Malgré l’appel urgent de sa famille, de ses amis et d’un large soutien international, Baba Jan n’a pas été transféré dans un hôpital bien équipé à Islamabad pour un examen approfondi de son état de santé, alors qu’il ressentait de vives douleurs à la poitrine.
Il est actuellement à la prison de Gahcooch (territoire du Gilgit-Baltistan), où il avait déjà incarcéré pour purger sa condamnation à perpétuité. Les installations ici sont meilleures que dans la ville de Gilgit.
Baba Jan a toujours des douleurs poitrinaires ; il se sent cependant mieux, prenant régulièrement des médicaments. Il n’a pas complètement récupéré, mais n’est plus dans le même état critique qu’auparavant.
Sur la question de la requête légale en révision de son cas.
Baba Jan a été injustement condamnée à deux peines d’emprisonnement de fait à perpétuité par un tribunal antiterroriste et maintenue en prison pour des accusations forgées de toutes pièces.
Il a présenté une requête en révision judiciaire, qui ne pourra être entendue que lorsque trois juges seront nommés à la Cour suprême du Gilgit-Baltistan. À l’heure actuelle, un seul juge est présent, les deux autres sont maintenant à la retraite et il n’y a pas encore de remplaçant.
Baba Jan, ainsi que d’autres prisoners politiques, pourraient être libérés plus rapidement s’ils acceptaient de reconnaître leur culpabilité. Ils refusent de céder à ce chantage.
Baba Jan remercie à nouveau tous celles et ceux qui font campagne pour sa libération et pour son droit à un traitement médical approprié.
La campagne de solidarité internationale se poursuit.
Pierre Rousset
Message de Baba Jan
Je voudrais remercier toutes les personnes qui ont signé la pétition en ma faveur ou qui ont participé à une manifestation pour ma libération. Je suis encouragé par le courage avec lequel une nouvelle génération de dirigeant.es et de militant.es se bat [au Gilgit-Baltistan et au Pakistan] sur le terrain, en défense de leurs communautés populaires. Je vous demande de rester ferme, dévouée à la communauté et malgré toutes les provocations, de rester civile et non violent.
Les prisonniers politiques et moi-même pourrions bénéficier d’une libération anticipée si nous admettions notre culpabilité. Cependant, nous avons refusé cette offre. Au lieu de cela, nous comptons sur votre soutien et celui des communautés. Nous devons toutes et tous nous unir pour lutter pour la libération des prisonniers politiques au Gilgit-Baltistan, au Pakistan et dans le monde entier. Les leader.es des communautés et les militant.es politiques ne sont pas des criminels et nous devons travailler collectivement pour faire en sorte qu’aucun État, aucun pouvoir ne les détienne en prison.
Je reste solidaire de ceux qui luttent pour leurs droits partout dans le monde.
Baba Jan