Bure, c’est un petit bout de Meuse pour l’un des plus gros projet industriel européen : enfouir 85000 m3 des pires déchets radioactifs dans 300 kms de galeries, à 500 m sous terre. 130 ans de chantier, garanti sans risque pour 100 000 ans ! Derrière ces chiffres abstraits, des risques réels : explosions, incendies, contaminations, rejets massifs. Depuis 25 ans, pour faire accepter ce projet, État et nucléocrates cherchent à l’imposer en faisant de la population locale leur cobaye et en faisant taire les élu-es à coup de corruption légale d’un milliards d’euros.
Nous, collectif d’associations, de comités de soutien lorrains et d’habitant-es résistant depuis près de 25 ans contre la méga-poubelle nucléaire de Bure, appelons à converger massivement à Nancy, samedi 1er et dimanche 2 juin, toutes celles et ceux qui partout en France et au-delà se sentent touché-e-s et concerné-e-s par la lutte de Bure, toutes celles et ceux qui s’interrogent, veulent comprendre ce qui s’y trame !
Depuis l’été 2017, la carotte s’est transformée en bâton avec une vague de répression et de criminalisation inédite dans l’histoire récente des territoires en lutte – 60 procès, 28 interdictions de territoires, plusieurs peines de prison ferme, des dizaines de mois de sursis, et une instruction pour « association de malfaiteurs » qui empêche 9 personne de se voir. Coûte que coûte, le trou de Cigéo doit se creuser, quitte à y enfouir quelques opposants avec les déchets nucléaires.
Néanmoins, nous nous élevons plus que jamais face à cette hérésie sociale éthique et environnementale. Toutes et tous, nous sommes animé-es par la détermination à enrayer ce sinistre projet et de porter nos voix contre cette machine de destruction. Face à l’omerta et au silence, nos voix crient, murmurent, rient, interpellent, hurlent qu’elles ne se tairont pas. Nous refusons à la fois les nuages radioactifs et ceux des lacrymos.
Nous sommes debout, mais parfois les braises ont besoin d’être ravivées pour retrouver la chaleur d’une force collective : tant mieux, du souffle, nous en avons et vous aussi !
Face à cette vague brutale de répression et de militarisation à Bure, et après l’expulsion du bois Lejuc occupé jusqu’en février 2018, il nous faut trouver de nouvelles prises, faire un pas de côté, chercher des courants ascendants. La lutte de Bure soulève des enjeux régionaux, nationaux, et internationaux. Nous sommes tous concerné-e-s. Pour commencer, nous nous sommes donc laissé-es pousser par le Vent jusqu’à Nancy, encore épargnée aujourd’hui, qui serait aux premières loges des rejets radioactifs : elle se situe dans l’axe des vents dominants, en plein est de Bure, à à peine 50 kms à vol d’oiseau.
Comme la radioactivité, le vent est invisible, inodore. Nous, nous préférons le Vent de Bure d’aujourd’hui à celui qui demain nous irradierait en silence. Lors du week-end, n’hésitons pas à le rendre beau et perceptible : cerfs-volants, ballons et le fruits de nos imaginations réunies représenteront toutes ces forces invisibles.
Partout dans le monde aujourd’hui, des bourrasques soufflent pour tenter de balayer l’oligarchie politico-financière qui s’accroche par tous les moyens à un système qui mène une guerre sans merci au vivant, détruit les vies et détraque le climat au nom du profit. Mais dans un contexte politique toujours plus hostile, la tempête répressive et autoritaire rugit de plus en plus fort.
Derrière cet appel, le besoin de respirer et souffler ensemble, celui de tout un territoire qui se soulève, qui veut faire corps pour s’opposer à Cigéo et à son monde : celui qui le permet, et celui, plus ravagé encore, qu’il laisserait. Pour organiser la transformation de cette société à bout de souffle, nous nous parons de toutes les couleurs du monde.
Faisons souffler un vent contraire et mélangeons nos souffles : samedi 1er au soir rejoignez le banquet et le grand « Bal des Malfaiteur-es » ! Mais attention à ne pas y perdre toutes vos plumes et à garder de l’énergie pour le lendemain : dimanche 2 juin, rassemblons nous massivement pour manifester, répondre à la spirale autoritaire et à l’assurance arrogante de l’industrie nucléaire et montrer que nous sommes encore là, debout !
