Cher.es membres du Conseil législatif (Legco),
Nous, citoyen.nes soussigné.es et ami.es de Hong Kong, en appelons à vous, législateurs/trices dûment élu.es, pour déposer et soutenir la résolution suivante avec effet immédiat :
Une amnistie (c’est-à-dire l’abandon de poursuite légale) doit être garantie à tout étudiant.e ou autre manifestant.e qui a été impliqué.e dans l’assaut du bâtiment du Legco, le 1er juillet 2019, et qui reconnaîtra volontairement sa participation à cet événement au cours du mois qui suivra l’entrée en vigueur de cette loi.
En signant cette pétition, nous tenons à réaffirmer notre attachement à l’État de droit à Hong Kong ainsi qu’à votre rôle, en tant que membres du Legco, dans l’élaboration des lois de la Région administrative spéciale (RAS).
Nous ne remettons en cause ni le droit de la police de poursuivre celles et ceux qui enfreignent la loi, ni celui des tribunaux de déterminer, le cas échéant, la culpabilité des contrevenant.s et les peines infligées.
Nous condamnons, par ailleurs, les actes de celles et ceux qui ont pris d’assaut le siège du Legco, le 1er juillet : ce sont des actes illégaux et profondément regrettables.
Dans le même temps, nous considérons que les manifestant.es en question n’ont pas agi comme des criminel.les sans foi ni loi, et qu’ils/elles ne doivent pas être étiqueté.es comme des personnes recherchant un avantage personnel au détriment d’autrui.
Beaucoup de soussigné.es, au contraire, considèrent les auteurs/trices de ces actes délictueux comme leurs enfants, leurs étudiant.es ou leurs ami.es. Bien plus, nombre d’entre eux/elles sont potentiellement les futur.es dirigeant.es de Hong Kong.
La colère qu’ils/elles ont exprimée lors de la dégradation du siège du Legco était l’expression de la profonde frustration ressentie par la majorité des Hongkongais.es.
Celle-ci résulte du fait que vous, membres du Legco, vous n’avez pas su défendre les intérêts fondamentaux de Hong Kong au cours des dernières années. Vous avez au contraire cherché à promouvoir vos propres projets politiques, qu’ils se réclament ou non de la démocratie.
En signant cette pétition, nous ne soutenons aucune de ces deux idéologies politiques.
Et nous vous exhortons, en tant que membres du corps législatif, à écouter avec plus d’empathie la voix de la population, y compris celle des millions de personnes qui ont manifesté récemment ; mais aussi la voix de ceux qui ont enfreint la loi pour attirer votre attention et vous inciter faire mieux votre travail.
De plus, nous vous exhortons à reconnaître qu’en laissant le siège du Legco non protégé face à des intrus, la police a fait le choix de ne pas respecter son serment, qui est de protéger les biens publics - même si cela a certainement évité un affrontement direct qui aurait conduit à de nouveaux actes de violence et ouvert la voie à des actes délictueux plus graves.
Mais en se retirant complètement de l’immeuble. Il paraît évident que l’objectif principal de la police était précisément de créer la situation qui a suivi. Le but poursuivi étant de dissuader l’opinion publique de soutenir les récents soulèvements des étudiant.es.
Les soussigné.es, déclarent ne pas être dupes de ce stratagème : pour nous les étudiant.es exprimaient le très large mécontentement de la population envers le Legco.
Enfin, nous souhaitons que votre réaction face aux récents événements, (en particulier ceux du 12 juin et du 1er juillet 2019) s’inspire de la position de la Commission Vérité et Réconciliation d’Afrique du Sud (voir http://www.justice.gov.za/trc/ pour plus de détails).
En accordant votre pardon aux auteurs/trices des infractions graves commises contre votre bâtiment, vous reconnaîtriez qu’il s’agit d’une situation complexe dans laquelle de nombreuses parties partagent la responsabilité de ce qui s’est passé.
Une telle approche courageuse des problèmes politiques démontrerait non seulement à la population de Hong Kong, mais aussi au monde entier, que vous disposez de l’intégrité nécessaire qu’exige la position de législateur/trice.
Les ami.es d’un Hong Kong uni