LIBERATION.FR : jeudi 25 janvier 2007
Par Stéphanie BRAQUEHAIS
Le changement passe aussi par la fête ! Etes-vous prêts à faire la fête et prouver qu’un autre monde est possible ? » Hurlements, applaudissements de la foule réunie dans le stade Uhuru près du centre-ville pour la clôture du forum. La musique, des concerts, rien de tel pour galvaniser des troupes après quatre jours de débats et de propositions au Forum social mondial de Nairobi, qui a réuni environ 50 000 participants. Le comité d’organisation a regretté les couacs, tout en affirmant une « mobilisation sans précédent ».
Les couacs ? Des habitants de bidonvilles qui dénoncent un forum excluant les pauvres, des billets d’entrée au prix élevé, ou encore des discussions qui se tenaient à quinze kilomètres du centre-ville rendant le transport hors de prix pour les kényans. Du coup, certaines associations ont organisé un contre-forum dans le centre-ville pendant plusieurs jours. Et mercredi, lors de la dernière journée, des jeunes ont investi le lieu de restauration du stade Daniel Arap Moi, qui a dû fermer à la mi-journée. Des jeunes qui ont été pistés toute l’après-midi par les forces de police.
Les militaires entraient parfois dans les ateliers pour chercher les trouble-fête. Des incursions qui ont provoqué un certain malaise parmi les participants, certains se levant de leur siège pour aller discuter avec la sécurité et l’engager à être plus conciliante. « Nous assistons à une régression », estime un Haïtien qui fréquente les forums sociaux depuis sept ans. « On a vu des affiches d’une société de téléphonie mobile, sponsor du forum, partout dans le stade, des agences de sécurité recrutées spécialement pour l’événement, tout cela fait un peu mauvais genre. »
Le comité d’organisation a tenu à mettre en avant les réussites de ce forum. A savoir, la mobilisation sans précédent de la société civile africaine et, pour la première fois, une journée consacrée spécialement aux « propositions concrètes ». Cent-vingt propositions concernant 21 sujets ont été retenues. Parmi elles, un audit citoyen sur les institutions financières internationales, un réseau afro-européen pour les migrants, ou la création d’un fonds populaire international sur l’habitat et le foncier pour lutter contre l’habitat précaire et insalubre. Des journées d’action ont été programmées. Une campagne doit avoir lieu du 14 au 21 octobre pour réclamer l’annulation de la dette, et le même mois est prévue une campagne de lutte contre les expulsions des immigrés clandestins.
Demain vendredi et jusqu’à samedi, le conseil international, sorte d’exécutif du FSM qui réunit quelque 140 ONG et réseaux dans le monde, tirera lui aussi son bilan de cette 7e édition. En 2008, le Forum se fera sous la forme d’une journée mondiale d’action et de mobilisation. En 2009, il reprendra sa forme traditionnelle
« On sait que la France peut nous aider, mais nous aider autrement »
Solange Konée, Ivoirienne aux engagements multiples évoque l’appel lancé aux candidats à la présidentielle française.
