’Aquarius et à son équipage de marins professionnels, de sauveteurs volontaires et d’humanitaires.
Le courage et la résilience de ces 630 naufragés, le professionnalisme et l’humanité profonde de l’équipage de l’Aquarius doivent être salués, tout autant que le soutien extraordinaire que SOS MEDITERRANEE a reçu de la part de la société civile en Espagne et dans toute l’Europe.
L’Aquarius est devenu un symbole concret pour ceux qui, en Europe, placent les valeurs universelles du respect de la vie humaine, de la dignité et de la solidarité avant toute autre considération.
En cela, l’errance et les atermoiements dus à la fermeture des ports italiens, puis l’odyssée forcée, dangereuse et dégradante de l’Aquarius en Méditerranée doivent impérativement constituer un signal d’alerte pour les dirigeants européens. Il n’est pas tolérable pour l’Europe qu’une telle situation se répète.
L’inaction des États européens est criminelle : elle a fait plus de 13 000 morts en Méditerranée depuis 2014, alors que, face à la tragédie de Lampedusa en 2013, les dirigeants de l’UE s’étaient insurgés : « Plus jamais ! ». L’Europe porte ces morts sur sa conscience.
Pour l’élaboration d’un nouveau modèle de sauvetage en Méditerranée
SOS MEDITERRANEE appelle une fois de plus tous les États membres de l’UE à prendre leurs responsabilités et à faire du sauvetage en mer une priorité de leur agenda politique. Ils doivent immédiatement coopérer afin d’élaborer un modèle européen de recherche et de sauvetage en Méditerranée :
• les opérations de recherche et de sauvetage doivent être fondées sur le respect de la vie humaine avant toute autre considération, conformément au droit maritime international et au droit humanitaire ;
• les personnes secourues en mer doivent être traitées avec dignité et humanité à bord des navires de sauvetage et recevoir tous les soins que leur état de vulnérabilité requiert jusqu’à ce qu’elles aient rejoint un port sûr ;
• les autorités maritimes compétentes doivent être en mesure de respecter leurs obligations de coordination et d’optimisation des opérations de recherche et de sauvetage ;
• un nombre suffisant de navires de sauvetage, avec les équipements et les personnels adéquats, doit être déployé en Méditerranée, afin de permettre une vaste couverture de la zone de détresse ;
• le débarquement des personnes secourues au port de sécurité le plus proche doit être assuré dans tous les cas, sans délai, conformément à la réglementation maritime.
Nous, citoyens européens, ne pouvons accepter une victime supplémentaire en Méditerranée.
SOS MEDITERRANEE appelle à une large mobilisation de la société civile en Europe et en Méditerranée afin qu’elle transmette ce message à ses instances dirigeantes.
Sauver des vies en détresse est un impératif légal et moral. Tant que des êtres humains risqueront leur vie en mer, SOS MEDITERRANEE poursuivra sa mission dans les eaux internationales aux portes de l’Europe pour les secourir, les protéger et témoigner.
SOS MEDITERRANEE : Ensemble agissons pour sauver des vies en mer
Depuis 4 ans, plus de 15 000 hommes, femmes et enfants ont péri noyés en Méditerranée en tentant la traversée sur des embarcations de fortune. SOS MEDITERRANEE est une association européenne de citoyens qui affrète un navire, l’Aquarius, pour porter secours à ceux qui fuient pour sauver leur vie. En 28 mois, 29 319 personnes ont été secourues dont 23% sont des mineurs.
Chaque jour en mer coûte 11 000 euros : plus de 90% de notre budget provient de dons privés. Nous avons le pouvoir d’agir : ensemble, sauvons des vies en mer Méditerranée. Faites un don !
