Charles Cromer nous a quittés il y a quelques jours. Ses proches nous ont adressé une lettre qu’il avait préparée à notre attention. Charles milite au PCF de 1955 à 1968 à Colmar. Instituteur, il s’engage au SNI au sein de l’École émancipée. Dans les années 1950, il anime le Comité colmarien de lutte contre la guerre d’Algérie, il passe d’ailleurs une année en Algérie durant son service militaire. En mai 1968, il est l’un des animateurs du mouvement à Colmar. Au-delà des revendications syndicales, il veut débloquer la société pour qu’elle change surtout, dans une ville qu’il qualifie de « coincée ». En désaccord avec le PCF en Mai 68, il démissionne. C’est à cette époque, qu’il devient sympathisant de la Ligue.
Dénonçant la mollesse du syndicat ainsi que sa bureaucratisation, il signe, avec d’autres, une motion virulente en 1971 intitulée « Ce n’est pas en s’enfonçant la tête dans le sable que les autruches évitent de se faire botter le cul », ce qui lui vaut une « invitation » à quitter le syndicat... ce qu’il fait en 1975. Il participe à l’aventure du journal satirique Klapperstein 68. Il est aussi engagé dans la lutte antinucléaire en lien avec des militants allemands, le mouvement féministe... Charles a marqué, par son engagement, les luttes sur Colmar. Nous nous croisions régulièrement aux manifestations dans les cortèges de la LCR ainsi qu’à la fête du 1er Mai.