Confronté depuis la fin de l’année 2017 à des mouvements sociaux, Michael O’Leary, patron de la compagnie aérienne à prix cassés Ryanair, avait cet été menacé les grévistes d’accélérer la délocalisation de leurs emplois vers la Pologne. À la différence de leurs collègues allemands, belges, espagnols, italiens, irlandais, néerlandais et portugais, les salariés polonais du transporteur européen semblaient en effet se tenir à l’écart de la vague de contestation.
Ce n’est désormais plus le cas, puisque le 12 septembre ils sont enfin parvenus à faire enregistrer leur syndicat. “Après six mois d’efforts”, relève le quotidien de Varsovie Gazeta Wyborcza. “La raison [de cette longue attente] est prosaïque : jusque-là, Michael O’Leary refusait la création de syndicats dans l’entreprise.” Sur le plan juridique, la syndicalisation du personnel polonais était aussi compliquée, selon un collaborateur, par le fait que “seuls 10 % des hôtesses et stewards ont un contrat de travail, les autres étant autoentrepreneurs”.
D’ailleurs, un autre salarié interrogé par le journal souligne que “les revendications de notre syndicat ne sont pas les mêmes que celles des équipages d’Europe de l’ouest, car les règles d’embauche sont différentes. Nous voulons avant tout des augmentations de salaire. En moyenne, une hôtesse polonaise est payée 30 % de moins que, par exemple, sa collègue espagnole”. Pour l’heure, le nouveau syndicat ne prévoit donc pas de participer à la grande grève européenne du 28 septembre.
GAZETA WYBORCZA
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