Sous la pression du libéralisme, la publicité est devenue un vecteur
insidieux d’oppression sociale ainsi qu’une nouvelle menace pesant sur les
services publiques. Véhiculant de nombreux messages anti-écologiques ou
stéréotypés, l’affichage publicitaire bénéficie pourtant d’une loi laxiste
et obsolète datant de 1979 qui place la France au premier rang mondial
pour ce média et qui permet à 1/3 des panneaux d’être illégaux dans ce
pays.
Les partenariats « public-privé » entre politiques locaux et afficheurs se
multiplient grâce à une justification trompeuse : le financement de
campagne de sensibilisation, d’évènements culturels ou d’infrastructures
relevant en théorie du service public, comme par exemple les vélos en
libre service à Lyon et prochainement à Paris. Les profits faramineux
réalisés par les entreprises du secteur démontrent pourtant que
l’affichage publicitaire rapporte beaucoup d’argent à quelques
actionnaires alors que son coût est supporté par tous. En effet, telle une
taxe masquée, la publicité est incluse dans le prix de tous les produits
que nous achetons. Nos vies valent plus que leurs profits !
Pour ces raisons, la LCR est solidaire des actions anti-publicitaires de
désobéissance civile appelées entre autre par le collectif des
Déboulonneurs. La LCR rappelle que les services publiques comme l’espace
public sont des biens communs qui ne doivent pas être privatisés. Le
barbouillage des panneaux est ainsi une légitime réponse au système
capitaliste qui nous mène de plus en plus dans une impasse productiviste.
Les procès des militants antipub permettent d’ouvrir une vraie réflexion,
un débat public sur le rôle de la publicité dans notre société. Des
solutions concrètes sont par exemple proposées par le collectif des
Déboulonneurs : une taille maximale d’affichage de 50 cm par 70 cm,
accompagnée d’une contrainte de densité et la suppression des panneaux
lumineux et animés gaspillant de l’énergie.