Une explosion massive dans une usine chimique en Chine a fait au moins 47 morts et 90 blessés graves, jeudi 21 mars, alors que les secours continuent de fouiller les décombres à la recherche de survivants. L’explosion, qui a eu lieu à 14 h 50, a soufflé de nombreux bâtiments autour du site, dans un parc industriel spécialisé dans la chimie à Yangcheng, à 300 kilomètres au nord de Shanghai. Une partie des victimes étaient des ouvriers ; ils ont été tués par l’effondrement de leur usine.
L’explosion a fait suite à un incendie dans l’usine. Les cuves qui ont explosé contenaient du benzène, un liquide hautement inflammable. Des centaines de secouristes ont été envoyés sur place, 3 000 personnes ont été évacuées, et 600 personnes sont soignées pour des blessures liées à l’accident, ont indiqué les autorités locales vendredi matin. Beaucoup d’habitants ont été blessés par des éclats de verre.
Petit séisme
La puissance de l’explosion est telle qu’elle a provoqué un petit tremblement de terre, de magnitude 2,2 sur l’échelle de Richter, d’après l’administration de sismologie nationale chinoise. De nombreuses images ont été partagées en ligne : des observateurs qui filmaient l’incendie sont surpris tout à coup lorsqu’une immense boule de feu apparaît, suivie quelques secondes plus tard par un bruit assourdissant. Dans certaines vidéos, les témoins eux-mêmes sont soufflés alors que les fenêtres volent en éclat autour d’eux. Les vitres ont été soufflées sur quatre kilomètres autour du site, d’après des reporters de l’Agence France-Presse sur place.
Sur des images filmées au drone au-dessus du site par la télévision nationale chinoise, on peut voir trois gigantesques cuves éventrées, arrosées par une dizaine de lances à incendie des pompiers. L’une d’elles est encore en feu, mais l’incendie a été contrôlé dans la nuit, d’après les autorités. Autour, c’est la désolation : les usines les plus proches ont été presque rasées. Plus loin, les riverains balaient des décombres et du verre brisé. A plus d’un kilomètre du site, la tôle de certaines voitures a été froissée, comme après un accident à pleine vitesse.
Manquements à la sécurité
L’usine de Tianjiayi Chemical produisait des composés chimiques de base, dont l’anisole, hautement inflammable. Plusieurs personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête de police en cours, ont indiqué les autorités.
L’entreprise avait été rappelée à l’ordre en février 2018 pour treize manquements aux règles de sécurité par l’administration d’Etat pour la supervision de la sécurité. Les manquements concernaient l’insuffisance de qualification à la sécurité des cadres de l’usine, l’absence de patrouilles d’inspections, et plusieurs problèmes techniques inquiétants, comme l’absence de certaines valves de sécurité et des fuites nombreuses. Le rapport décrit aussi d’importants problèmes structurels : « Il n’y a pas de dispositif d’urgence d’évacuation des fuites sur le site de chargement et de déchargement du benzène et du méthanol. »
La sécurité des sites industriels en Chine reste largement insuffisante, comme le rappellent les accidents tragiques qui s’y produisent régulièrement. En novembre, une fuite de gaz avait fait 24 morts et 21 blessés à Zhangjiakou, à l’ouest de Pékin [voir ci-dessous.]. Mais les images de l’explosion de Yangcheng rappellent surtout les paysages dévastés à la suite de l’explosion d’un entrepôt de produits chimiques à Tianjin, une ville portuaire située à l’est de Pékin, qui avait fait 165 victimes en 2015 voir ci-dessous.]. A l’époque, l’information sur la pollution de l’air après l’accident avait fait défaut, les dirigeants locaux craignant de provoquer la panique [1]. A Yangcheng cette fois-ci, de nombreux riverains ont fui leur maison par crainte d’être exposés à des produits chimiques.
Simon Leplâtre (Shanghaï, correspondance)
• Le Monde. Publié le 22 mars 2019 à 07h57, mis à jour à 07h57 :
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/03/22/une-explosion-massive-dans-une-usine-chimique-fait-47-morts-en-chine_5439575_3244.html
Explosion mortelle près d’une usine en Chine
Les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer les causes de l’explosion survenue dans la ville de Zhangjiakou, dans le nord du pays.
Au moins 22 personnes ont été tuées et 22 blessées, mercredi 28 novembre, dans une explosion suivie d’un incendie à proximité d’une usine chimique du nord de la Chine, ont annoncé les autorités locales.
L’explosion a impliqué une cinquantaine de poids lourds, détruits par le feu près de l’usine du groupe Hebei Shenghua Chemical dans la commune de Zhangjiakou, à environ 200 km au nord-ouest de Pékin, ont précisé les services de communication de la ville sur le réseau social Weibo.
Les blessés ont été conduits à l’hôpital après la déflagration qui s’est produite à 0 h 41 heure locale, selon le communiqué, qui ne précise pas les causes de l’explosion.
Des photos diffusées par la télévision publique CGTN sur son compte Twitter montrent des carcasses de poids lourds carbonisés et des pompiers en action le long d’une route. « Des travaux de recherche et de secours ainsi qu’une enquête sur les causes de l’accident sont en cours », selon les autorités.
