La police de Hong Kong a eu recours aux gaz lacrymogènes samedi 24 pour disperser des manifestants qui lançaient divers projectiles dans le cadre d’une nouvelle journée d’action contre les autorités du territoire semi-autonome chinois.
Quatre stations de métro avaient été fermées autour de Kwun Tong, une zone à forte densité de population située dans l’est de la péninsule de Kowloon, mais cela n’a pas dissuadé plusieurs milliers de personnes de descendre dans la rue.
La police a utilisé les gaz lacrymogènes face à des manifestants qui lançaient des cocktails Molotov et des briques tandis que d’autres démontaient des lampadaires équipés de caméras de surveillance. D’autres encore avaient érigé des barrages routiers avec des échafaudages en bambou.
Il n’y a pas eu de blessés.
La dernière utilisation des gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre remonte à une dizaine de jours.
Les manifestations à Hong Kong, qui visent à défendre les libertés dans l’ex-colonie britannique durent depuis près de trois mois.
« Donnez-moi la démocratie ou donnez-moi la mort », pouvait-on lire peint à la bombe sur un mur.
Cette inscription illustre l’élargissement des revendications des manifestants. Au début du mouvement, ils demandaient seulement le retrait d’un projet de loi qui aurait permis des extraditions vers la Chine.
Ils dénoncent désormais l’affaiblissement des libertés dans le cadre du schéma dérogatoire « un pays, deux systèmes » qui avait été accordé à Hong Kong lors de sa rétrocession à la Chine communiste en 1997.
Dans un communiqué, le gouvernement de Hong Kong explique avoir eu recours aux gaz lacrymogènes après plusieurs avertissements restés sans effet.
L’aéroport ainsi que les routes et les voies ferrées menant à l’aéroport fonctionnaient normalement alors que les autorités craignaient des perturbations de la part des manifestants.
L’aéroport de Hong Kong, l’un des plus fréquentés au monde, avait été contraint de fermer temporairement en début de semaine dernière en raison des heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Un millier de vols avaient été annulés.
Samedi 24, des centaines de personnes brandissant le drapeau de Hong Kong ont pris part à une manifestation pour dénoncer les « fausses informations » devant le siège de la radio-télévision publique, la RTHK.
Par ailleurs, un membre chinois du personnel du consulat britannique à Hong Kong, détenu pendant 15 jours en Chine pour avoir enfreint les règles de la sécurité publique, a été libéré samedi.
Près de trois mois après le début des manifestations antigouvernementales, rien ne laisse présager une fin du mouvement. Vendredi 23 soir, des milliers de manifestants ont formé une chaîne humaine.
Les organisateurs prévoient de nombreuses manifestations au cours des prochaines semaines, notamment une grande marche, une grève générale et des boycotts de cours dans les universités.
Agence Reuters, 24 août