#TogetherForRescue @SOSMedFrance www.sosmediterranee.fr
SOS MEDITERRANEE
Contacts presse
A VALENCE (Espagne) : Sophie Rahal s.rahal sosmediterranee.org
A PARIS : Laura Garel l.garel sosmediterranee.org
« Aquarius » : non, le port espagnol de Valence n’était pas « le plus proche »
EN UN GRAPHIQUE — Contrairement à ce qu’affirme Jean-Yves Le Drian, des ports français étaient bien plus proches que le port espagnol pour accueillir le navire humanitaire.
« Regardez les cartes ! », s’est exclamé le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, interrogé, mardi 12 juin, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale sur l’absence de proposition d’accueil par la France du navire humanitaire l’Aquarius :
« Les autorités espagnoles ont proposé que le port de Valence soit le port le plus sûr et le plus proche, regardez les cartes, à partir de la Sicile, vous pouvez très bien regarder les itinéraires. »
Evoluant en mer au sud de la Sicile, le bateau de l’ONG SOS-Méditerranée et les 629 migrants à son bord cherchaient un port proche où se réfugier.
Malgré la proximité de la France (attestée par les cartes), le navire fait finalement route vers la ville espagnole de Valence, qui s’est proposée, mardi 12 juin, deux jours après le refus du ministre de l’intérieur d’extrême droite italien, Matteo Salvini, de le laisser accoster dans son pays.
Position de l’« Aquarius » dans la mer Méditerranée, au 13 juin.
Le port de Valence était bien plus loin de l’Aquarius que des ports français
Mise à jour du 12 juin à 9 h 45 : changement de l’unité de distance du kilométrage au nautique (mille marin) dans le graphique [non reproduit ici].
Les Décodeurs
* LE MONDE | 12.06.2018 à 18h57 • Mis à jour le 13.06.2018 à 13h16 :
https://abonnes.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/06/12/aquarius-non-le-port-espagnol-de-valence-n-etait-pas-le-plus-proche_5313770_4355770.html
L’« Aquarius » est arrivé dans le port espagnol de Valence, les premiers migrants ont débarqué
Les 630 naufragés secourus par le navire humanitaire avaient été répartis sur trois bateaux, arrivés à bon port après une semaine d’errance.
L’Aquarius, qui a été au centre cette semaine de vives tensions sur la politique migratoire en Europe, est entré dimanche 17 juin dans le port espagnol de Valence, après une semaine d’errance en Méditerranée. Après une odyssée de 1 500 km, l’accueil des 630 migrants – 450 hommes, 80 femmes, dont au moins 7 sont enceintes, 89 adolescents et 11 enfants de moins 13 ans – a commencé dès l’aube et devait se poursuivre dans la matinée, sous l’œil de nombreux bénévoles et journalistes.
Le Dattilo, l’un des deux navires italiens qui accompagnaient l’Aquarius, est le premier à avoir accosté vers 6 h 30. Le dernier bateau, l’Orione, devait arriver à la mi-journée. Une fois arrivés à bon port, les migrants de l’Aquarius, navire humanitaire affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières, débarqueront par groupes après un examen médical et devront attendre ensuite que leur situation soit examinée au cas par cas. Ils viennent de 26 pays différents, en majorité africains.
Chaque migrant « saura s’il a le statut de réfugié, si c’est un migrant économique » mais aussi « s’il est coupable de certains délits qui le rendent passible d’expulsion », avait souligné vendredi la porte-parole du gouvernement espagnol, Isabel Celaa.
Un dispositif d’accueil exceptionnel
Des tentes ont été montées et des ambulances prépositionnées sur le port de Valence où une banderole clamant « Bienvenue chez vous », dans différentes langues, a été déployée alors que l’arrivée de l’Aquarius a déclenché un élan de solidarité. « Les gens se proposent pour tout ce qui se présente : servir de traducteur, offrir un logement », expliquait Johnson Tamayo, artiste de 51 ans, l’un des très nombreux bénévoles mobilisés par la Croix-Rouge.