Par Stéphanie Braquehais
LIBERATION.FR : mercredi 24 janvier 2007
Elle a de multiples de casquettes : responsable d’une plate-forme d’ON pour l’annulation de la dette des pays en développement, présidente de l marche mondiale des femmes, membre du comité d’organisation du foru social dans son pays. Solange Koné, ivoirienne, la quarantaine, visage fin, l ton assuré d’une femme rompue aux joutes verbales, évoque cet appe lancé aux candidats à la présidentielle en France. Cette lettre qui circul pour le moment parmi plusieurs ONG africaines, à l’initiative notamment d Comité catholique contre la faim et pour le développement CCFD) et qui devrait être rendue publique dans quinze jours. Enième dénonciation de la Françafrique ? « Il ne s’agit pas de se lever un beau matin et de se pointer à l’ambassade de France pour dire : “Partez.” » Les extrémistes, elle les connaît bien et ne veut pas être assimilés à eux. « Mon pays a sombré dans la guerre civile et j’étais bien contente quand les forces françaises sont intervenues ! On m’a menacée de mort en Côte d’Ivoire. J’ai été traitée de pro-rebelle ou pro-française. »
Solange veut s’adresser aux candidats à la présidentielle. « Quand Sarkozy est venu au Mali ou Ségolène au Sénégal, ils n’ont fait que parler de l’immigration, mais ils ne s’intéressent pas au vrais problèmes économiques et sociaux du continent. Ils n’ont pas d’égard pour la population ! Avant la guerre, les gens de mon pays restaient, maintenant, cela me fait mal d’apprendre qu’ils meurent par dizaine dans l’océan ! »
Sentiment que la nouvelle génération politique française abandonne l’Afrique ? Qu’entend-elle par un véritable partenariat ? « Quand Chirac a proposé de taxer les billets d’avions pour aider les pays du sud, c’est ce genre d’idées qu’il faut développer. Nous ne disons pas que nous voulons rester en dehors de la diplomatie internationale. On sait que la France reste influente et qu’elle peut nous aider, mais nous aider autrement. »
Solange Koné voudrait comprendre ce qu’est devenue la politique française en Afrique. Un message brouillé par des soutiens encore récents à des « dictateurs » comme elle les appelle. « Pendant dix ans, le Togo a subi un embargo, parce qu’on disait que son président, Gnassinbé Eyadéma était un tortionnaire et qu’il ne respectait pas les règles de la démocratie, et qu’est-ce qu’on fait ? On adoube ensuite son fils pour reprendre sa succession ! » Que la lettre parvienne ou non aux candidats, la verve de Solange exprime, en tous les cas, une vraie interrogation des pays africains francophones, plusieurs fois abordée pendant le forum social à Nairobi, au sujet de l’avenir des liens entre la France et l’Afrique.
Fronde des exclus du Forum social mondial
Mardi, plusieurs Africains ont pris la parole pour dénoncer un Forum « qui excluent les pauvres ». Ils dénoncent notamment le coût du billet d’entrée, trop cher pour les Africains.
Par Stéphanie BRAQUEHAIS
LIBERATION.FR : mardi 23 janvier 2007
Envoyée spéciale à Nairobi
Visage de Bob Marley griffé sur le t-shirt noir et dreadlocks retenus par un élastique, Francis Okelo interpelle deux membres de l’organisation kenyan du forum social sous les applaudissements d’une centaine de jeunes, qui comme lui, sont venus des bidonvilles de Nairobi. Pour dénoncer un forum sur l’égalité qui exclut les pauvres ». Assis sur les gradins au deuxième étage du stade Daniel Arap Moi, ils crient, s’échauffent face aux micros et aux caméras des journalistes, entonnent des chansons de leur quartier, tandis que Onyango Oloo, un des principaux responsables du forum social kenyan, tente de les apaiser. En vain.
« Je vis à Korogocho (bidonville au nord de Nairobi, ndlr) ! s’exclame l’un d’eux. Je suis orphelin, mes frères travaillent dans le bâtiment ou sont au chômage. Je ne fais pas d’études. Pour payer l’entrée du forum à 50 shillings (0,5 euro), je dois renoncer à manger pour toute la journée ! Pour venir ici, il faudrait encore que je paie le matatu (transport public) à cent ou cent cinquante shillings ! Vous voulez qu’un autre monde soit possible, mais vous excluez ceux qui ont commis l’erreur d’être pauvres ! » Dans un brouhaha, où il est parfois difficile de distinguer les vraies revendications de la hargne de ces jeunes, les organisateurs répliquent : « Le fonds de solidarité du forum a aidé financièrement 7000 personnes à participer au forum. »
Les acclamations reprennent de plus belle : « Les habitants des bidonvilles ont candidaté pour être des volontaires dans le forum, s’enflamme Francis Okelo. Mais, il fallait s’inscrire sur Internet. Vous croyez qu’on a les shillings pour aller au cybercafé ? Alors on a rempli des papiers et on les a envoyés par la poste, mais personne d’entre nous n’a été retenu. »
Samedi, déjà, une autre association kenyane a mis en place un « contre-forum » en centre-ville, pour toutes les personnes démunies, qui n’auraient pas les moyens de payer le transport et l’entrée du forum « officiel », à 10 kilomètres du centre-ville. Autant d’initiatives qui selon, Toufik Ben Abdalla, secrétaire du forum social africain, sont « instrumentalisées par des groupes européens qui veulent avoir la faveur des médias ». Aujourd’hui, de nouvelles actions sont prévus par les exclus d’un forum destinés aux exclus de la mondialisation.
