Nombreuses actions de manifestants, des dizaines d’arrestations
13 octobre 2019 à 11h50 - AFP -
La police a arrêté dimanche 13 à Hong Kong des dizaines de manifestants au cours de plusieurs actions organisées pour réclamer des réformes démocratiques, qui ont toutefois mobilisé moins de monde et provoqué moins de violences que les précédents week-ends.
Les forces de l’ordre ont passé la majeure partie de l’après-midi à batailler en différents endroits de cette ex-colonie britannique avec des groupes de contestataires radicaux masqués, certains ayant bloqué des artères et jeté divers objets sur les rails de voies ferrées.
La police a annoncé avoir fait usage de gaz lacrymogène dans deux quartiers.
Dans celui de Mongkok, sur la péninsule de Kowloon, des manifestants qui avaient érigé une barricade de bambous ont été appréhendés au cours d’une intervention éclair des policiers.
Un peu plus tard, un journaliste de l’AFP a vu dans la même zone des protestataires frapper à coups de poing et de parapluie une femme d’âge moyen, dont ils ont en outre maculé le visage de boue, parce qu’elle avait aidé la police à démanteler des barricades.
Dans le secteur de Tai Po, plus au nord, les forces de l’ordre ont fait irruption dans un centre commercial où des slogans avaient été tagués sur les devantures d’établissements accusés de soutenir le gouvernement hongkongais et Pékin, et un bâtiment administratif situé à proximité a été saccagé.
D’autres actions ont été répertoriées dans quatre autres quartiers au moins, entraînant une intervention des policiers qui ont souvent été chahutés par les passants.
« Je suis furieuse ! Je veux que le gouvernement dissolve toute les forces de police », a lâché auprès de l’AFP une femme se faisant appeler Chan.
Hong Kong traverse depuis quatre mois sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 avec des manifestations et d’autres actions quasi quotidiennes pour demander notamment des réformes démocratiques, sur fond de dénonciation de l’ingérence grandissante des autorités centrales chinoises dans les affaires de cette région semi-autonome.
Cette mobilisation est née du rejet d’un projet de loi hongkongais qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine. Ce texte a depuis été retiré, mais trop tardivement selon les manifestants qui ont considérablement élargi le spectre de leurs revendications.
En vertu du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession, Hong Kong jouit, en théorie jusqu’en 2047, de libertés inconnues dans le reste de la Chine. Mais de nombreux Hongkongais ont le sentiment que Pékin respecte de moins en moins ce principe.
En l’absence de concessions majeures de l’exécutif hongkongais, les manifestations ont souvent dégénéré ces derniers temps en affrontements violents entre radicaux et forces de l’ordre.
Des manifestants acheminent une statue au sommet d’une montagne
13 octobre 2019 à 11h50 - AFP -
Des manifestants hongkongais ont acheminé secrètement dimanche une statue devenue un symbole de leur mobilisation, et surnommée la « Dame de la liberté », en haut d’une montagne emblématique de l’ex-colonie britannique, en proclamant que ce sommet serait « sa dernière demeure ».
La statue « Lady Liberty » représente une manifestante portant un masque à gaz, des lunettes de protection et un casque. Elle tient dans une main un parapluie, symbole du mouvement prodémocratie hongkongais, et dans l’autre une bannière noire proclamant : « Libérez Hong Kong, la révolution de notre temps. »
Inspirée de la « Déesse de la Démocratie », statue symbole du mouvement de Tiananmen en 1989, cette statue blanche a souvent été transportée cet été dans les manifestations à Hong Kong.
Mais dimanche 13, des manifestants ont annoncé qu’elle avait entrepris son dernier voyage, jusqu’au sommet du « Lion Rock », une montagne qui culmine à 495 mètres et domine la péninsule de Kowloon.
Alex, l’artiste de 32 ans qui l’a réalisée, a expliqué que des protestataires avaient profité de la nuit pour emporter la statue de 80 kilos sur le chemin escarpé qui mène au sommet.
« Une équipe de 16 grimpeurs professionnels l’ont transportée en deux morceaux tandis que 16 autres emmenaient divers équipements et provisions », a-t-il dit à l’AFP, en se refusant à communiquer son nom de famille, par souci de discrétion.
« Le Lion Rock sera sa dernière demeure », a indiqué dans un communiqué l’équipe l’ayant acheminée au sommet, en ajoutant qu’il revenait aux autorités de la laisser ou de la retirer.
Cette montagne, qui doit son nom à sa silhouette qui ressemble à un lion, est depuis des années un des lieux de la contestation hongkongaise. Des manifestants y ont plusieurs fois déployé par le passé des banderoles.
La ville traverse depuis juin sa pire crise politique depuis sa rétrocession en 1997, avec des manifestations quasi quotidiennes pour demander notamment des réformes démocratiques ou encore une amnistie pour les personnes arrrêtées.
Nombreux heurts entre policiers et manifestants
3 octobre 2019 à 17h45 - AFP (extraits)
Les policiers ont bataillé dimanche 13 en de très nombreux endroits à Hong Kong avec des manifestants, dont certains, masqués, ont saccagé des commerces jugés trop favorables à Pékin, pour 19e week-end consécutif de troubles dans cette ex-colonie britannique.
La police a annoncé, sans autres précisions, qu’un de ses agents avait dû être hospitalisé après avoir eu le cou entaillé, tandis que les chaînes de télévision ont diffusé en boucle des images sur lesquelles on pouvait voir un homme frappé jusqu’au sang par des contestataires qui pensaient que c’était un policier en civil après avoir découvert une matraque dans son sac.
Des groupes d’opposants radicaux masqués ont notamment bloqué des artères et jeté divers objets sur les rails de voies ferrées, les forces de l’ordre disant de leur côté avoir fait usage de gaz lacrymogène dans deux incidents au total.