L’ONG de défense de l’environnement Greenpeace a affirmé que le liquide bleu envoyé par des canons à eau pourrait contenir des substances toxiques, malgré les assurances données par la police de Hong Kong selon lesquelles ce liquide serait « inoffensif ».
Les forces de l’ordre ont commencé à utiliser des camions équipés de canons à eau à la fin du mois d’août, en ciblant des manifestant.es jetant des objets durs ou des cocktails Molotov sur la police anti-émeute. En plus de l’eau, le canon à eau peut également envoyer un liquide bleu qui provoque de graves irritations cutanées.
Jeudi 24 octobre, l’organisation Greenpeace a déclaré qu’elle avait obtenu un échantillon du liquide utilisé, et que des tests préliminaires en laboratoire avaient montré que celui-ci contenait un colorant et collant.
Les résultats des tests n’ont pas encore prouvé la présence de substances toxiques, mais l’organisation a déclaré que le liquide n’était « pas seulement composé de colorant ».
Elle a ajouté : « Nous en déduisons que le »liquide coloré« pourrait contenir une solution de pulvérisation lacrymogène nocive (incluant de l’acide pélargonique Vanillylamide), ainsi que du chloroacétophénone ou du Chlorobenzylidène malononitrile 2, deux types de produits chimiques toxiques ».
Greenpeace a déclaré s’appuyer sur un document du Conseil législatif, des avis d’experts, le Manuel toxicologique des produits chimiques militaires, ainsi que sur les effets constatés sur des personnes ayant été exposées à ce liquide.
« Même si les produits chimiques contenus dans le »liquide coloré« ont un faible niveau létal, ils peuvent causer des malaises graves et immédiats au corps humain », a ajouté Greenpeace.
Citant la littérature médicale, l’organisation a déclaré que les produits chimiques présents dans le gaz poivré et le gaz lacrymogène peuvent endommager la vue, causer une irritation cutanée et causer une inflammation du système respiratoire.
Greenpeace a demandé pourquoi la police n’avait pas divulgué la composition chimique du liquide bleu, affirmant que de nombreuses personnes - y compris des nettoyeurs de rue, des journalistes, des restaurateurs et des clients - avaient été touchés.
En réponse, la police de Hong Kong a déclaré vendredi 25 que le liquide bleu était une « substance colorée non toxique » et « inoffensive pour le corps humain ». L’objectif de l’utilisation de ce liquide était d’aider la police à déterminer si des manifestant.es avaient été présent.es à un endroit particulier, a-t-elle ajouté.
La police a expliqué que l’effet du spray lacrymal - la solution de vanillylamide et d’acide pélargonique - était similaire à celui du gaz poivré, et ne cause qu’un désagrément temporaire. Ses effets cessent au bout de 10 à 15 minutes après que les parties du corps touchées ont été lavées à l’eau et ventilées avec de l’air frais.
Le liquide bleu et les substances lacrymogènes sont répandus à l’aide d’un canon à eau, selon la situation, a ajouté un porte-parole.
En 2018, le gouvernement de Hong Kong avait annoncé qu’il achèterait trois camions canons à eau d’une valeur de 3,1 millions d’euros. Malgré les pressions exercées par les député.es pro-démocratie, les consignes d’utilisation des camions n’ont jamais été rendues publiques.
Des canons à eau ont été déployés contre les manifestant.es pro-démocratie environ trois mois après le début des affrontements de rue à grande échelle, déclenchés par le projet de loi anti-extradition, maintenant retiré, qui aurait permis d’extrader sur le continent chinois des personnes présentes à Hong Kong.
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