Juliet, ou la double peine lesbienne
En marge du Forum, se tient une réunion des féministes. Cette Ougandaise raconte sa condition de femme et d’homosexuelle, ses amis perdus, ses errances d’un pays à l’autre.
Par Stéphanie BRAQUEHAIS
LIBERATION.FR : mardi 23 janvier 2007
Envoyée spéciale à Nairobi
Cheveux rasés, corps filiforme, elles sont cinq, attablées un peu à l’écar de la réunion des féministes dans un hall d’hôtel de Nairobi, en marge d Forum. Elles sont là pour faire entendre une voix différente, celle de femmes qui aiment les femmes.
Son combat pour faire reconnaître le droit des gays et lesbiennes en Afrique a conduit Juliet Victor Mukasa, présidente en Ouganda de l’organisation LGBT (Lesbian Gay Bisexual Transgender Right Defense), à fuir la répression des autorités de son pays. « En Afrique, être homosexuel est un véritable cauchemar. Quand j’ai eu 12 ans, je ne voulais pas m’avouer que j’étais attirée par ma meilleure amie à l’école. Quand je lui ai avoué, elle n’a plus jamais voulu me revoir. Ma mère, très catholique, m’a suppliée de prier le Christ pour que le vice me quitte. Pendant dix ans, j’ai cru que le démon s’était emparé de moi, je n’avais jamais lu cela dans les livres de biologie, je suis allée voir des prêtres, des exorcistes. Je n’avais pas d’amis et toute ma famille m’a rejetée. »
A 26 ans, elle a décidé d’assumer ses goûts sexuels. Elle s’est « adressée à Dieu en direct », comme elle dit, pour l’informer qu’elle avait décidé de vivre telle qu’elle était. A 31 ans, Juliet n’a pas de travail, pas de maison. En souriant, elle désigne son t-shirt moulant recouvert par une immense chemise à carreaux et son jean large élimé. « J’ai fait des études dans la banque. Mais si je suis forcée de porter des vêtements différents, un tailleur, je perds mon identité. » Elle court de refuge en refuge, au Kenya et en Afrique du Sud. Les amis qui acceptent sa différence se sont réduits au fil des années.
Elle jette un coup d’œil autour de la table. « Nous sommes lesbiennes, toujours ensemble, et nous n’avons pas beaucoup d’amis hétéro, voire aucun en fait. » Elles ont choisi cette plateforme féministe pour rappeler que la marginalisation des femmes les touche de plein fouet. « Nous demandons à être impliquées dans le mouvement, mais quand cela touche des lesbiennes, alors on pense que c’est notre faute. Pourtant, nous sommes aussi victimes de viols. Ces hommes qui veulent remettre les lesbiennes dans le droit chemin… On appelle ça “corrective rapes” en anglais (viols punitifs). Il y a quelques années, ces femmes militantes nous regardaient de travers, refusaient de nous serrer la main. Maintenant, certaines viennent me voir pour me remercier. »
« Monsanto est le symbole de la destruction de l’agriculture »
Vandana Shiva, fondatrice d’une association de défense de la biodiversité, dénonce les multinationales qui mettent sous tutelle agricole les paysans du tiers-monde.
Par Stéphanie BRAQUEHAIS
LIBERATION.FR : lundi 22 janvier 2007
Fondatrice de l’association Navdanya, pour la conservation de la biodiversité et la protection des droits des fermiers, Vandana Shiva, physicienne et écologiste indienne, prix Nobel alternatif en 1993, dirige la Fondation de recherche pour la science, les technologies et les ressources naturelles.