Le rapport de force est à renouveler sans cesse : dès que notre vent soufflera, Cigéo s’en ira !
CEDRA, EODRA, des comités de soutien lorrains et des électrons libres
Relayez svp cet appel dans vos réseaux !
Affiches, flyers à diffuser très prochainement !
Pour retrouver l’appel, en savoir davantage sur le programme ou encore organisez des bus www.ventdebure.com
Contact : par mail à ventdebure riseup.net, par téléphone au 06 50 69 72 61
• Vent de Bure, 12/06/2019 :
https://ventdebure.com/2019/06/12/vent-de-bure-ce-sera-les-28-et-29-septembre-et-cest-sur/
Organisations, associations et personnalités publiques apportent leur soutien à VDB !
Le 19/09/2019
Nous, organisations, associations, personnalités publiques, appelons à converger massivement à Nancy le week-end des 28 et 29 septembre pour la mobilisation « Vent de Bure » contre le projet Cigeo !
Le projet Cigéo va entrer dans une phase plus opérationnelle…
Depuis 25 ans, l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) souhaite enfouir les déchets radioactifs les plus dangereux dans le sous-sol de Bure, dans la Meuse, au sein de l’installation Cigéo. Celui-ci va bientôt entrer dans une nouvelle phase. Alors que les travaux vont s’accélérer, c’est maintenant ou jamais qu’il faut nous unir pour y faire barrage !
Le dépôt de la Demande d’Autorisation de Création (DAC) devrait avoir lieu en 2020. L’instruction du projet devrait durer entre deux et trois ans. La construction du centre pourrait donc être autorisée rapidement par un simple décret du gouvernement. La bataille contre la poubelle nucléaire ne pourra pas se gagner uniquement en entravant son cheminement administratif mais en remportant le rapport de force.
… alors que tous les voyants sont au rouge !
À l’heure où le nucléaire collectionne déboires techniques, facture salée et désamour grandissant de la population, le projet Cigéo continue à être présenté comme la « solution » à l’accumulation de déchets radioactifs ingérables. Pourtant, entre impasse technique, échec de démontrabilité scientifique et impossible réversibilité, les risques du projet Cigéo sont bien énormes. L’Andra ne sait pas y apporter de réponse : ils sont insolubles et inhérents au stockage en profondeur. C’est bien ce qu’avouait dans un langage diplomate l’Autorité de sûreté nucléaire dans son avis sur le dossier d’options de sûreté de Cigéo en 2017 [1].
Le projet s’annonce également comme un gouffre financier. En grande difficulté, les producteurs de déchets souhaitaient provisionner le moins possible pour leur gestion : par complaisance envers eux, le coût de Cigeo, initialement évalué à 34,5 milliards d’euros par l’Andra elle-même, a été fixé arbitrairement à 25 milliards. Même la Cour des Comptes, dans un rapport sorti en juillet 2019, bat en brèche ce calcul à la baisse [2]. La facture va gonfler, c’est évident. Lorsque les faibles provisions constituées par les producteurs de déchets auront été dévorées par les premiers travaux, demandera-t-on aux contribuables de payer le reste ?
Après deux ans d’inaction, l’offensive de l’Andra pourrait reprendre. Des travaux dits « préparatoires », car ils doivent être réalisés avant la construction du centre, débuteront sur le territoire sans doute dès l’automne 2019. Il s’agit de travaux de grande ampleur pour permettre l’adduction en eau, l’alimentation en énergie de Cigéo, ou encore de la réalisation d’importants travaux ferroviaires et routiers. Une fois ces travaux très coûteux réalisés, la construction de Cigéo apparaîtrait alors comme inévitable.
Cigéo est une aberration technique, financière et en plus ne constitue pas une solution au problème des déchets radioactifs. Or, celles et ceux qui le disent font face depuis deux ans à une répression implacable, d’une ampleur inédite pour une lutte territoriale. Les autorités publiques ont militarisé toute la zone, criminalisé et judiciarisé la lutte pour tenter de paralyser l’opposition au projet. Une instruction pour association de malfaiteurs a été ouverte et empêche 10 personnes impliquées de rentrer en relation les unes avec les autres via la mise en place de contrôles judiciaires hautement liberticides. Cet harcèlement vient d’être dénoncé par la Ligue des Droits de l’Homme et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme [3].