Au total, le dispositif mis en place pour cet accueil exceptionnel mobilise 2 320 personnes dont environ 1 000 bénévoles et 470 traducteurs. L’événement est ultramédiatisé, avec plus de 600 journalistes accrédités.
Pour ces migrants rêvant d’une vie meilleure en Europe, l’arrivée dans le port de Valence marque la fin d’un voyage éprouvant d’une semaine durant lequel ils auront été le catalyseur des profondes fractures au sein de l’Union européenne sur la question migratoire.
Tout juste arrivé au pouvoir, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez avait offert lundi d’accueillir les migrants sauvés par l’Aquarius dans la nuit du 9 au 10 juin au large de la Libye et à qui l’Italie et Malte refusaient d’ouvrir leurs ports. Un geste « humanitaire » mais aussi « politique » pour Madrid, destiné à impulser une réponse européenne commune face à la crise migratoire.
L’Europe divisée
Le refus de l’Italie et de son ministre de l’intérieur Matteo Salvini (Ligue, extrême droite), homme fort du gouvernement, d’accueillir l’Aquarius a en effet plongé l’Europe dans une nouvelle crise sur la question migratoire et déclenché une passe d’armes diplomatique entre la France et l’Italie.
Le président français, Emmanuel Macron, a ainsi dénoncé la « part de cynisme et d’irresponsabilité du gouvernement italien », qui a indiqué en réponse refuser de recevoir les « leçons hypocrites de pays ayant préféré détourner la tête en matière d’immigration ».
Mais alors qu’un déjeuner vendredi entre M. Macron et le chef du gouvernement italien Guiseppe Conte a permis d’apaiser les tensions, Matteo Salvini a persisté et signé samedi en réitérant l’interdiction aux ONG d’accéder aux ports de la péninsule.
La crise migratoire déstabilise aussi le gouvernement allemand, la chancelière Angela Merkel faisant face à une fronde de la droite conservatrice qui veut imposer un tour de vis à la politique d’accueil des demandeurs d’asile.
Une partie des migrants de l’Aquarius doivent être accueillis en France, comme l’a proposé Paris. Une initiative saluée par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, pour qui « cette offre démontre que c’est dans ce cadre de coopération que l’Europe doit donner une réponse, dans un esprit de solidarité européenne au contenu réel ».
Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a estimé qu’il était « impossible » de déterminer combien de migrants de l’Aquarius seraient accueillis par la France, qui va examiner les situations « au cas par cas ».
Le Monde.fr avec AFP
* Le Monde.fr | 17.06.2018 à 06h52 • Mis à jour le 17.06.2018 à 14h14 :
https://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2018/06/17/les-premiers-migrants-de-l-aquarius-arrivent-dans-le-port-espagnol-de-valence_5316461_3214.html
Les gouvernements européens doivent cesser de marchander des vies humaines
L’AQUARIUS ACCOSTE ENFIN À VALENCE
L’Aquarius a pu enfin accoster à Valence, et désembarquer les hommes, les femmes et les enfants à son bord qui avaient fui la guerre et la misère, et vécu l’horreur en Libye. Ils ont été transbordés d’un bateau à l’autre comme de la marchandise, et leur voyage en mer a été inutilement prolongé, dans des conditions très pénibles. Les gouvernements européens doivent cesser de marchander des vies humaines et d’obstruer les opérations de sauvetage.
En fermant ses ports, l’Italie a joué avec la vie de 630 rescapés
Pendant le week-end du 9 et du 10 juin, le navire de recherche et de sauvetage en mer l’Aquarius, affrété par SOS Méditerranée en partenariat avec MSF, a secouru plus de 200 personnes et en a recueilli 400 autres, transbordées par des navires des garde-côtes italiens. Alors que le sauvetage et le transfert des 630 passagers avait été initié et coordonné par le Centre de coordination des secours maritimes italien (IMRCC), les autorités italiennes ont refusé que l’Aquarius accoste dans le port italien le plus proche, dans un geste de rupture avec les lois internationales et les pratiques prévalant jusqu’alors. Malte, qui disposait du port le plus proche a également refusé le désembarquement de l’Aquarius, en rejetant la responsabilité sur l’Italie.