Incidents à répétition
La grande ville de Zhangjiakou, très étendue, est l’un des principaux sites retenus pour les épreuves des Jeux olympiques d’hiver prévus à Pékin en 2022.
La Chine a été le théâtre de plusieurs accidents industriels ces dernières années. En juillet, une explosion dans une usine chimique avait fait 19 morts et 12 blessés dans la province du Sichuan (sud-ouest).
En 2015, une énorme explosion dans un entrepôt de produits chimiques avait fait 165 morts dans la ville portuaire de Tianjin (nord), générant une polémique autour des causes de la catastrophe et de son impact écologique.
L’ancien maire de la ville, qui avait dirigé le comité chargé de gérer la catastrophe, a été condamné en 2017 à douze ans de prison pour corruption.
Le Monde avec AFP et Reuters
• Le Monde. Publié le 28 novembre 2018 à 03h02 - Mis à jour le 28 novembre 2018 à 04h05 :
https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/11/28/explosion-mortelle-pres-d-une-usine-en-chine_5389546_3244.html
Tianjin : plus de 100 morts, des habitants évacués par crainte d’une pollution chimique
Le dernier bilan fait état de 112 morts. Les autorités chinoises ne savent pas encore avec exactitude ce que contenait l’entrepôt sinistré.
Les habitants de la zone proche du site des explosions qui ont secoué mercredi le port de Tianjin, dans le nord-est de la Chine, étaient en cours d’évacuation samedi 15 août, par crainte d’une contamination par des composants chimiques toxiques, a annoncé l’agence de presse officielle Chine nouvelle. Le dernier bilan officiel fait état de 112 morts. Vingt et un pompiers figurent parmi les victimes et d’autres sont portés disparus, ce qui fait de l’événement la catastrophe la plus meurtrière en Chine pour les soldats du feu depuis soixante ans.
De nouvelles déflagrations ont retenti dans la matinée sur la zone portuaire touchée, projetant dans les airs une épaisse colonne de fumée noire, tandis que les autorités tentent toujours de maîtriser les incendies provoqués par les explosions de mercredi. Et, selon Beijing News, des policiers armés ont commencé à évacuer la population dans un rayon de trois kilomètres autour du site à la suite de la découverte de cyanure de sodium, un produit chimique qui peut être mortel.
Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), les cyanures de sodium et de potassium ne sont pas inflammables ni combustibles. Toutefois, en présence d’acides et de produits à réaction acide, ils s’hydrolysent en libérant du cyanure d’hydrogène, gaz très inflammable et toxique. Lorsque ces produits sont impliqués dans un incendie, ils peuvent se décomposer à la chaleur, libérant du cyanure d’hydrogène et des oxydes d’azote.
Des pompiers chinois à Tianjin, sur le site des explosions qui ont secoué la ville le 12 août au soir.
Substances chimiques dangereuses
Environ 6 300 personnes ont été évacuées depuis mercredi, a précisé Chine nouvelle.
Aucune explication officielle n’a été fournie sur les causes des déflagrations. Si l’entreprise Tianjin Dongjiang Port Ruihai International Logistics, propriétaire de l’entrepôt, n’est pas en mesure de préciser la nature des produits qui y étaient en transit, les médias officiels ont confirmé que des substances chimiques dangereuses y étaient bel et bien présentes.
Selon la police de Tianjin, l’entrepôt contenait principalement du nitrate d’ammonium, du nitrate de potassium et du carbure de calcium au moment des explosions. Des experts chimistes ont expliqué que le carbure de calcium pouvait, au contact de l’eau, former de l’acétylène, un gaz hautement explosif.
Or les premières équipes de pompiers, arrivées sur les lieux avant les explosions pour éteindre un incendie, auraient arrosé longuement des stocks de substances chimiques dangereuses, ignorant que celles-ci pouvaient détoner au contact de l’eau.
Experts en armes bactériologiques
Une équipe de plus de 200 militaires spécialistes des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques est arrivée pour mener des opérations de nettoiement, selon Chine nouvelle.
La catastrophe a rappelé le piètre bilan de la deuxième économie mondiale en termes de sécurité industrielle, les réglementations étant souvent ignorées pour des raisons de rentabilité et leur mise en œuvre contrôlée de façon laxiste.
En juillet, 15 personnes avaient été tuées et plus de 10 autres blessées dans l’explosion d’un site illégal de stockage d’explosifs pour feux d’artifice dans la province du Hebei, dans le nord-est de la Chine. En août 2014, 146 personnes, selon le bilan officiel, avaient trouvé la mort dans l’explosion d’une usine de pièces automobiles à Kunshan, près de Shanghaï.
Le Monde avec AFP
• Le Monde. Publié le 15 août 2015 à 08h27 - Mis à jour le 16 août 2015 à 05h46 :
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/08/15/tianjin-le-bilan-s-alourdit-a-85-morts-crainte-d-un-rejet-de-produits-toxiques_4725792_3216.html