On a toutes et tous de bonnes raisons de dire non :
Se mobiliser contre Cigéo, c’est dire non à la fuite en avant que constitue la poursuite de la production de déchets radioactifs ingérables. C’est dire non à une « fausse solution » et à un projet imposé aux impacts sociaux et écologiques démesurés. C’est dire non au rouleau compresseur des autorités qui, après avoir écarté unilatéralement toutes les autres options, présentent ce projet dangereux comme incontournable.
Se mobiliser contre Cigéo, c’est dire non à la criminalisation des personnes qui s’opposent à la destruction des territoires au nom d’un projet absurde. C’est refuser les atteintes aux droits fondamentaux et les entraves à la liberté d’association.
Se mobiliser contre Cigéo, c’est dire non à un projet représentatif d’un vieux monde fondé sur une course énergétique sans frein.
Enfin, se mobiliser contre Cigéo, c’est mettre en échec la filière nucléaire qui a besoin d’un exutoire à ses déchets pour pouvoir se relancer. Or, le nucléaire est une filière à bout de souffle, une énergie du passé. Les activités d’extraction de l’uranium se font dans des conditions sociales et écologiques désastreuses depuis des décennies. La transformation de l’uranium ainsi que les activités liées à la production d’énergie nucléaire comme la construction, la maintenance, ou le démantèlement des installations ne sont pas neutres en CO2 en plus d’engendrer d’autres types de pollutions. Avec les risques d’irradiation auxquels ces activités exposent, on est ainsi très loin de l’énergie propre, pas chère et non carbonée à laquelle le lobby nucléaire voudrait nous faire croire ! Les activités nucléaires sont par ailleurs extrêmement vulnérables aux variations de température et notamment aux fortes chaleurs qui empirent leurs effets. Et contrairement à ce que veut nous faire croire le lobby, le nucléaire ne sauvera pas le climat ! Pour sauver le climat, le nucléaire c’est trop tard, trop cher, et trop risqué ! Le nucléaire et Cigéo ne constituent donc en aucun cas une réponse à l’urgence climatique (https://www.sortirdunucleaire.orga/infographie-climat).
Samedi 28 septembre, nous serons ensemble à Nancy pour un temps d’envergure nationale. Construisons un front commun et solidaire pour mettre en échec le rouleau compresseur du projet CIGEO.
Nous vous donnons donc rendez-vous à 14H sur le Cours Leopold, à Nancy pour le temps fort du week-end, qui promet d’être revendicatif.. et un peu décalé !
Pour plus d’infos : https://ventdebure.com
Événement à diffuser : https://www.facebook.com/events/1225435810959733/
SIGNATAIRES :
Organisations nationales
Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN)
Agir pour l’Environnement
ASSO-Solidaires
Attac France
Europe Écologie Les Verts
Fédération des syndicats SUD Education
France Nature Environnement
Greenpeace France
La France Insoumise
Parti Communiste des Ouvriers de France
RadiAction
Réseau « Sortir du nucléaire »
Réseau Syndical International de Solidarités et de Luttes / International Labour Network of Solidarity and Struggles
SUD Culture Solidaires
Union Communiste Libertaire
Union syndicales solidaires
ZEA earth
Organisations locales :
Actival
Association A.P.P.E.L.S.