Le 11 Juin, le gouvernement espagnol est intervenu en offrant à l’Aquarius la possibilité de désembarquer à Valence, 1300 kilomètres plus loin.
MSF a insisté auprès des autorités italiennes, afin qu’elles autorisent l’Aquarius à accoster dans le port le plus sûr et le plus proche, comme le prévoit le droit maritime international. L’ONG a fait valoir les risques qu’un voyage de plus de quatre jours ferait prendre à ses 630 passagers, sur un bateau surchargé, avec des vivres et des possibilités de mise à l’abri limitées.
AU FINAL, LES AUTORITÉS ITALIENNES SONT RESTÉES SOURDES À NOS APPELS.
D’abord, elles ont laissé entendre que MSF pourrait être autorisée à désembarquer les personnes vulnérables. Mais quand nous avons fourni une liste de près de 200 personnes –mineurs non accompagnés ; malades et blessés, femmes enceintes et femmes seules avec enfants-, les autorités italiennes ont dit non. Elles ont ensuite demandé que nous transférions seulement les septfemmes enceintes à bord, mais n’ont pas donné suite quand nous leur avons fait part des problèmes liés à la séparation des familles, et que nous leur avons demandé que ces femmes puissent être au moins accompagnées de leur mari.
Le 12 juin, les autorités italiennes ont donné à l’Aquarius l’instruction de transférer 524 personnes sur les navires italiens et de se rendre avec les 106 rescapés restant à Valence.
Le sort des personnes rescapées ne doit pas faire l’objet d’un bras de fer politique
Aujourd’hui, les gouvernements européens ne cherchent pas à sauver la vie des migrants et des réfugiés en mer. Leur unique obsession est de fermer leurs portes et de renforcer leurs frontières. Ils ont activement soutenu les garde-côtes libyens, afin qu’ils ramènent les personnes interceptées dans les eaux internationales vers la Libye, où elles seront traitées de façon inhumaine et exposées à tous les abus.
Les gouvernements européens doivent reconnaître la nécessité des opérations de recherche et de sauvetage en mer. En 2018, plus de 500 personnes se sont déjà noyées en Méditerranée centrale, en tentant de rejoindre l’Europe à bord d’embarcations précaires.
L’Aquarius est un des derniers navires de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale coordonné par des organisations non-gouvernementales. Il doit continuer à être autorisé à sauver des vies .
Du 1er janvier au 8 juin 2018, l’Aquarius avait déjà secouru et/ou transféré 2 350 personnes, toutes sauvées de la noyade. Mais depuis l’année dernière, la capacité des ONG et de la société civile à mener des opérations de recherche et sauvetage en mer a été entravée par la multiplication d’obstacles bureaucratiques, de mesures d’intimidation, et des procédures judiciaires à l’encontre de personnel d’ONG.
LA CAMPAGNE DE DÉNIGREMENT ET D’INTIMIDATION VISANT LES INITIATIVES NON GOUVERNEMENTALES EN MER DOIT CESSER.
Comment expliquer autant d’entraves spectaculaires à la mission de sauvetage de l’Aquarius alors même que le Dicotti, navire des garde-côtes italiens, était autorisé dans le même temps à désembarquer 900 personnes en Italie ?
L’arrivée à Valence marque la fin d’un terrible voyage pour 630 personnes. Maintenant, l’Europe doit s’engager à sauver des vies, et permettre le désembarquement et la prise en charge des rescapés dans des conditions acceptables. Les équipes à bord de l’Aquarius restent quant à elle déterminées à continuer leurs opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale.