Qui accusez-vous lorsque vous dénoncez l’expansion des sociétés multinationales en Afrique et ailleurs ?
Une société comme Monsanto – qui signe des contrats avec les paysans et leur impose d’acheter des semences génétiquement modifiées néfastes à l’environnement et aux pratiques agricoles – pour moi, ce sont des génocidaires. Monsanto, qui fabriquait des gaz mortels pendant la guerre du Vietnam, s’est reconvertie dans l’agrochimie, mais il ne faut pas s’y tromper. Ils sont le symbole de la destruction de l’agriculture et de l’imposition d’une monoculture, avec le soutien de fondations telles que Bill Gates ou Rockfeller, pourtant censés aider au développement. Ce qui les intéresse, c’est uniquement de créer un marché de semences et de rendre les paysans totalement dépendants de leurs produits. Du coup, les paysans ne peuvent pas faire de stock, en réutilisant ces semences l’année suivante, ils sont contraints d’acheter des fertilisants. Et de s’endetter.
Quelles sont les conséquences ?
La biodiversité et l’écosystème du continent africain sont en train d’être détruits. Pendant la colonisation, l’Afrique a dû se plier aux exigences des pays européens, qui ont contraint les paysans à cultiver le coton en masse par exemple et abandonner les cultures vivrières. Aujourd’hui, c’est le modèle de la révolution verte qui prévaut. Au Penjab, région du nord ouest de l’Inde, 150 000 paysans se sont suicidés en l’espace de 10 ans, parce que leur champ ne valait plus rien et qu’ils n’avaient plus de quoi vivre, après avoir abandonné leur culture de subsistance qui au moins les rendait autosuffisants et les nourrissait ! Lorsqu’on dit qu’au Soudan, les chrétiens se battent contre les Musulmans, c’est une vision extrêmement réductrice qui ne prend pas en compte la lutte pour les ressources et la terre. Quand vous n’avez plus de terres, ni de quoi vivre, c’est alors que germent les idées extrémistes et les guerres civiles.
Quelles sont les solutions pour les paysans africains que vous êtes venue mobiliser ici au forum social de Nairobi ?
Les paysans doivent s’organiser entre eux, en banques agricoles, mobiliser les populations locales pour ne plus acheter ces semences génétiquement modifiées. Il y a des initiatives en Afrique, en Ethiopie par exemple, où les femmes se sont regroupées pour défendre leur terre. Les femmes sont l’avenir de l’agriculture, ce sont elles qui font vivre les familles depuis toujours.
Le FSM, ou comment faire le lien entre le Nord et le Sud
Lancement coloré pour le Forum social mondial à Nairobi • Avec la volonté de « donner la voix au sans voix »
Par Stéphanie BRAQUEHAIS
LIBERATION.FR : dimanche 21 janvier 2007
Nairobi, de notre correspondante
Des franciscains balancent leur drapeau sur un rythme endiablé. Un groupe d’Américains invitent des Brésiliens à danser, tandis que des anciens Mau Mau, mouvement de libération sous la colonisation anglaise au Kenya rappellent à la tribune que les peuples continuent à être opprimés partout dans le monde.
Quelques milliers de militants altermondialistes ont assistés au lancement du forum social mondial de Nairobi, dans le parc Uhuru, au centre ville où plusieurs concerts se sont succédés. Le matin, une marche de 6 kilomètres partant de l’un des plus grands bidonvilles de Nairobi, Kibera, a rassemblé des habitants issus des slums ou des enfants des rues.
« Donnons la voix aux sans voix », pouvait-on lire sur certains drapeaux, un appel qui fait grincer les dents certains militants africains, qui reprochent le coût trop élevé de la participation au forum.
Les débats de fonds se déroulent à une vingtaine de kilomètres du centre-ville, au stade Daniel Arap Moi. « Qui va payer 7 euros pour un taxi alors que la moitié de la population du pays vit avec moins d’un dollar par jour ? », interroge Tfosa Wangui Mbatia, d’une association kenyane.
