Les premières annonces du ministère concernant la carte scolaire illustrent bien ce qu’est la politique de la droite : s’attaquer au service public et réaliser le plus possible d’économies. En effet, 5 000 suppressions de postes dans les collèges et lycées viennent d’être annoncées, notamment dans des académies comme Lille, Versailles ou Créteil, qui comptent de nombreuses zones d’éducation prioritaire. Dans les écoles, malgré une augmentation des effectifs de 24 000 élèves, on ne crée que 500 postes, soit un pour 48 enfants ! La casse du service public continue.
Cela doit susciter une vive réaction du milieu enseignant, déjà très mécontent de la situation et des attaques répétées du ministre, Gilles de Robien, un « Allègre » de droite. La grève du 18 décembre contre la remise en cause des décrets de 1950 et l’évolution vers la bivalence a été un succès (55 % de grévistes, et même le ministère en reconnaît 35 %, soit le double de la grève de septembre). Le mécontentement ne cherche donc qu’à s’exprimer.
Le 20 janvier, la FSU organise une manifestation nationale, qui peut être un moment de mobilisation, mais ne saurait suffire à faire céder ce gouvernement. Les personnels de l’Éducation se saisiront de cette proposition, même si beaucoup la jugent insuffisante. Il semble qu’une journée de grève pourrait être organisée en février, mais c’est évidemment trop tardif, d’autant que la première zone va être en vacances dès le 10 février.
Les secteurs les plus attaqués, notamment par les mesures de carte scolaire, n’attendront peut-être pas pour agir (des collèges de Seine-Saint-Denis se mettent en grève reconductible dès le 18 janvier). Ils pourraient ainsi entamer un vaste mouvement, celui dont le service public d’éducation a plus que jamais besoin pour dire « non » à la politique de la droite et rappeler à la gauche qu’elle n’acceptera pas de nouveaux abandons. C’est le moment.