Médecins Sans Frontières (MSF)
Migrants : la ville de Valence se prépare à accueillir dans les prochains jours l’« Aquarius »
La ville espagnole commence à planifier l’accueil des 630 migrants à bord du bateau de sauvetage et de deux navires italiens, dont l’arrivée est prévue la nuit prochaine.
Après avoir longé les côtes sardes pour se mettre à l’abri des intempéries, l’Aquarius est arrivé à la hauteur de la Corse, dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 juin, avant de gagner les eaux internationales vendredi après-midi du 16. Affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières, ce bateau de sauvetage transporte encore 106 naufragés, sur les 630 personnes de 27 nationalités récupérées dans la soirée du 9 juin à 50 000 milles nautiques au nord est de Tripoli (Lybie). Les femmes, les enfants et les blessés sont restés à bord de l’Aquarius, tandis que les autres rescapés ont été transférés sur deux navires italiens, un garde-côte et un porte-hélicoptères militaire, les trois bâtiments faisant route vers le port de Valence, en Espagne.
La ville espagnole s’apprête à accueillir les embarcations entre samedi 16 au soir et dimanche 17 au matin, l’horaire d’arrivée dépendant de la météo qui n’est toujours pas bonne. Les migrants seront débarqués sur le port olympique, sans doute dans la zone des bateaux de croisière et quitteront les navires de manière échelonnée. Les premiers soins médicaux seront donnés à bord. Certains passagers accusent des blessures reçues lors de leur passage en Lybie, mais la plupart ont aussi souffert du mal de mer et tous sont épuisés par plusieurs jours en mer. A terre, ils seront accueillis un par un par les ONG, dont la Croix-Rouge, Médecin sans frontières, UNHCR, Save the Children. Leur destination sera déterminée en présence d’avocats et en fonction de leur situation – mineurs non accompagnés (ils sont plus d’une centaine), les six femmes enceintes recensées, enfants en bas âge, demandeurs d’asile… Un repas chaud leur sera servi, tandis que l’association des supermarchés de Valence leur fournira des produits de toilette et de la nourriture.
Des offres d’hébergement via un numéro d’appel dédié
« Nous agirons comme le fait l’Europe, selon le protocole habituel », a déclaré la porte-parole du gouvernement espagnol Isabel Celaa, le 15 juin, alors que la possibilité que les migrants soient envoyé dans les centres d’internement des étrangers (CIE), les centres de rétention espagnols, fait débat. Le gouvernement veut éviter de différencier le sort des migrants de l’Aquarius de celui des centaines de migrants qui arrivent chaque semaine en barque sur les côtes espagnoles. La veille, la vice-présidente du gouvernement, Carmen Calvo avait déjà avancé que « certains iront dans les CIE, d’autres dans des centres d’aide humanitaire et de politiques sociales ». Les mineurs devraient rester dans la région, probablement à Alicante, tandis que les autres pourraient être répartis sur la péninsule, plusieurs mairies ayant proposé des logements aux demandeurs d’asile.
La région de Valence connaît une vague de solidarité qui l’a poussée à mettre en place un numéro d’appel spécialement dédié à l’Aquarius. Plus de 800 propositions d’hébergement sont arrivées par ce canal et 1 600 par e-mail. Les dirigeants politiques locaux et nationaux ont, quant à eux, renoncé à se rendre sur place lors du débarquement. « Ce qui est important, ce sont les personnes », a déclaré le président régional valencien, Ximo Puig, qui a demandé de la « sobriété » aux politiques et aux médias.
Du côté français, une mission d’instruction sur place de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) devrait concrétiser les offres d’assistance d’Emmanuel Macron visant à « traiter les situations le plus efficacement possible ».
Raphaëlle Rérolle et Sandrine Morel (Madrid, correspondance)
* LE MONDE | 15.06.2018 à 21h06 • Mis à jour le 17.06.2018 à 15h32 :
https://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2018/06/15/migrants-la-ville-de-valence-se-prepare-a-accueillir-dans-les-prochains-jours-l-aquarius_5316009_3214.html