Le premier président de la Zambie indépendante, Kenneth Kaunda, dans un discours fleuve, a invité le Nord et le Sud à devenir de véritables partenaires. Une allusion à cette défiance des ONG des pays en développement qui estiment que les agendas des organisations internationales, qui récoltent plus facilement ne correspondent pas forcément aux réalités locales. Une douzaine de thématiques vont être débattues retenues, de l’annulation de la dette des pays pauvres, l’accès à la terre, les droits des femmes, au Sida en passant par la jeunesse ou la paix dans le monde.
A certains détracteurs qui critiquent la vacuité de ces discussions sans véritables actions, le comité d’organisation coisit cette fois de consacrer une dernière journée à des « propositions concrètes ». Près de 70 000 participants sont attendus selon le comité d’organisation, soit deux fois moins qu’à Porte Alegre. Mais le défi est suffisant pour une capitale congestionnée par des embouteillages quotidiens, et dont la capacité d’accueil a été largement dépassée, sachant que le budget initial n’a pu être rempli qu’à 60%.
Le Forum social mondial se pose sur le continent africain
Nairobi, envoyés spéciaux
Environ 75000 personnes venues de 140 pays se retrouvent à Nairobi à compter de samedi matin et jusqu’à jeudi • Septième édition d’un rendez-vous altermondialiste qui veut mobiliser la société civile africaine •
Par Stéphanie BRAQUEHAIS et Christian LOSSON
LIBERATION.FR : samedi 20 janvier 2007
Nairobi, envoyés spéciaux
Le Forum social mondial pose enfin son chapiteau sur le continent symbol de la face cachée de la mondialisation : l’Afrique. Un forum global, 7e édition rien que pour ce continent où 50% de la population survit avec moins d’u dollar par jour, contrairement à l’an passé, où le Mali n’avait été qu’une étape d’un rendez-vous altermondialiste qui se voulait polycentrique (ave Caracas et Karachi). Un forum où sont attendus, à partir de demain samed 20, et jusqu’au jeudi 25, autour de 75000 personnes venues de 140 pays
Ce rendez-vous entend marquer d’un virage la mobilisation de la société civile africaine, qui, depuis le premier FSM de Porto Alegre, où seule une délégation de 50 africains avaient fait le déplacement, a multiplié les forums locaux et régionaux. Et tenter d’affirmer son émancipation et son indépendance vis à vis de ces gouvernements et... des ONG des pays du Nord.
Comme d’habitude, ce sera l’occasion dans les ateliers et autres milliers de conférences, de brasser des thèmes de résistance et de propositions tous azimuts, placés sous le signe « luttes du peuple, alternatives du peuple ». Au menu, notamment, des sujets qui font l’actualité sur le continent : lutte contre les pandémies, poids écrasant de la dette fiscale et écologique, souveraineté alimentaire et agriculture familiale, accords commerciaux et rôle des institutions financières internationales, inclusion des femmes, etc.
L’occasion, aussi, au delà des témoignages, de tisser des réseaux, élaborer des plate-formes, monter des campagnes véritablement pan-africaines. On croisera ainsi des Dalits indiens, des cotonniers burkinabè, des comités de bidonvilles kenyans ; des précaires français, sans-terre brésiliens ou représentantes de prostituées africaines. Inévitablement, la mise en branle du forum s’est fait à l’arraché.
Jeudi encore, les cabines de traduction (que viendront occuper 400 volontaires) étaient toujours bloquées à la douane. Vendredi, les tentes du stade Arap Moï, creuset du FSM, n’étaient toujours pas montées. Sans parler des problèmes d’électricité, de connection internet et de transport.
Et du prix du ticket d’entrée : 80 dollars pour les journalistes étrangers, 10 dollars pour le camp des jeunes... Le rendez-vous altermondialiste s’ouvrira ce samedi par une marche partant du plus grand bidonville d’Afrique et se cloturera par un marathon qui sillonnera les « slums » (bidonvilles) de la capitale kenyane.