Attac-Agen (47)
Attac-Hauts-Cantons
Attac-Jura (39)
Attac-Vosges
Bure stop 55
Cacendr – Collectif d’action contre l’enfouissement des déchets radioactifs
CAPEN 71, fédération départementale des associations environnementales de Saône & Loire (17 associations locales), membre de FNE Bourgogne Franche Comté
Cedra – Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs
Collectif CHANG (Halte au nucléaire – Gard)
Comité de soutien Bure-Lilleradiée
Comité de soutien Bure-Longwy
Comité de soutien Bure-Mulhouse
Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin (CSFR)
Confédération Paysanne Grand-Est
Confédération Paysanne des Vosges (88)
Destocamine
Droit au Soleil pour chaque habitat
Eodra – Elu-es opposé-es à l’enfouissement des déchets radioactifs
Ensemble ! 54
France Nature Environnement (FNE) Bourgogne Franche Comté
France Nature Environnement (FNE) Grand-Est
Génération.s Grand Nancy
Gudmont Dit Non
GSE (Grésivaudan sud ecologie)
L’eau qui mord
Ligue des Droits de l’Homme (LDH) section Nancy
Meuse Nature Environnement
Mouvement Utopia
NPA 38 (Nouveau Parti Anticapitaliste Isère)
SNUPFEN-solidaires (Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel) Lorraine
Solidaires 54
Solidaires Moselle
Sortir du nucléaire Berry-Giennois- Puisaye
Sortir du nucléaire Isère (SDN 38)
Sortir du nucléaire Sarthe (SDN 72)
Sud Education Alsace
THUR ECOLOGIE & TRANSPORTS
UCL Nancy (groupe Union Communiste Libertaire de Nancy)
Personnalités publiques
Manon Aubry, députée européenne
Clémentine Autain, députée LFI de la 11e circonscription de Seine-Saint-Denis
Julien Bayou, porte-parole national d’EELV
UgoBernalicis, député LFI de la 2e circonscription du Nord
Manuel Bompard, député européen
Jo Briant, Centre d’Information Inter-Peuples
Jean-Marie Brom, Directeur de Recherches CNRS, Responsable du secteur « Energies » de la France Insoumise
Cyril Brulé, Architecte, Vice-Président du Parc Naturel Régional du Morvan
Leila Chaibi, députée européenne
Eric Coquerel, député LFI de la 1re circonscription de la Seine-Saint-Denis
Alexis Corbière, député LFI de la 7e circonscription de la Seine-Saint-Denis
David Cormand, secrétaire national d’EELV, député européen
Danakil, groupe de musique
Raphaël Darley, porte parole de l’Association pour la Restauration et la Protection de l’Environnement Naturel du Tonnerrois (ARPENT)
Michel Dubromel, président de France Nature Environnement
Caroline Fiat, députée LFI de la 6e circonscription de Meurthe-et-Moselle
Cécile Germain-Ecuer et Mickaël Kugler, Co-secrétaires régionaux d’Europe Ecologie – Les Verts Alsace
Kolin Kobayashi, Journaliste indépendant
Bastien Lachaud, député LFI de la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis
Michel Larive, député LFI de la 2e circonscription d’Ariège
Yves Lenoir, co-auteur de « La Comédie Atomique »
Emmanuel Maurel, député européen
Jean-Luc Mélenchon, député LFI de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône
Danièle Obono, députée LFI de la 17ᵉ circonscription de Paris
Les Ogres de Barback, groupe de musique
Younous Omarjee, député européen
Mathilde Panot, députée LFI de la 10e circonscription du Val-de-Marne
Anne-Sophie Pelletier, députée européenne
Isabelle Péguin, membre du Collectif Halte au nucléaire Gard
Loic Prud’homme, député LFI dans la 3ᵉ circonscription de la Gironde
Adrien Quatennens, député LFI de la 1re circonscription du Nord
Jean-Hugues Ratenon, député LFI de la 5e circonscription de la Réunion
Sandra Regol, porte-parole d’EELV
Muriel Ressiguier, députée LFI de la 2e circonscription de l’Hérault
Yannick Rousselet, chargé de campagne climat/énergie à Greenpeace
Sabine Rubin, députée LFI de la 9e circonscription de Seine-Saint-Denis
François Ruffin, député LFI de la 1re circonscription de la Somme
Arnaud Schwartz, membre du Comité économique et social européen
Benedicte Taurine, députée LFI de la 1re circonscription d’Ariège
Toshiko Tsuji, association Yosomono net France
Florence Vallin-Balas, Maire de Cognin en Savoie
• Vent de Bure, 19/09/2019 :
https://ventdebure.com/2019/09/19/organisations-associations-et-personnalites-publiques-apportent-leur-soutien-a-vdb/