Le 13 décembre dernier, le gouvernement d’Oscar Temaru a été renversé suite au changement de camp de quelques élus de la colonie. Chirac et son complice local, Gaston Flosse, n’ont eu de cesse, depuis 2004, de déstabiliser le gouvernement d’alliance indépendantistes-autonomistes issu des urnes. Flosse, grillé par les multiples procédures judiciaires ouvertes à son encontre, n’a pas brigué la présidence, c’est donc le maire de Bora-Bora, Gaston Tong Sang, qui a été élu à ce poste. Il a nommé un gouvernement composé de fidèles de Flosse, et de transfuges autonomistes du camp Temaru à la vice-présidence et au ministère des Postes et de la Perliculture.
Les gouvernements de Chirac ont usé de tous les moyens pour paralyser le pays et de tout leur savoir-faire pour retourner quelques élus. Le nombre d’élus de chaque camp étant à égalité, les non-inscrits font les majorités.
Reste que le gouvernement Temaru a déçu, tant le changement annoncé a peiné à se mettre en place ; les décisions ont continué à être prises en petit comité, sans mobilisation de la population, des dépenses somptuaires ont été faites, les prébendes n’ont pas disparu. Contrairement à ce qui s’est passé deux ans auparavant, il n’y a pas eu de réactions populaires face au renversement d’alliance. Temaru appelle à la mobilisation électorale pour Ségolène Royal, espérant sans doute un retour d’ascenseur en cas de victoire, il fait l’impasse sur la politique socialiste qui n’a jamais rien fait pour l’indépendance des colonies françaises.