Des membres des Patriot Prayer manifestent à Portland le 4 août. Steve DYKES / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
L’une des villes les plus progressistes des États-Unis a de nouveau été le théâtre de violences samedi 4 août, à l’occasion d’une manifestation organisée par un groupe local d’extrême droite, Patriot Prayer. La police a chargé des contre-manifestants de gauche, faisant usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène, rapporte The Guardian, qui a mis en ligne la vidéo ci-dessous. Plusieurs personnes auraient été blessées.
Des heurts avaient notamment éclaté le 30 juin, lorsqu’un précédent rassemblement de Patriot Prayer avait donné lieu à des affrontements musclés entre les partisans de l’extrême droite et les contre-manifestants.
Samedi, plus de 400 personnes auraient participé à la manifestation des Patriot Prayer, l’une des plus importantes à ce jour, selon The Guardian. Les contre-manifestants, de leur côté, étaient environ un millier, dont un large groupe de militants antifascistes portant la tenue des “black blocs”, précise le quotidien britannique. Des centaines de policiers avaient été envoyés pour tenir à distance les deux camps. Le journal local The Oreganian souligne qu’il n’y a pas eu de heurts comparables à ceux du 30 juin entre les deux groupes de manifestants.
L’action des forces de l’ordre a été néanmoins critiquée, et la chef de la police de Portland a demandé une enquête indépendante sur les événements, rapporte l’agence Associated Press, reprise par le Los Angeles Times. Si les policiers affirment que des manifestants ont lancé des projectiles dans leur direction, cette version des faits est contestée, indique The Guardian.
The New York Times se demande pourquoi cette ville, connue comme un bastion de la gauche, est le théâtre, apparemment improbable, de tels affrontements partisans. D’après le journal, l’identité politique de Portland est plus complexe qu’on ne le croit. “Le profond contraste entre ce qu’était la ville à ses débuts et ce qu’elle est devenue – entre une capitale territoriale ouvertement raciste auXIXe siècle et l’une des villes les plus progressistes du pays – n’a jamais été tout à fait résolu”, écrit le journal. Qui note également que Portland reste “l’une des grandes villes les plus blanches des États-Unis”.
Gabriel Hassan
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